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A Molière qui affirmait : « Le théâtre n'est fait que pour être vu. », Montherlant a répondu : « Voir n'est pas lire et seul le volume compte. » Vous direz votre opinion personnelle en vous fondant sur votre expérience de spectateur et de lecteur.

Publié le 04/03/2011

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   ► Voilà un sujet classique en ce qui concerne le théâtre et qui vous invite à réfléchir sur la spécificité du texte théâtral, en opposant lecture et spectacle.    ► Molière affirme la prééminence du spectacle : pourquoi ?    • parce que le texte théâtral est écrit pour les acteurs qui lui donnent vie et sens par leur jeu, leurs voix ;    • parce que le théâtre est spectacle, soit décors, musiques, danses, mouvements que les simples didascalies ne peuvent faire imaginer au lecteur ;    • parce que l'auteur de théâtre écrit dans la perspective de la représentation scénique et que bien comprendre le texte c'est assister à la représentation.

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« • Quelques pièces n'ont été écrites que pour la lecture : — cas le plus net : théâtre de A.

de Musset ou Spectacle dans un fauteuil a été écrit pour être lu, car à la suited'un premier échec immérité, il ne veut plus entendre parler de spectateurs ; — id.

: H.

de Montherlant lui-même refusa longtemps de laisser jouer son «théâtre», il fallut la pression de ses amis ; — id.

: J.

Giraudoux : « Le vrai théâtre est dans les bibliothèques » ; il fallut la rencontre avec Jouvet pour que sonœuvre théâtrale se joue. • Pour de tels dramaturges, qui sont aussi romanciers ou poètes (souvent d'abord même), Y écriture est essentielle.Ainsi Montherlant demande : comment les acteurs apprendraient-ils le texte, s'il n'était écrit? • Autre argument des partisans de la lecture ; au moins en un premier temps : — elle évite la perte d'une partie (parfois importante) du texte, l'audition laissant échapper bien des répliques quipassent sans être retenues ou frappent quelque temps pour être oubliées ensuite. • Ainsi pour les premiers, le théâtre est un art de langage et celui-ci ne peut être bien ciselé que s'il est écrit. • ...

et pour les seconds, complémentaires, la lecture permet de s'arrêter sur tel point, de souligner tel autre, derevenir en arrière pour mieux comprendre.

Exemple: En attendant Godot (S.

Beckett) : vue aux premièresreprésentations, étant donné sa nouveauté paradoxale, elle pouvait donner difficulté de compréhension —» lectureéclairante. • Donc quand le texte est d'abord délicat, (on veut faire passer un message...

une thèse...) ne laisse-t-il paséchapper beaucoup à la seule représentation? Exemple: pièces de J.-P.

Sartre : Le Diable et le Bon Dieu, La P...respectueuse... • D'autres sont d'une écriture si poétique qu'une partie de leur beauté pourrait s'éparpiller...

La lecture redonne toutson poids au texte.

Exemple : tragédies de Racine : certains vers merveilleux de Phèdre à la représentation peuventfrapper l'oreille puis disparaître.

Relire : « Dieux ! que ne suis-je encore à l'ombre des forêts ! Quand pourrais-je autravers d'une noble poussière, Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière ! » est une jouissance plus grandeencore dans la solitude du lecteur, car aucune présence extérieure ne vient la troubler. • Enfin, on peut craindre les aléas du spectacle théâtral, alors qu'au cinéma on fixe la seule bonne monture sur lapellicule.

La représentation théâtrale au contraire est toujours à la merci d'un accident.

Ainsi La Nuit vénitienne d'A.de Musset (sa première pièce) : la peinture verte du décor, mal séchée, déteint sur la robe blanche de l'actrice —>rires au moment le plus pathétique ! Id.

: Denis d'Inès grand acteur de la Comédie-Française en tournée à Rouen,jouant Pyrrhus, devait descendre quelques marches du praticable au début d'Andromaque (Racine) : il glisse, tombe—> la magie théâtrale détruite pour un temps, aurait pu l'être pour toute la représentation. • Plus grave: la déformation apportée, même aux chefs-d'œuvre consacrés, par l'interprétation de certains acteurs ;ainsi dernièrement Hernani mis en scène par Vitez ; donc aussi par quelques metteurs en scène, telles certainesconceptions de P.

Chéreau..., ou Maréchal transposant Marivaux... • D'aucuns iront même au théâtre pour l'acteur et non pour la pièce... • « La virtuosité de l'acteur ou l'originalité de son tempérament peuvent [...

même] trahir le texte.

» (Michel). • De toute façon l'œuvre se trouve forcément enfermée et limitée dans la personnalité de l'acteur si ce dernier joueplus pour lui que pour la pièce. II.

«Le théâtre n'est fait que pour être vu» (Molière) • Par définition cependant, une œuvre dramatique est écrite pour la scène. • «C'est la mutiler que la réduire à la lecture.

» (Michel). • Si Cromwell (V.

Hugo), imprimé en 1827, n'a été créé qu'en 1957 et pour 5 représentations seulement, c'est uncas d'espèce, car tout dramaturge vrai a pour but la représentation.• Certaines œuvres n'étaient même pas écrites, mais improvisées par des acteurs sur tel «emploi théâtral» avectelle « situation » sur simple canevas : — ainsi la Commedia dellarte ; — ainsi certaines farces.

Exemple : les 12 premières farces de Molière dont dix que nous connaissons seulement detitres et deux autres : La Jalousie du Barbouillé et Le Médecin volant ont été écrites après coup.. »

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