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ACTE 1 - DIVISION 4 (PAGES 49 À 64) - Fin de partie de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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beckett

COMMENTAIRE

L'absurde

À quoi tout cela sert -il ? Beckett prend les devants et, par la bouche de Hamm, s'adresse à ceux qui seraient tentés de tirer un sens du désastre de ces rebuts croupissant dans l'attente d'une fin à leur agonie. «Prenant la voix de l'intelligence», Hamm contrefait leurs commentaires «Ah, bon, je vois ce que c'est, oui, je vois ce qu'ils font! \"· Le seul mobile qu'on puisse attribuer à leur dialogue et à leurs actes est qu'ils leur font passer le temps, qu'ils font durer cette fin à laquelle Hamm hésite de mettre un terme. Hamm lui-même se substitue à l'ordre absurde du monde, il exclue toute finalité illusoire des actions imposées à Clov :

Hamm. - «Va chercher la burette.

Clov. - Pour quoi faire ?

Hamm. - Pour graisser les roulettes.

Cio v. - Je les ai graissées hier.

Hamm. - Hier? Ou 'est -ce que ça veut dire. Hier!, (page 62).

 

Il rend absurde jusqu'à l'exercice de la parole, les questions dont il harcèle Clov, il les a déjà formulées des millions de fois. Elles ne sont plus destinées à obtenir une information, et, privées de finalité linguis­tique, ne servent qu'à ajourner la fin et à persécuter Clov. Quel peut être le sens d'une comédie recommencée chaque jour: \" Pourquoi cette comédie, tous les jours ? , (page 49) ; «C'est une journée comme les autres(page 64), qui renouvelle la routine d'un scénario immuable, de jours tissés de toutes petites occupations insignifiantes :

beckett

« tuer. ,, C'est l'occasion d'une scène bouffonne au cours de laquelle Clov verse frénétiquement un plein carton de poudre dans son pantalon.

Hamm prophétise sinistrement que, comme lui, un jour Clov sera aveugle , seul et perdu dans l'infini du vide.

Hamm propose de révéler la combinaison du buffet si Clov l'achève, mais Clov n'en est pas capable.

Hamm le harcèle d'ordres et de questions pour l'empêcher de retourner à sa cui sine, il demande son chien, une peluche à trois pattes qu'il se plaît à imaginer l'implorant à ses pieds.

Il raconte la folie d'un peintre qu'il a connu : ce fou ne voyait que des cendres là où Hamm lui montrait une nature resplendissante de vie.

COMME NTAIRE L'absu rde À quoi tout cela sert -il? Beckett prend les devants et, par la bouche de Hamm, s'adresse à ceux qui seraient tentés de tirer un sens du désastre de ces rebuts croupissant dans l'attente d'une fin à leur agonie.

«P renant la voix de l'intelligen ce», Hamm contrefait leurs commentaires «A h, bon, je vois ce que c'est, oui, je vois ce qu'ils font!"· Le seul mobile qu'on puisse attribuer à leur dialogue et à leurs actes est qu'ils leur font passer le temps, qu'ils font durer cette fin à laquelle Hamm hésite de mettre un terme.

Hamm lui-même se substitue à l'o rdre absurde du monde, il exclue toute finalité illusoire des actions imposées à Clov : Hamm.

-«V a chercher la burette.

Clov.

-Pour quoi faire ? Hamm.

-Pour graisser les roulettes.

Cio v.

-Je les ai graissées hier.

Hamm.

-Hier ? Ou 'est -ce que ça veut dire.

Hier!,, (page 62).

Il rend absurde jusqu'à l'exercice de la parole, les questions dont il harcèle Clov, il les a déjà formulées des millions de fois.

Elles ne sont plus destinées à obtenir une informa tion, et, privées de finali té linguis­ tique, ne servent qu'à ajourner la fin et à persécuter Clov.

Quel peut être le sens d'une comédie recommencée chaque jour: "P ourquoi cette comédie, tous les jours ?, (page 49); «C 'est une journée comme les autres •• (page 64), qui renouvelle la routine d'un scénario immuable, de jours tissés de toutes petites occupations insignifiantes :. »

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