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Compagnies de commerc:e et de navigation

Publié le 13/04/2013

Extrait du document

Le développement du commerce maritime entre le XVIe et le XVIIIe siècle est inséparable de l'histoire coloniale. la découverte du Nouveau Monde puis la recherche de la route des Indes et la • course aux épices • suscitent les convoitises des négociants et armateurs européens. les nations rivalisent pour s'installer sur de nouveaux territoires. les compagnies de commerce et de navigation sont attts pour répondre tant a cette volonté expansionniste qu'a la demande de consommateurs européens avides de produits exotiques. Ces compagnies sont des sociétés par actions auxquelles les Etats accordent des monopoles.

« En 1602, une dizaine de sociétès d'armateurs forment la Compagnie unie des Indes orientales, communément appelée VOC (~ Oost./ndische Compagnie).

Dotée d'un capital pennanent de 6 600 000 florins avec 2 200 actions.

elle distribue chaque année des dividendes de 30 à 40 'Ml à ses actionnaires.

Elle en réfère au gouve rnement pour le dloix de son directeur mais reste la propriété des mardlands.

Ses prérogatives sont considérables: droits de conquête et d'élablissement équivalents à ceux d'un gouvernement.

mais également droit de faire la guerre.

de coodure des pactes, de nommer des fondionnaires dans les colonies et de battre monnaie.

Le trafic de la VOC est centré sur le commerce du poivre et d'autres épices.

la Compagnie contrOle ainsi le négoce de la muscade, du girofte puis de la cannelle.

Après 1650, elle se consacre aux tissus de luxe.

en COllQJrrerice avec les Français et les Anglais.

la colonisation des Moluques, de Java et Sumatra au lMI' siècle, permet à la Hollande de prendre la place du Portugal dans le commerce des épices.

la VOC a déjà des allures de société multinationale : elle emploie des Allemands , des Suisses, des Scandinaves, des marins et soldats français et aussi des Anglais et des tcossais, soit près de 80000 hommes.

Au cours des huit premières années de son existerice.

elle a recours à plus de 60 navires, tandis que l'Angleterre en utilise 17.

la puissarice de cette Compagnie atteint son apogée dans la première moitié du JMf siède, le •siècle d'or• des Pays.Bas.

Après la reconnaissarice de l'indépendarice des Provirices-Unies (traitès de Westphalie qui mettent fin à la guerre de Trente Ans en 1648), la Compagnie met la main sur les possessions portugaises dans les Indes orientales, s'mstalle dans toute l'lndonèsie, et dlasse même ses concurrents anglais de la côte malaise.

COLBERT ET LES COMPAGNIES DES INDES Jem ...

flstt c.aert est nommé intendant des Finances en 1661.

la supeMsion du département de la marine fait partie de ses prérogatives.

Ainsi, outre le rétablissement de l'ordre dans les finarices du royaume.

une de ses prioritès est de réorganiser le secteur maritime.

Il fait dresser un état de la flotte militaire et mardlancle et des ports.

Au milieu du lMl'siède, tandis que les Hollandais disposent d'une flotte de 16000 bateaux.

la France n'en possède qu'un peu plus d'un millier.

Colbert crée un corps d'artillerie de marine, fait construire des arsenaux.

OIMir des canaux -canal des deux mers et canal de Saint-Omer - et créer le port de Sète en 1666, puis celui de Lorient spécifiquement pour la Compagnie des Indes.

En matière douanière, il réduit la diversité des droits provinciaux à un droit d'entrée et de sortie unique.

Pour Colbert.

le succès des compagnies de commerce doit rèsulter à la fois d'une association de mardlands, de l'appui de l'éat et de l'obtention d'un monopole pour le commerce colonial, régime dit de l'Exdusif, institué en 1670.

la Compagnie des Indes occidentales pour l'Allantique connall un succès mitigé .

les Compagnies du Nord et du Levant fondées sous son influerice en 1669 et 1670 déclinent rapidement Colbert fait cependant de la Compagnie des Indes orientales la première société commeràale du royaume.

LA C-Nlf DU INDU HIOITAUS Après les balbutiements d'une Compagnie des Moluques en 1615, puis d'une première Compagnie des Indes sous Richelieu, la Compagnie des Indes orientales est déclarée officiellement en aoOt 1664.

Colbert souhaite une compagnie puissante dont il pourrait aussi obtenir des 5el\IÎCes.

Son modèle de référerice est la VOC hollandaise .

Mais la prêstnœ de l'éat doit, selon lu~ y &e fortement marquée.

le projet de crhtion d'une Compagnie des Indes orientales et d'une Compagnie des lncles occidentales est alors laricé et les~.

reçus par Louis XIV, proposent les statuts.

Douze syndics provisoires, composés de mardlands, sont nommés.

Le roi investit 3 minions de livres sur les 15 millions prévus.

De hauts fonctionnaires, des seigneurs et des notables sont invités à sousaire au capital .

la Compagnie est subdivisée en Chambres à Lyon.

