Jacques de Vaucanson rénove l'industrie de la soie
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Restant avant tout un mécani¬cien, Vaucanson est plus heu¬reux avec les techniques. Les réalisations qu'il conçoit avec quelques ouvriers dans son hôtel de Mortagne, à Paris, sont remarquablement inno¬vantes. Pour remplacer le moulin à organsiner (tordre la soie), dit « à la bolognaise «, dont on se sert alors pour tor¬sader plusieurs fils de soie ensemble et qui se révèle peu performant, il crée en 1754 un outil dont une chaîne entraîne la transmission du mouvement et qui porte son nom.
Machines et
machines-outils
Doué d'une vision d'ensem¬ble, Vaucanson imagine du même coup la machine à fabri¬quer cette nouvelle machine. 11 fera de même avec ,toutes ses inventions, créant parallè¬lement les machines-outils nécessaires à leur fabrication, car il se rend compte que des qualités de celles-ci dépen¬dent les performances de celles-là. Pour obtenir des réa¬lisations performantes, il faut des machines-outils d'une très grande précision et d'une très grande fiabilité : c'est pourquoi l'ingénieur général décide de construire en métal — et non en bois comme on le fait alors habituellement — un tour, une machine à percer et une machine à fabriquer les chaînes. Il élabore par ailleurs le premier métier à tisser
«
de faire appel à toutes ses
compétences de mécanicien,
mais révèle en outre ses capa
cités d'organisation et d'imagi
nation .
li s'efforce de normali
ser les tâches des ouvriers
aussi bien que de dimension
ner efficacement les pièces
des machines .
t..:analyse des
gestes répétitifs effectués sur
un poste de travail n'est pas si
éloignée de l'étude anato
mique précise qu 'a exigée la
réalisation
de ses automates.
UN TOUR
A CHARIOTER
NOVATEUR
En 1751, Jacques de
Vaucanson invente pour l'usinage des cylindres
de calandres un tour qui
porte son nom et deviendra
célèbre.
li s'agit d'un tour à
charioter à bâti métallique,
au châssis composé de barres de fer boulonnées
dont, plus d'un demi-siècle
plus tard, la structure
générale sera toujours en
vigueur.
L'innovation
la plus marquante de ce tour
consiste en un chariot porte-outil original, guidé par un système qui ne l'est
pas moins.
Supporté par deux barres de fer de section carrée inclinées à 45°, le chariot permet de
fabriquer avec une très grande précision des pièces
de grandes dimensions,
pouvant atteindre
un mètre de longueur et
trente centimètres de
diamètre.
Son mode de
déplacement, qui s'effectue
parallèlement à l'axe
des pointes, et son guidage
prismatique marquent
un progrès déterminant
et de tout premier ordre.
Vaucanson fait ainsi
grandement avancer la
mécanique industrielle,
sans laquelle aucune
autre machine performante
ne peut voir le jour.
Cependant , un homme n'est
pas un automate, et l'organisa
tion scientifique du travail que
l'ingénieur général entend
mettre en œuvre ne va pas
sans
susciter quelques réac
tions hostiles .
En 1744, les
ouvriers s'insurgent devant
l'application des règlements
mis au point pour les fabri
cants de Lyon par Vaucanson ,
qui est obligé de quitter la
ville.
Restant avant tout un mécani
cien,
Vaucanson est plus heu- :5
reux avec les techniques .
Les ~
réalisations qu'il conçoit avec ~
quelques ouvriers dans son ~
hôtel de Mortagne , à Paris, ~ ~ sont remarquablement inno- 0 vantes .
Pour remplacer le ~
moulin à organsiner (tordre la
soie), dit «à la bolognaise »,
dont on se sert alors pour tor
sader plusieurs fils de soie
ensemble et qui se rév~le peu
performant , il crée en 1750 un
outil dont une chaîne entraîne
la transmission du mouvement
et qui porte son nom .
Machines et
machines.-outils
Doué d'une vision d'ensem
ble , Vaucanson imagine du
même coup la machine à fabri
quer cette nouvelle machine .
li fera de même avec .toutes
ses inventions, créant parallè
lement les machines-outils
nécessaires à leur fabrication,
car il se rend compte que des
qualités de celles -ci dépen
dent les performances de
celles-là .
Pour obtenir des réa
lisations performantes , il faut
des machines-outils d'une
très grande précision et d'une
très grande fiabilité : c' est
pourquoi l'ingénieur général
décide de construire en métal
-et non en bois comme on le
fait alors habituellement -un
tour, une machine à percer et
une machine à fabriquer les
chaînes .
li élabore par ailleurs
le premier métier à tisser auto-
Modèle du métier à tisser de Vaucanson , aujourd'hui
conservé au Musée national
des Techniques à Paris).
matique , destiné au x étoffes
unies , ainsi qu 'une inventive
calandre pour les tissus d' or et
d'argent .
Pour le relevage des
fils de chaîne, il imagine de
substituer au tireur de lacs -
l'ouvrier chargé de positionner
les carton s -programmes -un
mé canisme automatique , tout
en ~emplaçant le chapelet de 1 • cartons par un cylindre perfo-
ré.
En / 1752 , Vaucanson est chargé
de mettre sur pied à Aubenas
la
première manufacture roya
le de soie -où l'efficacité de
se ~ machines est démontrée-,
puis , en 1757, celle de Lavaur .
Ses efforts en
matière d'orga
nisation ,
sans doute prématu
ré~.
n'obtiennent pas les résul
tats qu 'on aurait pu en atten
dre et ses manufactures modè
les ne fonctionneront que quel
ques années .
Ses machines aux
qualités unanimement saluées
n 'en
permettront pas moins un
développement important de
l'industrie textile et, promises
à un bel avenir , marquent une
étape capitale dans l 'évolution
des techniques ..
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