L'exploration moderne des pôles
Publié le 20/03/2012
Extrait du document
En 1912, Mawson répartit l'expédition en cinq équipes. Accompagné du lieutenant britannique B.E.S. Ninnis et du Suisse Xavier Mertz, il fit route vers l'est pour traverser le territoire inconnu qui s'étendait entre le cap Denison et la Terre d'Oats. A la mi-décembre, les trois hommes se trouvaient à 500 kilomètres du camp et s'approchaient du point le plus oriental de leur itinéraire. Ensuite, ils changeraient de direction pour continuer leurs études à l'intérieur des terres. Ils avaient placé la plus grande partie de leurs vivres sur le même traîneau, l'autre étant endommagé. Ninnis formait l'arrière-garde avec ce traîneau de ravitaillement.
«
r
crevasse.
Mawson fit passer prudemment son at
telage de chiens au-dessus de
l'endroit dangereux .
Mais la mince couche de glace qui recouvrait la
crevasse
céda sous le poids du traîneau de Ninni s,
qui fut précipité dans le vide .
Lorsqu'ils regardèrent dans le trou
béant qui s'é
tait ouvert derrière eux, Mawson et Mertz ne vi
rent que deux chiens
sur la surface de glace, quel
que
50 mètres plus bas.
L'un d'eux était mort et
l'autre agoni sait.
Durant troi s heure s, ils c rièrent
et attendirent, sans jamais recevoir de répon se.
Maintenant que leur ami était mort et qu 'ils a
vaient
perdu leur tente , les ration s de s chiens et la
plus
grande partie de leur s propres vivres, il leur
faudrait
parcourir les 500 kilomètres rest ant s avec
des provisions
pour dix jour s.
De plus, les quinze
chiens qui leur restaient étaient déjà très affaibli s.
Pour avoir quelques chances d'atteindre leur ba
se,
ils exigèrent le maximum des chiens.
De temps
en temps,
ils en tuaient un pour se nourrir.
Le
ter janvier, alors qu'illeur restait 200 kilomètre s à
parcourir, Mertz s
'effondra .
Seul , Maw s on dut
alors tirer le traîneau, sur lequel son camarade
agoni s ant était étendu.
Une semaine plus tard,
Mertz
mourait.
Maw s on scia la partie arrière du traîneau pour al
léger
autant que po ssible le poids qu'il devait ti
rer.
Ses pieds gelés le supportaient à peine.
Il pro
gre
ssait d 'environ 8 kilomè tre s par jour.
Le
17 janvier, il franchit le glacier de Mertz .
Il tomba
à son tour dans une crevasse, mais il fut retenu
par l'extrémité de la courroie du traîneau, qui
resta,
comme par miracle, accrochée dan s la neige.
Mawson
retomba une première foi s, mais réu ssit
finalement à se hisser à la surface.
Douze
jour s
plus tard,
il trébuchait sur un tas de pierres, s ous
lesquelles une expédition de sec
our s avait laissé
des vivres.
Malgré
l'état déplorable dans lequel il
se trouvait, Maws on s'é tait en effet tenu tr ès exac
tement à son itinéraire.
Le matin du ter février,
il
apercevait enfin le quartier général de l'expédition
de secours.
Mais
il vit également 1 'A urora qui
quittait la baie!
Rencontrerait -
il encore quelqu'un? Il découvrit
que cinq volontaires étaient
resté s au camp.
Ils
avaient décidé d'hiverner sur place au cas où
A droite: La traîneau que Maw son coupa par le milieu pour le ti
r e r plu s facilement.
Ses bâtons de ski, ses c hau ssures de neige et son
sac de couchage y sont amarrés.
A gauc h
e: Xavier Mertz, alpiniste
e t c hampion de ski, o riginai re de Suisse.
Il mourut en vi ron trois se
maines après Ninni s, Mawson se trouvant alors i solé à 150 kilomè tres de sa base.
Maw son r eviendrait.
Au ssitôt, ils signal èrent au
navire qu'il devait revenir , mai s
le capitaine n'o sa
pas à cause
d'une violente tempête.
Il était parti
en
outre pour récupérer sur le plateau de Shackle
ton une équipe qui ne disposait
d'aucune provi
sion
d'hiver.
Il s'e n suivit que Mawson , malgré les
épreuves
qu'il venait de subir, dut encore passer
un hiver
dan s la région du pôle Sud.
Lor sque
l'Aurora revint l'année s uivante, Maws on différa
encore son retour
pour terminer la reconnai ssance
d'une bande côtière ...
Mais, en février 1914,
il réintégrait finalement le
monde civilisé, qui
le couvrit d' honneur s, et où il
fut bientôt anobli.
Il fallut plusie urs années à Mawson pour se réta
blir complètement de sa pénible aventure.
A l'é
poque,
il occupait une chaire de géologie à l'Uni
versité de la ville australienne d'Adélaïde.
En
1929,
il prit de nouveau la tête d'une expédition
antarctique .
Pour cette entreprise anglo-australo
néo-zélandaise,
on utilisa régulièrement un petit
hydravion .
En 1931, Mawson prit enfin sa retrai
te .
Grâce à l'activité
qu'il avait déployée,
l'Australie pouvait dès cette époque revendiquer
près de
5 millions de kilomètres carrés du conti
nent antarctique.
Au début des années
1930, on commença à utiliser
systématiquement des avions
pour les travaux de
cartographie, qui avaient commencé avec Scott et
Shackleton, lors de leur vol historique
en ballon
317.
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