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Publié le 27/11/2013
Extrait du document
«
richesse (voir « La richesse ne rend pas plus heureux », p.
33) , le travail, la famille et généralement les relations
sociales jouant un rôle bien plus important dans le bien-être (voir « Les joies du travail et de la famille », p.
33) .
Plus
étonnant, plusieurs études ont montré que le bonheur pourrait augmenter avec l’âge.
Mais les études par sondage ont été critiquées car elles comportent plusieurs biais.
Souvent, les personnes ne
portent sur leur état affectif qu’un jugement global et rétrospectif.
C’est pourquoi certains chercheurs préfèrent
mesurer l’état de bien-être au quotidien au moment où l’on réalise telle ou telle activité.
Il ne s’agit donc plus de
répondre à la question « êtes-vous satisfait de votre vie ces temps-ci ? », mais de noter précisément la satisfaction
procurée par telle ou telle activité au cours d’une journée.
Ainsi procède Mihaly Csikszentmihalyi, l’un des papes de
la psychologie positive, avec la méthode de l’« experience sampling » (échantillons de vécu).
Ses premiers résultats
concernent des femmes américaines.
La palme du déplaisir va au trajet vers le lieu de travail, lorsqu’il est effectué
seul.
Et la palme de l’agrément ? Mises à part les relations sexuelles, elle revient aux activités sociales dans leur
ensemble.
De son côté, Daniel Kahneman a mis au point la « day reconstruction method » (méthode de reconstitution de
journée).
Une des conclusions majeures de cette démarche est que notre satisfaction par rapport à la vie est
beaucoup plus affectée par notre situation immédiate (être avec des amis, dans une réunion de travail) ou par notre
tempérament (être joyeux ou mélancolique) que par des facteurs généraux comme le fait d’être riche, marié ou en
bonne santé.
Les humains seraient programmés pour le malheur
« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme de volonté », affirmait le philosophe Alain.
Il rejoint en cela certains
tenants de la psychologie évolutionniste, qui pensent que nous sommes plutôt enclins au malheur.
Cette discipline
suppose que nous avons hérité de traits sélectionnés parce qu’ils augmentent nos chances de survie.
L’Américain
Michael Wiederman (2) explique que l’évolution nous aurait dotés d’au moins trois caractéristiques augmentant nos
chances de survie, mais diminuant en même temps nos chances d’être heureux.
Tout d’abord la crainte et l’anxiété favorisent la survie.
Nos ancêtres vivaient dans des milieux hostiles et devaient
faire face à un grand nombre de dangers.
Le souci, ou l’inquiétude fondamentale qui caractérise les humains, est
aussi ce qui nous met en éveil face au danger potentiel.
Ensuite, se focaliser sur les expériences négatives, les mauvais souvenirs est aussi un moyen de nous prémunir
contre les dangers futurs.
Cela nous aide à nous préserver des dangers, mais pas à être heureux.
De même, ajoute
M.
Wiederman, « la petite voix » de l’insatisfaction, qui nous rend toujours mécontents de ce que l’on a, est
également un facteur de survie de l’espèce.
C’est ce qui nous pousse, nous autres les humains, à en vouloir
toujours plus, à vouloir sans cesse améliorer notre condition.
C’est une condition de notre réussite en temps
qu’espèce et une damnation pour l’individu.
« L’anxiété rend plus vigilant aux problèmes, la peur favorise la fuite ou le combat, la colère intimide adversaires ou
rivaux, la tristesse attire la compassion et solidarise le groupe », ajoute le psychothérapeute Christophe André.
En
somme, la nature a eu le souci de notre survie, mais pas celui de notre qualité de vie..
»
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