Abel et Caïn, Salomon Gessner
Publié le 06/09/2018
Extrait du document
La répétition de la lettre [r] donne un aspect cru au récit, et insiste donc sur le macabre de la situation. Caïn s’adresse également aux étoiles dans le but qu’elles l’ « enveloppe », et qu’elles le « [cachent] aux yeux de toute la nature », ce qui va créer une gradation des groupes de mots « refusez-la moi », « enveloppe-moi » et « cache-moi », nous pouvons donc en déduire que Caïn a honte de son acte. Il demande à la nature d’en « [reculer] d’horreur », puis à la fin, est décrit comme « saisi d’horreur », soulignant le fait qu’il soit répugné de lui-même.
Pour conclure, nous pouvons constater que pour se déclarer coupable, Caïn n’hésite pas à utiliser et à jouer de la pitié ainsi que de la compassion du lecteur. Avisant le fait que d’une part, il est entièrement coupable de son acte meurtrier, mais que d’autre part, il ne cesse de s’apitoyer sur son sort. C’est pourquoi, pour le lecteur, le fait que le personnage ait tué son frère sous prétexte de jalousie, est moins choquant sous un registre pathétique qu’il le serait sous un registre épique.
«
se faire venger par la nature, et nous terminerons par la honte qu’il ressent de lui-même suite à son acte.
Caïn, dans son récit, est profondément accablé de remords.
C’est d’ailleurs à ce sujet qu’il
s’exprime principalement.
Nous remarquons qu’il s’en veut d’avoir commis cet acte meurtrier, notamment
grâce aux descriptions faites sur son corps.
Il est décrit comme « agité de frémissements inquiets et de
remords rongeurs » mais également comme « accablé de fatigues », qui peut nous informer sur la fatigue
qu’il émane de cette situation, tout comme sur la tristesse qui commence à l’envahir, car il se décrit lui-
même comme « malheureux ».
La culpabilité du personnage se manifeste à de nombreuses reprises dans le récit.
Effectivement,
Caïn répète plusieurs fois « c’est moi », cette anaphore insistant sur le fait qu’il s’assume être le « scélérat ».
Il veut se venger de lui-même en « [fuyant] dans des lieux déserts et arides » ; il veut donc partir loin d’ici,
déclarant vouloir « [habiter] parmi les rochers, d’où une eau infecte distillera en forme de larmes ».
Il
assure vouloir se faire du mal jusqu’à la mort, qu’il nomme « le cortège des songes les plus noirs », utilisant
pour ce faire une périphrase.
Nous avons relevé que le personnage s’adresse aux constellations, sans pour autant en expliquer
un certain but.
En effet, il fait appel à elles dans le but de se faire venger de son acte.
Il dit « [ne plus
pouvoir mériter], astres bénis, [leur] influence favorable », et veut qu’elles la lui refusent.
Car en effet, il
déclare qu’ « en ce jour maudit, la terre [qu’elle] éclaire a été abreuvée pour la première fois de sang
humain », et lui en est la cause.
Dans cette déclaration, nous pouvons remarquer à la lecture, la répétition
de la lettre [r], d’où l’utilité de l’allitération, qui est d’insister sur les mots.
La répétition de la lettre [r]
donne un aspect cru au récit, et insiste donc sur le macabre de la situation.
Caïn s’adresse également aux
étoiles dans le but qu’elles l’ « enveloppe », et qu’elles le « [cachent] aux yeux de toute la nature », ce qui va
créer une gradation des groupes de mots « refusez-la moi », « enveloppe -moi » et « cache-moi », nous
pouvons donc en déduire que Caïn a honte de son acte.
Il demande à la nature d’en « [reculer] d’horreur »,
puis à la fin, est décrit comme « saisi d’horreur », soulignant le fait qu’il soit répugné de lui-même.
Pour conclure, nous pouvons constater que pour se déclarer coupable, Caïn n’hésite pas à utiliser
et à jouer de la pitié ainsi que de la compassion du lecteur.
Avisant le fait que d’une part, il est entièrement
coupable de son acte meurtrier, mais que d’autre part, il ne cesse de s’apitoyer sur son sort.
C’est pourquoi,
pour le lecteur, le fait que le personnage ait tué son frère sous prétexte de jalousie, est moins choquant sous
un registre pathétique qu’il le serait sous un registre épique..
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