Zaïre de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
Extrait du document
L’échec de la démocratie
Dans les années quatre-vingt-dix, le Zaïre traverse une crise économique et politique préoccupante et persistante. Son président, le maréchal Mobutu, qui conserve le pouvoir depuis 1965, perpétue un régime considéré comme l’un des plus durs du continent africain.
En avril 1990, l’annonce d’une ouverture politique et la convocation d’une conférence nationale mobilisent une classe politique longtemps muselée. Mais, avant même que les débats ne commencent, la répression violente d’une manifestation estudiantine à l’université de Lubumbashi, qui fait près de cinq cents morts, témoigne des intentions réelles du dictateur.
La conférence nationale, dont les discussions durent dix-huit mois, se déroule dans des conditions houleuses. De nombreux partis politiques sont créés au cours de l’année 1991, parmi lesquels une Union sacrée de l’opposition qui, cédant à la pression populaire, choisit pour dirigeant le très contesté Etienne Tshisekedi.
La conférence consacre l’essentiel de ses travaux à deux tâches principales : rédiger une nouvelle Constitution, tout en mettant en place des institutions de
transition en attendant les élections, et faire toute la lumière sur les malversations qui ont caractérisé l’administration de Mobutu.
«
aggravé
les difficultés économiques
auxquelles les populations sont
confrontées, surtout en matière
d'approvisionnement.
Depuis des
années, le pays, replié sur lui-même, vit
plus ou moins en autarcie.
Certes,
le potentiel économique est important
et fait du Zaïre, à l'image de l'Afrique
du Sud, l'un des pays les plus riches du
monde.
Mais le secteur minier (cuivre
et diamants), aux mains de la classe
dirigeante, n'enrichit que quelques
uns.
De surcroît, les désordres ont
poussé les entreprises étrangères,
surtout belges, partenaires
traditionnelles, à se retirer d'un pays
très appauvri, où les infrastructures
sont quasi inexistantes.
Les routes sont
détruites, empêchant la circulation
entre les régions.
Les villes de province
sont privées d'électricité, parfois
pendant plusieurs mois.
Le réseau
téléphonique est si défe�tueux que le
Zaïre est l'un des rares Etats presque
in joignables depuis l'étranger.
Kinshasa, que l'on appelait " Kin la
Belle » à l'époque de l'indépendance.
est surnommée, non sans humour, par ses
habitants « Kin la Poubelle " : les
maisons sont en ruine, les rues
goudronnées ont disparu sous la boue
et la poussière.
L'éclairage public n'est
plus en état de marche, faute
d'ampoules et de service d'entretien.
La monnaie a perdu toute valeur et
l'inflation bat des records, dépassant
8 000 o/o certaines années.
Les scènes
de rue ressemblent à celles de
l'Allemagne des années vingt : il faut
une liasse de billets pour acheter un
pain et une caisse pour ramener son
salaire mensuel à la maison.
Le nouveau zaïre, mis en circulation
en 1993, n'a pas, loin de là, enrayé
l'inflation.
Les banques ne
fonctionnent presque plus : pour
retirer de l'argent, il faut soudoyer un
employé à concurrence de 60 o/o du
montant désiré, ce qui est parfois plus
intéressant que de laisser l'argent se
dévaluer de jour en jour sur un compte.
Pourtant, loin de se décourager face à
cette situation, la population zaïroise
témoigne d'une grande capacité de
survie et d'organisation :c'est
l'incarnation même du «système D "· Le
cours des denrées dans les différents
marchés de la capitale circule chaque
jour et permet aux ménagères de
choisir leur lieu d'approvisionnement.
La contrebande avec l'Angola et
surtout avec le Congo se développe.
Mais la crise économique ne peut que
s'accroître avec les velléités
sécessionnistes des provinces les plus
riches.
Le Shaba (ancien Katanga)
autonome de fait, manifeste une
volonté d'indépendance (proclamée à
plusieurs reprises) qui risque de priver
le Zaïre de ses plus importantes
réserves minières.
En 1994, le retour en
grâce du président Mobutu sur la scène
internationale surprend.
Pendant trois
années, il en a été écarté, la France et
la Belgique n'hésitant pas à lui refuser
tout visa pour l'empêcher de venir en
Europe.
Mais, en novembre 1994, il est
soudain appelé à coprésider la
rencontre franco-africaine de Biarritz.
Les pays occidentaux semblent ainsi
privilégier la stabilité sur les
convulsions de la démocratisation..
»
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