VHH5E11 - Histoire ancienne – Licence Histoire 3e année Devoir
Publié le 16/01/2019
Extrait du document
«
« Des magistrats ont fait mettre à mort leur propre fils contrairement à toute coutume, à toute loi
préférant l'intérêt de la patrie aux liens naturels les plus étroits », cet extrait de l'ouvrage Histoires 1
de Polybe (v.
200 av.
J.-C.-v.
118 av.
J.-C.) est révélateur de la complexité des relations entretenues
entre les pères et les fils dans la société romaine.
Organisée autour de la figure paternelle, cette
dernière connut de profondes mutations entre l'époque royale (753 av.
J.-C.-509 av.
J.-C.) et celle
impériale (27 av.
J.-C.-476 ap.
J.-C.).
Néanmoins, les pères de famille demeurent à toute époque les
maîtres de la maisonnée et de la cité.
Cette prérogative exercée par le pater familias impose autorité
et respect.
Celui-ci détient la patria potestas ce qui est synonyme d'une suprématie considérable sur
les membres de sa famille, et notamment sur ses fils.
Dans un long fragment du Digeste 2
, Ulpien (v.
170 ap.
J.-C.-223/228 ap.
J.-C.) tentait de définir ce qu'était la famille romaine : « au sens strict,
« famille » s'entend de plusieurs personnes soumises par la nature ou le droit à la puissance d'une
seule, par exemple le père de famille ».
Le fils est alors sous la domination de son père.
La famille
apparaît comme un phénomène d'aliénation du père comme l'affirme Friedrich Engels (1820-1895).
Ce qui prime dans les relations familiales au sein de la société romaine sont les liens verticaux père-
fils, mais également les liens horizontaux, où les pères et les fils s'inscrivent, ensemble, dans une
histoire plus globale.
La place centrale du père est indissociable de la place secondaire du fils.
Un
fils sans son père, sans l'héritage de ce dernier, n'est rien dans la société romaine.
La réciproque est
également véridique.
En effet, une des obsessions des Anciens étaient de laisser dans l'Histoire leur
empreinte, ce qui est impossible sans descendance.
La progéniture masculine permet la survivance
d'un nom, d'un statut et d'un patrimoine.
Les pères cherchent alors inlassablement un venter pour
héberger leurs futurs fils.
Les liens existants entre le pater familias et ses fils sont pluriels.
Toutefois, la plupart du temps, ces rapports sont de dépendance et de protection.
Ces liens sont actés
par le père lorsque ce dernier adopte ses fils dans la demeure familiale et se développent durant
toute l'existence du père.
Post-mortem, ils existent toujours, les ancêtres étant la boussole des
vivants.
Riche de sa patria potestas , c'est-à-dire de sa puissance paternelle, le pater familias se
définit socialement par son autorité.
Biologiquement, ce dernier doit avoir des enfants voire des
sujets pour être véritablement père.
Se différenciant de la femme, le père de famille préexiste dans
les diverses époques des sociétés romaines par sa virilité émanant de sa puissance.
Quant au fils, il
se caractérise par sa dépendance vis-à-vis du pater familias .
Il est vrai qu'à la mort du pater
familias , le fils devient lui-même, s'il n'est pas trop jeune, pater familias .
A l'inverse, tous les pères
ont auparavant été des fils, ce qui les place toujours dans un lien de soumission à une certaine
époque.
La condition et les rapports des fils envers leur père varient au fil des âges.
Au sein de
1 .
POLYBE, Histoires , livre VI, trad.
éd.
R.
Weill et Cl.
Nicolet, Paris, 1977.
2 .
ULPIEN, Digeste , 50, 16, 195, 2, trad.
J.
Gaudemet, Paris, 1998, p.316.
2.
»
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