Rouen.

le Havre, Nantes et Bordeaux.

chacune disposant d'un budget propre et du droit d'armer des navires.

la direction générale est située à Paris.

le ministre de la Marine en est le président et directeur.

la Compagnie des Indes orientales obtient le droit de naviguer et de négocier du cap de Bonne-Espérarice jusqu'aux Indes, pendant 50 ans.

Ble acquiert un droit de propriété à ~ité sur toutes les terres dont elle s'empare .

Elle dispose d'un droit de justice souveraine.

peut envoyer des ambassadeurs, signer des traitès et déclarer la guerre.

Et surtout, elle bén~ avec la Compagnie des Indes occidentales du statut de Compagnie royale .

Mais la guerre avec les Hollandais est coOteuse.

Dissoute une première fois en 1676, elle renall gr3œ à ltcossais John Law, directeur de la Banque générale, qui en prend la présidence .

En 1719, elle est réorganistt avec les Compagnies des Indes ocôdentales, du Sénégal, de Chine et d'Afrique au sein de la Compagnie des Indes.

D'autres secteurs d'adivités comme la ferme (perception des impôts ou des taxes) des tabacs lui sont confiès.

Ble connait un essor à partir de 1723 qui la porte au niveau de l'EIC anglaise.

lA PUISSANCE TERRITORIALE DES COMPAGNIES Au lMf siède, les compagnies de commerce et de navigation affirment leur puissarice sur des territoires exigus -mais susceptibles de générer des profits- d'Afrique, d'Amérique.

d'Asie ainsi que sur les Antilles .

lis COllnotU n C:-NllS D 'ARIQuf Le comptoir du cap Nég re, situé dans la régerice de Tunis, est cr~ en 1604 par une maison de commerce du Havre.

et intégré dans une Compagnie d'Afrique en 1666.

Plusieurs Compagnies d'Afrique sont f~ mais seront toutes éphémères.

la dernière est absorbée par la Compagnie des Indes.

En 1633, la Compagnie du cap Vert crée au Sénégal un premier comptoir pour la traite des esclaves.

Dans la seconde moitié du JMr siècle, les Compagnies françaises instanent des comptoirs au Sénégal (Seilt· -..

Le'* fondé en 1659, Podor, Galain) ainsi qu'en Gambie.

les Français enl~ aux Hollandais Gorée et Rufisque .

De son côté, l'fast lndia Company installe son premier comptoir pennanent en 1659 à Sainte-Hélène .

lis COllPTOIU n c-NllS DU INDU Véritables zones d'lnfluerice des compagnies de commerce , les comptoirs asiatiques sont créés tout au long du XVII' siècle.

Des agents pennanents.

assistés de courtiers indiens, de rédacteurs de contrat et d'interprètes, préparent les cargaisons de cotonnades, soieries, épices et autres produits adletés en échange de métaux précieux.

Ils en assurent également le suivi administratif .

Dans les comptoirs, l'autorité relève d'un Conseil d'employés qui dispose d'un pouvoir militaire , diplomatique, commeràal, administratif et de justice .

Les principaux chefs.lieux sont u.rM (aujourd'hui ~~Île!llll'!lil -Djakarta) pour les • Hollandais, Madras et Bombay pour les Anglais, Pondidlêly pour les Français et Tranquebar pour les Danois.

A partir de 1612.

date de son installation à Surat.

l'fast lntflO Company 01Me des comptoirs en lncle .

les ouvertures s'échelonnent au cours du XV1r siècle avec les comptoirs de Madras, Bombay et Calcutta.

En 1699, les Britanniques fondent un comptoir ' à c..tN , en Chine.

les Danois et les Hollandais OIMent également des comptoirs à Surat où les Français obtiennent.

en 1667 , les mêmes droits que l'Angleterre et la Hollancle .

Pondidlêly prend le relais de Surat à partir de 1674 et devient le centre administratif du commerce français en lncle et le principal~ de la Compagnie des Indes.

la Compagnie s'installe aussi à Madagascar et dans les lies voisines.

les Hollandais dlassent les Portugais de 111e d 'Amboine en 1604, s'emparent des Moluques, créent Batavia sur 111e de Java en 1619 , éviricent les Portugais à Ceylan en 1658 et fondent le Cap en 1652.

les places et forteresses prises aux Indes orientales sont considérées par les Hollandais comme propriétès de mardlands prMs.

la Compagnie française des lncles orientales.

quant à elle, gére cinq comptoirs en lncle: Pondiché!y , Chandernagor, Karikal, Yanaon et Mahé .

lis llAICIWllllSU les Hollandais dominent le~ ln~ Ils achètent des clous de girofle -""···.

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-- : ' .

à Amboine.

de la noix de muscade à Banda _, , et de la cannelle à Ceylan.

Le poivre adleté sur la côte de Malabar, et utilisé pour la conservation des viandes, correspond pour la Hollande à une valeur de 2 millions de livres par an.

les cotonnades et les tissus de 11ncle sont importés par chacune des compagnies.

le café introduit à Java par les Hollandais, li 111e Bourbon (la Réunion) et aux Antilles par les Français, est très redlerdlé par les consommateurs européens.

