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Wladyslaw Gomulka (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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L'une des personnalités les plus marquantes du mouvement ouvrier polonais, Wladyslaw Gomulka est aussi l'un des rares leaders communistes d'origine ouvrière. Né à Krosno le 6 février 1905, il appartient à une famille émigrée aux États-Unis puis retournée en Pologne juste avant sa naissance. Le Krosno d'alors faisait partie de l'empire des Habsbourg et Gomulka devait connaître, selon l'un de ses biographes, la vie de "sept Polognes différentes" jusque dans celle dite de Gomulka instaurée grâce à la crise d'octobre 1956 qui l'a porté au pouvoir. Mais le Gomulka de 1956, s'il était encore peu connu par l'opinion occidentale, était déjà un chef communiste chevronné et d'un courage peu commun. Membre du Parti Socialiste d'abord et du Parti Communiste par la suite, il fut plusieurs fois emprisonné pendant le régime du maréchal Pilsudski et grièvement blessé à la jambe lors d'un combat avec la police en 1932. Sorti de prison, Gomulka aurait passé un ou deux ans à Moscou à l'école du Komintern, puis rentré en Pologne, il fut à nouveau arrêté en 1935 et condamné à sept ans.
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« l'ouverture d'une ère de socialisme démocratique et humain. En revanche, des troupes soviétiques faisaient mouvement en direction de Varsovie où débarqua en même tempsune délégation soviétique avec à sa tête Khrouchtchev pour empêcher l'ascension de Gomulka au pouvoir.

Grâce àla résistance quasi unanime des communistes polonais, les Soviétiques, de mauvaise grâce, finirent par céder.Gomulka resta au pouvoir douze ans durant, pour en être éliminé en 1969, en raison surtout de son incapacité àfaire face à la situation économique catastrophique de son pays. Les douze ans de "gomulkisme" furent marqués par les mêmes ambiguïtés que les passages précédents de Gomulkadans l'histoire.

L'homme peut-être n'a guère changé.

Profondément attaché à son pays ainsi qu'à son Parti, Gomulkatenta toujours de réconcilier l'intérêt national avec les idéaux socialistes de sa jeunesse.

Par deux fois, il fut près deréussir, à savoir au lendemain de la guerre quand son "marxisme polonais" avait jusqu'en 1948 l'aval de Moscou et en1956 quand son programme de 1948 ralliait à sa personne la Pologne tout entière jusqu'au cardinal Wyszynski.

C'estdire aussi que deux traits le distinguèrent toujours de ses homologues.

Une certaine intransigeance morale et unpatriotisme certain qui l'amenaient toujours à chercher l'appui populaire plutôt que l'appui des baïonnettes.

Mais le"gomulkisme" s'est révélé quand même un régime sans issue, tout comme, pour d'autres raisons, le "dubcekéisme" enTchécoslovaquie.

N'ayant jamais pu se libérer de l'obsession du danger allemand, Gomulka croyait devoir sacrifierune bonne partie de son indépendance sur l'autel de la sécurité nationale dont Moscou lui semblait le seul garant.Aussi, dans les années 60, sa marge de manœuvre en politique étrangère rétrécit jusqu'à faire de la Pologne unsatellite à peine plus autonome que les autres.

En même temps, l'étroitesse intellectuelle de Gomulka l'empêchait depoursuivre une politique de réforme à l'intérieur.

Il lui manquait à la fois l'utopisme de Imre Nagy, le sens del'initiative de Dubcek et le pragmatisme de Kádár pour sortir la Pologne du marasme politique et économique.

CertesGomulka sut garder une certaine dignité vis-à-vis de l'extérieur, notamment face aux pressions des dirigeants del'Allemagne de l'Est.

Il empêcha également à l'intérieur la montée des partisans d'un nationalisme de gauche teinté àla fois d'anti-soviétisme et d'antisémitisme.

Toutefois, c'est sous le règne de Gomulka que la Pologne fut le théâtredes campagnes, et de la plus dure des répressions dans les années 60, contre tous ceux qui avaient mis en lui leursespoirs en 1956 : contre l'Église, contre les intellectuels, contre la jeunesse, contre les juifs et, pour finir, contre lesouvriers. Le "gomulkisme" est mort dès le lendemain de son installation.

Il restera cependant à l'actif de Gomulka que, malgréses erreurs et son étroitesse d'idées, il a été le premier avec Tito à prendre le risque d'élever la voix de la dignité.. »

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