Le périple du Challenger
Publié le 26/03/2012
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Selon l'opinion générale, la vie à bord du Challenger était pénible, et il paraît évident que les travaux de laboratoire délicats et précis qu'qn y effectuait étaient des plus laborieux. Il s'agissait d'une corvette de 69 mètres, pourvue de voiles et d'une propulsion auxiliaire à vapeur; lent à se déplacer, le navire était animé d'un mouvement de roulis très marqué, de 46° sur un bord et de 52° sur l'autre. C'est dans ces conditions que durent vivre
les scientifiques du Challenger, tout au long d'une circumnavigation de 110 000 kilomètres qui dura trois ans et demi et leur permit de couvrir plus de 362 millions de kilomètres carrés d'océan. L'idée de l'expédition du Challenger n'avait pas été accueillie très favorablement par le gouvernement britannique. Le périple fut finalement approuvé en grande partie grâce à l'enthousiasme et à la volonté dont firent preuve deux hommes: William B. Carpenter et Charles Wyville Thomson....
«
Ci-dessu s: Dess in à l'aquarelle du Challenger.
Le na vire , lou é à la Royal Society of London par la marin e britannique en vu e de celle ex p édi tion scie ntifique, était pourvu d'un moteur auxiliaire à vapeur,
mai s il effec tua la plus grande part ie du voy age à la voile.
le, et la publicité faite aux trouvailles de Ross si restrein
te, que l'idée
d'une zone dépourvue de toute vie au-delà
de
500 mètres était bien établie.
Thomson, ancien compagnon d'études de Forbes, avait
accepté cette théorie, mais, dans les années
1860, il com
mença à changer
d'opinion lorsque des faits de plus en
plus
nombreux semblèrent étayer l'hypothèse contraire.
Par exemple, le Norvégien Michael Sars, biologiste ma
rin, avait
montré à Thomson des animaux remontés lors
d'un dragage à 820 mètres.
D'autres avaient également
été trouvés à plus de 2
100 mètres sur le fond de la Médi
terranée.
Carpenter persuada la Royal Society, dont il était le vice
président, de s'adresser à
l'Amirauté britannique pour
obtenir l'autorisation d'affréter un navire destiné à des
recherches hydrographiques courantes dans
l'Atlantique
Nord .
Il obtint également des crédits de la Royal Society
pour financer ses équipements.
En août 1868, ils s'embarquaient tous deux sur le Light
ning
(éclair), un navire qui justifiait très peu son nom,
d'après Thomson, qui le décrivait comme le plus vieux et
le plus fou des vapeurs à aubes de la marine.
Le temps
était mauvais
et les possibilités de dragages limitées, mais
la grande quantité
d'animaux recueillis à des profon
deurs dépassant mille mètres suffit à condamner la théo
rie de Forbes.
Une découverte quasi accidentelle passion
nait nos deux hommes,
tout en les laissant perplexes.
Différents types de thermomètres avaient été fixés
sur
des lignes de sonde filées du Lightning, non pour mesu
rer les températures
du fond, mais pour voir dans quelle
me sure la pression affectait leur fonctionnement.
Car
penter et Thomson découvrirent ainsi que les températu
res variaient
d'un niveau à l' autre de l'océan, et que des
différences considérables pouvaient exister à très peu de
distance.
Cette
constatation remettait ainsi en cause l'i
dée généralement acceptée selon laquelle toutes les tem-
75.
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