A Une Mendiante Rousse de Baudelaire (commentaire)
Publié le 20/05/2012
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Comme l'indique le titre de la section Tableaux Parisiens, B essaye de croquer sur le vif, tel un peintre, des personnages entrevus dans les rues de Paris. Pour éviter les sujets bateaux de la poésie romantique, il s'intéresse surtout à des réalités a priori non poétiques ( voire anti poétiques ) et ce afin de découvrir la beauté sous la laideur , la fleur du mal. ( paradoxe du titre du recueil ) . Voici qu'une mendiante rousse croisée sur le boulevard est l'occsion d'un poème qui s’inscrit dans la perspective générale du recueil : assigner à la poésie le pouvoir de saisir la beauté sous «les haillons de la misère«.
Ce long poème de quatorze strophes en heptasyllabes dont les strophes se terminent par un vers pair de quatre syllabes s’adresse directement à la jeune fille, à qui le poème est dédié ( titre) , et dont il fait l’éloge paradoxal.
C’est pourquoi nous allons nous demander comment Baudelaire parvient-il à faire cet éloge paradoxal de la jeune femme ( dans la mesure où il chante la beauté d’une mendiante).

«
Après l’avoir décrite au cours des 3 premiers quat rains au présent de l’indicatif, ce
qui suggère que Baudelaire nous décrit la jeune femme au moment où il l’a voit, nous
allons maintenant étudier la «pause» qui démarre au v 12 et s'achève au v 44 (
soulignée par le tiret ) où il passe au subjonctif pui s au conditionnel ( il fantasme )
Cette pause s’étend surtout sur les vers 25 à 44 même si nous pouvons dire qu’elle est
déjà annoncée au vers 13.
elle rebondit sans cesse avec l’anaphore de « que» qui souligne par
effet d'accumulation la force du désir se xuel qu'elle provoque chez les hommes qui tous
souhaitent la posséder .
LE « fantasme » reste accroché à la réalité jusqu’au vers 21 puis à
partir du vers 21 on est plongé dans les pensées du poète et nous pouvons dire qu’il exprime
ses désirs , d’ail leurs, au vers 22, cette idée est clairement exprimée par l’expression « pour
nos péchés ».L es quatrains sept, huit, neuf et dix ne font qu’une seule et même phrase.
En
effet, ce n’est pas des points ou des points virgules que nous trouvons à la fin des qu atrains
mais des virgules.
Un fantasme non dépourvu d'un certain sado -masochisme : le poignard d'or, les coups
mutins ( rebelles car elle ne se laisse pas prendre ), mis aux fers ( instrument de torture
) , rangerais sous tes lois ( = femme dominatrice )
Après avoir évoqué ses fantasme, il va faire une longue liste des hommes qui ne
pourraient lui résister dans le cas où elle les exaucerait : des vers 31 à 38 , les hommes
évoqués sont tous sujets du verbe « épieraient ».
Cette idée étant confirmée par
l’absence de verbes conjugués des vers 31 à 38.
Tous en passant du « page » aux
« Valois » seraient épris d’elle.
Dans les quatrains 10 et 11 c’est un peu les
conséquences que pourraient entraîner le fait que de nombreux hommes soient épris
d’elle.
On remar que le conditionnel présent qui fait référence à quelque chose qui se
passerait si certaines conditions étaient remplies.
Ce temps renforce la notion de
fantasmes.
De plus les connotations érotiques, dans ces mêmes quatrains, de
« déduit » ( l'acte sexuel en vieux français ) , « ton frais réduit », confirment toujours
l’idée de « fantasme ».
Le poème donne donc l'impression que Baudelaire, au milieu de sa description, se
perd dans ses pensées et va jusqu’à laisser aller ses fantasmes.
Axe III le ret our à la réalité
la pause monte crescendo jusqu’au onzième quatrain, puis le vers 45 nous ramène
brusquement à la réalité avec l’adverbe « cependant ».
Subitement nous quittons les
pensées du poète.
L’emploi, en parallèle, des participes présents « gueu sant » et « lorgnant » au vers 45
et 49 nous ramène à sa réalité, au quotidien de cette jeune femme qui pourrait
pourtant être désirée par tous.
Ce seul mot « cependant » remet en cause la longue
phrase précédente.
En outre le rythme donné au début de cha que vers par les
expressions « tu vas gueusant », « tu vas lorgnant », « va donc » nous laisse
transparaître une certaine tristesse du poète, une indignation, pour lui elle mérite bien
mieux que « traîner » et mendier pour vivre.
Le vers 51 nous montre que le poète
aimerait l’aider mais s’excuse de ne pouvoir le faire.
Il y a une sorte de fatalité du
destin qui les amenés à se croiser mais qui ne restera qu’une simple rencontre..
»
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