A des touristes «férus de dieux, de folklore et d'histoire», un personnage de la romancière Andrée Chédid souhaiterait montrer Le Caire sous un jour différent : « Regardez ma ville rapiécée, ma cité de tintamarre et de mouches!». Les touristes des pays riches, qui partent à la découverte du tiers monde, vous semblent-ils prêts à répondre à cette invitation? Quelle serait votre attitude? Répondez à l'aide d'exemples précis.
Publié le 10/10/2011
Extrait du document
Les pays du tiers monde ont autant besoin des touristes
fortunés que ceux-ci ont besoin d'évasion et de retour aux
sources des grandeurs passées. Mais, tant que le monde sera
ainsi partagé entre nantis et pauvres, il est bien illusoire d'espérer
trouver dans leurs échanges, ces authentiques rencontres
qui faisaient tout le prix des voyages d'antan.
«
Mais bien que la personnalité d'Andrée Chedid nous invite à la suivre sur la terre des Pharaons, l'intitulé du sujet ne vous
restreint pas à ce pays.
Toute région du tiers monde accueil
lant des voyageurs occidentaux, peut servir d'exemple: Amé rique latine, Inde, Afrique, etc.
(On se reportera également au corrigé du sujet sur l'aventure, p.
39.)
R~DACTION
L'avènement du tourisme de masse a changé radicalement le comportement des voyageurs, partis à la recherche de l'ail leurs.
Il n'est point de territoire où il ne puisse mettre les pieds, grace à la rapidité et à la commodité des moyens de transport.
En règle générale, ces nouveaux touristes partent à la recher che du beau, tant au point de vue des paysages que dans le domaine des richesses artistiques.
Il les trouve très souvent dans des pays au long passé, qui font partie de la catégorie des pays pauvres.
Sont-ils prêts, comme les y invite A.
Chedid; à propos de l't:gypte, à suivre des itinéraires moins prestigieux que ceux que décrivent les guides, à se mêler au tohu-bohu des cités surpeuplées 7, à partager les difficultés, voire les dan gers de la population autochtone 7
L'impréparation du touriste occidental
Généralement le touriste moderne n'est pas préparé à ren contrer le genre de vie des populations pauvres.
Il se peut même que tout les sépare.
Il est venu «consommer» son temps de vacances, il est venu chercher la détente et le repos, et voilà qu'il se trouve pris dans le grouillement impressionnant des rues de Bombay ou de Bangkok .
Le climat, aux brusques
variations Ua mousson), l'étrangeté et la rudesse des cuisines locales, associés au barrage de la langue, l'incitent souvent à prendre une position de repli: il s'agrège au groupe avec qui il partage la route, ou, s'il est seul, recherche à tout prix des compatriotes avec qui il pourra retrouver ses habitudes.
Ce comportement de protection, dénoncé déjà au XVI" siècle par Montaigne, est, si l'on peut dire« naturel».
Il n'est pas facile de s'adapter en quelques jours à de nouvelles conditions de vie.
Et, comme le séjour est de courte durée, on préfère renon cer ...
La plupart des organisations de voyage ont assez bien com
pris les besoins des touristes occidentaux.
Voyageant rapide ment, ceux-ci doivent trouver des services sur mesure, ils doi
vent aller à l'essentiel : visites par étapes des sites «à ne pas.
»
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Liens utiles
- aide au développement, ensemble de programmes de financement et d'assistance technique destinés à aider les pays du tiers-monde.
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