Quant au marché du thé minois, il est dominé par les Anglais.

les compagnies alimentent également les mardlès européens en bois de teinture et ~.

a.w .

En Europe.

l'mqui&de des manufactures locales de tissus est vive.

Des mesures protectio nnistes sont réclamées: en 1688, les importations de soie à fleur d'or et d'argent sont interdites en Frarice .

En 1685, le Parlement anglais adopte une décision similaire après l'assaut du siège de l'EIC par des artisans londoniens.

Ces mesures iricitent à la contrebande.

LA FAILLITE DES COMPAGNIES Dans la première moitié du JMr siècle, les compagnies de commerce et de navigation sont au talle de leur puissance.

De nouveaux territoires sont colonisès.

Mais au lMll' siècle, certaines d'entre elles commericent à ~iner.

En 1742, Joseph François Dupleix.

nommé gouverneur de la Compagnie française des Indes.

dirige le comptoir de Chandernagor et s'empare d'un tiers de 11nde avec son a~ de Cipayes après avoir pris Madras aux Britanniques.

Cependant.

la construdion et l'armement des vaisseaux sont source de dépenses très importantes, estimées à 60 'Ml de leur budget : en effet.

les batiments doivent &e construits selon des techniques similai res à celles appliquées pour les !>aliments de guerre afin de pouvoir porter des canons et résister aux aléas dimatiques des mers asiatiques .

Les salaires des équipages, les dividendes versés alJIC adionnaires et la mai1lenanœ des bateaux rtp'ésentert des sommes non négligeables .

D'autre part, les sorties massives d'argent destiné à l'achat des mardlandises entrainent un déficit de la balarice des paiements de plus en plus critique.

Le contexte économique extérieur évolue également : les mesures protectionn istes adoptées en Europe favorisent le commerce interlope (illégal) dans lequel sont impliqués des transfuges des compagnies.

la COllQJrrerice étant vive, les prix en EIKOpe doivent &e révisés à la baisse .

Des revendications contre les monopoles réser.'és aux compagnies se font entendre tandis que les colonies commencent à se révolter contre l'obligation de ne commercer qu'avec leur métropole.

Des raisons politiques président également à la faillite des compagnies : la protection des colonies n'est pas une priorité pour Louis XIV et après deux guerres menées contre la Grande-Bretagne, la Frarice doit rendre en 1754 les territoires dont elle s'était emparée en lncle, à l'exception des ônq comptoirs .

Elle doit par ailleurs interdire à la Compagnie toute activité politique.

Enfin, les deux pays s'affrontent de nouveau lors de la guerre de Sept Ans.

entre 1756 et 1763 : la reddition des Français à Poncflchély en 1761 assure la domination britannique définitive sur 11nde.

et dans le même temps.

la Frarice doit s'incliner à Québec et à Montréal .

Le traité de Paris, signé en 1763 entre la Grande-Bretagne , l'Espagne et la Frarice.

met fin à la guerre de Sept Ans mais entérine la perte d'une bonne partie des colonies françaises : le Canada est cédé à l 'Angleterre , ainsi que les lies antillaises de la Dominique.

la Grenade , Saint· V111Cent et Tobago mais aussi la rivière Sénégal avec ses forts et comptoirs.

la Frarice récupère Saint-Pierre-et­ Miquelon, conserve Sainte-Lucie, la Guadeloupe, Marie-Ga lante , la Désirade et la Martinique .

R uinée par la guerre de Sept Ans.

la Compagnie française des Indes perd son monopole en 1769.

De son côt~ la VOC.

très affaiblie par les attaques britanniques contre ses possessions et minée par les exigences de ses actionnaires, est dissoute en 1798.

A la tête des colonies.

des gouverneurs, représentant l'administration royale, remplacent désormais les compagnies.

rabolition progressive de l'esclavage à partir de la Révolution française et le refl1JX de la traite des Noirs ont également raison des compagnies.

Wme l'EIC.

à la tète du négoce avec 11ncle et qui pouvait bénéficier de ses liens étroits avec la Banque d'Angleterre.

finit par perdre le monopole du commerce avec 11ncle en 1813 et avec la Chine en 1833.

la Compagnie est finalement dissoute en 1858 à l'issue de la réwlte des ~ .

soldats indigènes dont elle assurait la solde.

LE ROYAUME·UNI SEUL MAÏTRE À BORD rAngleterre a progressivement éliminé ses rivaux à la fois par le conflit armé et par la mise en place de politiques protectionnistes .

les Ades de navigation pris au '1!'llf siècle interdisent aux navires étrangeis d'exporter leurs produits en Angleterre et réservent aux seuls navires anglais le droit de commercer avec ses colonies.

Après la faillite de la Compagnie française des Indes, l'Angleterre, qui devient la Grande­ Bretagne après son union avec ltcosse, n'a plus de concurrent Elle peut désormais prôner sans risque le librHchange tout en accélérant son ingérence en lncle puis en Chine.

le commerce du thé et de l'opium lui assure des profits considérables.

Dès lors, la Grande-B retagne s'affinne comme la première puissance maritime et colonia le au monde .. »

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