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Oral sur Elémir bourges

Publié le 17/11/2024

Extrait du document

« Élémir Bourges, était un écrivain français souvent associé au mouvement symboliste et décadent.

Il est né en France à Manosque en 1852 et décédé en 1925 à Paris.

Après avoir passé la majeure partie de son enfance en Espagne, il revient en France, pour se consacrer uniquement à l’écriture.

Influencé par des figures comme Baudelaire, Huysmans et Mallarmé, il cherche à explorer dans ses œuvres des thèmes liés à la métaphysiques, l’esthétiques et la morale au travers de ses œuvres au caractère également sombres et pessimistes.

Bourges est notamment connu pour son roman Les Oiseaux s'envolent et les Fleurs tombent (1893), une œuvre qui est explore sa vision sur le déclin de la civilisation française et la chute des élites.

Écrivant dans un style riche et symbolique, il fut salué pour sa profondeur et sa complexité, ainsi que pour sa critique de la société moderne, bien qu’il restât relativement en marge du grand public, ne connaissant pas le succès commercial de ses contemporains.

Il est aussi l'auteur d’un roman historique, Le Crépuscule des dieux (1884) et d’un drame métaphysique La Nef (publié en plusieurs parties de 1904 à 1922) qui ont tout de même réussit à captiver l’audience des autres auteurs symboliste, où il fut apprécié pour sa vision pessimiste et son style orné.

Son roman Les Oiseaux s’envolent et les Fleurs tombent parut en 1893 met alors en scène la décadence d'une famille aristocratique française, la famille d’Orgevaut, à une époque où les structures sociales traditionnelles s'effritent sous la pression des bouleversements politiques et sociaux.

Le titre lui-même symbolise cette idée de la chute inévitable des valeurs anciennes.

C’est au travers d’une narration poétique, que Bourges vient donc critiquer le monde moderne, la montée d’un mouvement révolutionnaire, et vient alors exprimer une forte mélancolie face à la perte des idéaux esthétiques et spirituels que ce monde de violence détruit.

Ce livre relate donc de son rejet des idéaux révolutionnaires de la Commune de Paris.

(Lecture du passage).

Dans l’extrait suivant qui se déroule au cimetière du Père Lachaise nous pourrons alors nous demander : Comment Élémir Bourges, au travers de sa vision symboliste, construit-il une critique de la révolution communarde en exposant les limites et conséquences de leurs idées progressistes ? Dans une première partie nous verrons comment cet extrait anti communard relate une vision poétique et symboliste d’un événement sanglant et tragique. Puis dans un second temps, nous relèverons comment Bourges décrit cette bataille comme le récit d’une tragédie dans le théâtre du chaos. Dans l’extrait de Les Oiseaux s’envolent et les Fleurs tombent se déroulant au Père-Lachaise, Élémir Bourges fait un usage abondant des couleurs et des sons pour créer une expérience à la fois poétique et symboliste, marquée par une forte dimension synesthésique.

Nous pouvons tout d’abord relever l’évocation des couleurs dans cet extrait ne sont pas simplement descriptives, elles servent à intensifier le caractère émotionnel et symbolique de la scène.

Nous retrouvons l’évocation de ces couleurs dans “canezou blanc”, “voile rouge”, “ le vin noir”, “habillés de satin jaune et vert” ainsi que“ couvert de far blanc”.

Le rouge pour exemple pourrait symboliser à la fois le sang versé des communards et la passion révolutionnaire.

La multitude des teintes dans ce contexte pourrait servir à nuancer l’esthétique de la ruine, où la beauté réside dans la décomposition et le chaos.

Vient s’ajouter à cela l’importance des sons qui deviennent presque des acteurs à part entière, représentant la brutalité et l’anarchie de la guerre envahissant un lieu habituellement silencieux et paisible, le cimetière.

Nous avons pour exemple de la ligne 19 à 20: “les six canons en batterie au bord de talus tirèrent à toue volée”.

Dans cet extrait, Bourges fusionne les sensations visuelles et auditives pour créer une expérience immersive.

Les sons des coups de feu et même des cris comme avec “elles hurlaient” ou “ en vociférant”, se mélangent aux images de la fumée et des couleurs créant un tableau où les frontières entre les sens se brouillent.

Cette confusion des sensations relaterait alors la confusion mentale et émotionnelle des combattants, et illustre de plus l’idée que la guerre est un phénomène qui vient envahir le corps mais aussi l’esprit. La fulgurance et précipitation de ce moment est d’autant mieux marqué par la figure de l’asyndète.

Cette figure de style qui se vaut supprimer toute conjonction grammatical ou mot de liaison dans une même phrase contribue au procédé immersif dans le récit.

La suppression des conjonctions reproduit stylistiquement le désordre qui règne sur le champ de bataille, comme dans la phrase : “ Les prunelles fixes, il restait, songeur, regardant sans le voir, au-dessus de lui, les deux charrettes des otages, arrêtes dans leur campement des artilleurs du père Lachaise, parmi les tas d’obus, les gamelles, les tonneaux de cartouches défoncées.”.

Cette figure de style confère alors un caractère presque lyrique à la description de la bataille.

La guerre, malgré sa violence brute, est poétisée à travers cette figure de style.

L’asyndète permet de relier symboliquement des images de la mort, de la destruction et du sacré dans une même continuité, transformant ainsi la bataille en la destruction devenant une forme d’art. L’intensité des sens qui en vient ici presque à dominer le réel au travers des mots poétisé de Bourges est d’autant mieux perceptible avec la figure de l’hyperbole.

L’on peut relever pour exemple l’évocation parlante d’“hideux lambeaux sanglants [qui] pendaient aux grilles des tombeaux et aux branches” ou encore avec “l’horrible lueur déployée comme un immense voile rouge”.

En détruisant ce lieu ainsi que la vie des révoltés dans une frénésie hyperbolique de violence, Bourges montre que la guerre communarde ne s’en prend pas seulement aux structures sociales, mais aussi aux fondements esthétiques et spirituels de la civilisation touchant non seulement la destruction brutale des corps et d’un lieu, mais aussi de ces valeurs bien plus profondes.

L’hyperbole est ici un moyen pour Bourges de parler de cet événement avec une certaine poétisation de la décadence et de la destruction. Dans cet extrait, à la ligne 4 il nous est évoqué le nom du lieu où se déroule cet extrait, un lieu historique ayant son importance, le cimetière du Père-Lachaise.

Il est un lieu de repos aujourd'hui célèbre où reposent des personnalités historiques et artistiques, telles que Molière, Chopin, et Oscar Wilde.

Bâti par l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, il a été conçu pour suivre la politique napoléonienne d’urbanisation et d’aménagement des cimetières à l’extérieur des villes. Celui-ci est situé sur une colline à l’est de.... »

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