A une passante de Baudelaire
Publié le 07/01/2011
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«
» placé dans un l'enjambement et à fin la du neuvième vers, accentue la disparition de cette beauté parti
aussi vite qu'elle fut apparue, renforçant l'idée qu'au milieu de ce cohue elle n'aurait pu s'éterniser plus
longtemps.
Le poète associe la beauté de la passante à son déplacement.
L'assonance en « an » : «
soulevant, balançant » v4, exprime des mouvements lents, sans précipitation, ainsi que l'allitération en « l
» décrit ça démarche comme fluide, harmonieuse, contrairement à l'allitération en « r » du premier vers
qui renvoyer au désordre sonore qui règne dans la rue, comme si l'apparition de cette femme apaisait
l'atmosphère du lieu.
Baudelaire est fasciné par cette passante qui semble parfaitement contrôlé son attitude dans ce milieu
hostile, il écrit « Agile et noble, avec sa jambe de statue » v5.
Cette métaphore met en relation la beauté
parfaite de cette femme avec une ½uvre d'art, une sculpture, qui pourtant froide et immobile exprime une
certaine agilité et légèreté dans l'esprit du poète.
Cette femme fascine aussi par les différentes facettes de
son caractère, ce qui la rend insaisissable et tentante.
L'oxymore « la douceur qui fascine et le plaisir qui
tue » au huitième vers montre que Baudelaire, vis-à-vis de cette passante, se confond dans ses pulsions
jusqu'à ne plus faire la différence entre la violence et l'apaisement qu'exerce sur lui cette rencontre.
Dans le dernier tercet l'auteur rend compte des regrets qu'il a à voir disparaître cette femme.
Il sait que
leur chemin doit se séparer.
Le chiasme « Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais » v13 accentue
l'idée que ces deux personne sont a l'opposés l'une de l'autre, et que à l'image d'aimants une force les
oblige à s'éloigner l'une de l'autre.
Pour formuler son désir et son désespoir de revoir cette femme un
jour, le poète utilise une question rhétorique « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? »v11.
Cette
interrogation appelle à une réponse positive.
Baudelaire à donc un espoir, mais qui au final est voué à
l'échec puisque l'infini est basé sur un temps indéfini, qui peut se révéler être un ‘jamais'.
Il se rend
compte lui-même de cet amour impossible par la suite, lorsqu'il dit « Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le
savais ! » v14, le renversement de temps qui dans ce dernier vers est au conditionnel passé et plus-que-
parfait, contrairement au reste du poème qui est rapporté au discourt direct.
Finalement, Baudelaire
prend conscience que cette femme n'est qu'une passante, et qu'elle lui est inaccessible.
Baudelaire nous retranscrit dans ce poème la fascination qu'il a pour cette passante, tous d'abord en
évoquant le vacarme que produit le milieu urbain ou ils se trouvent, puis au coup de foudre visuel qu'il
va avoir pour cette femme et qui va s'ajouter à la violence sonore, laissant place par la suite à un certain
apaisement.
On retrouve aussi un parallèle entre la vie et la mort, qui met en scène une sorte d'élévation
dans un autre monde, qui ne se passe qu'entre le poète et la femme.
Cette vision de beauté éphémère qui
va transporter Baudelaire dans une notion d'irréel va concrétiser le pouvoir qu'à cette femme sur
l'homme.
Cette douleur et ce plaisir qu'elle lui apporte va plonger, une fois partie, le poète dans la
mélancolie.
C'est cette accumulation de détails sonores mais aussi très visuels qui va nous faire prendre
conscience de la véritable fascination qu'exerce cette passante sur Baudelaire.
Le poète Verlaine, dans le
recueil les poèmes saturniens de 1866, décrit lui aussi une rencontre avec une femme dans un poème
s'intitulant « Mon rêve familier ».
Cette femme apparaît dans ses rêves, il ne la connaît pas et ne sait la
décrire, elle reste une ombre, une passante dans son imaginaire.
Ils sont conscients de leur amour
réciproque, mais le poète sait au fond de lui qu'il est impossible, excepté dans l'irréel..
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