A une passante de Baudelaire
Publié le 17/01/2022
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La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair… puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
La composition du sonnet «A une passante « est contemporaine de l'essai que Baudelaire consacre au cours de l'année 1860 à Constantin Guys sous un titre, «Le Peintre de la vie moderne «, qui éclaire la communauté d'inspiration des deux oeuvres. Il semble, en effet, que Baudelaire ait emprunté son image de «la passante « à une aquarelle de cet artiste. Mais l'essentiel est qu'il ait condensé dans ces vers une expérience du choc entre l'instant et l'éternité au centre de la théorie de l'art qu'il élabore à cette époque :
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