Union soviétique de 1970 à 1979 : Histoire
Publié le 30/11/2018
Extrait du document
L’ascension de Brejnev
Sous l’autorité de Leonide Brejnev, l’Union soviétique connaît une grande stabilité politique. Au sein des instances dirigeantes, le secrétaire général du PCUS (parti communiste d’Union soviétique) renforce ses positions en éliminant les adversaires
de sa politique d’ouverture à l’Ouest ainsi que les nationalistes. Progressivement, il apparaît comme le seul maître du pouvoir. D’une part, le président du Conseil des ministres, Alexeï Kossyguine, voit son influence diminuer au profit des dirigeants du parti. D’autre part,NikolaïPodgorny, président du présidium du Soviet
suprême (chef de l’État), est exclu du bureau politique le 24 mai 1977 et est remplacé dans ses fonctions par Leonide Brejnev le 16 juin 1977. Ainsi, ce dernier, en concentrant les pouvoirs, met fin de fait à la direction collégiale (troïka) mise en place en 1964. La personnalisation du pouvoir se développe également en raison du rôle international joué par Brejnev. Pour consolider son ascension, ce dernier place ses fidèles dans les instances dirigeantes. Il s'assure le contrôle des troisorganes clés: la police, l'armée et la diplomatie. Youri Andropov, directeur du KGB, Andreï Gretchko (puis Dimitri Oustinov), ministre de la Défense, et Andreï Gromyko, ministre des Affaires étrangères, entrent au bureau politique en 1973. Cette nouveauté consacre la prééminence du parti dans le système politique soviétique au détriment du gouvernement. Toute promotion ou changement à la direction exige l'assentiment de Brejnev. Ainsi, le 27 novembre 1979, Nikolaï Tikhonov, premier vice-président du Conseil des ministres depuis 1976, est nommé au Politburo. Ce fidèle de Brejnev succédera en 1980 à Alexeï Kossyguine au poste de Premier ministre. Constantin Tchernenko, Mikhai1 Gorbatchev, Edouard Chevarnadzé font aussi leur entrée au bureau
Après la signature du traité SALT 1 à Moscou le 22 mai 1972,
Leonide Brejnev est l'hôte du président Richard Nixon à Was hington en juin 1973. Un accord sur la prévention de la guerre nucléaire est signé au cours de la vis'te du dirigeant soviétique.
© Laurent - Gamma
politique. L'âge élevé des dirigeants du parti, à de rares exceptions près, pose la question du renouvellement et de la succession, d'autant que la santé de Brejnev se détériore à la fin de la décennie.
Leonide Brejnev attache sonnom à une nouvelle Constitution. Le texte, adopté en octobre 1977, ne modifie pas fondamentalement le fonctionnement de l'État mais il ajuste la théorie à la pratique en institutionnalisant le rôle prééminent du PCUS, élément central de l'exercice du pouvoir. La vie politique est marquée par la réhabilitation progressive de Staline dont on loue désormais les qualités de théoricien et de chef militaire.
La politique extérieure de Brejnev Dans le domaine extérieur, la politique de coexistence pacifique menée par
«
Le
chef de l'État,
Nikolaï Podgorny,
est remplacé par Leon ide Brejnev
le 16 juin 1977.
© J Cl.
Franco/on -Gamma
Après la signature
du traité SALT 1 à Moscou
le 22 mai 1972,
Leon ide Brejnev est l'hôte
du président Richard Nixon
à Was hington en juin 1973.
Un accord sur la prévention
de la guerre nucléaire
est signé au cours de la vis'te
du dirigeant soviétique.
© Laur ent -Gamma rôle
international joué par Bre jnev.
Pour consolider son ascension , ce
dernier place ses fidèles dans les
instances dirigeantes.
Il s'assure le
contrôle des trois organes clés: la
police , l'a rmée et la diplomatie .
Youri
Androp ov, directeur du KGB, Andreï
Gretchko (puis Dimitri Oustinov),
ministre de la Déf ense , et Andreï
Gromyko , ministre des Affaires
étrang ères, entrent au bureau politique
en 1973 .
Cette nouveauté consacre la
prééminence du parti dans le système
politique soviétique au détriment du
gouver nement.
Toute promotion ou
changement à la direction exige
l' assentiment de Bre jnev .
Ainsi , le
27 novembre 1979, Nikolaï Tikhonov ,
premier vice-président du Conseil des
ministres depuis 1976, est nommé au
Politburo .
Ce fidèle de Brejnev
succédera en 1980 à Alexeï Kossyguine
au poste de Premier ministre.
Constantin Tchernenko , Mikha i1
Gorbatc hev, Edoua rd Chevarnadzé
font aussi leur entrée au bureau
politiq ue.
L' âge élevé des dirigeants du
parti , à de rares exceptions près, pose
la question du renouvellement et de la
successi on, d'autant que la santé de
Brejnev se détér iore à la fin de la
décenn ie.
Leonide Brejnev attache son nom à
une nouvelle Constitutio n.
Le texte ,
adopté en octobre 1977, ne modifie pas
fo ndamentalement le fonctionnement
de l'Ét at mais il ajuste la théorie à la
pratique en institutionnalisant le rôle
prééminent du PCUS, élément central
de l'exercice du pouvo ir.
La vie
politique est marquée par la
réhabilitation progressive de Staline
dont on loue désormais les qualités de
théoricien et de chef militaire .
La politique extérieure de Brejnev
Dans le domaine extérieur, la politique
de coexistence pacifique menée par DONNÉES
DÉMOGRAPIDQUES
ET ÉCONOMIQUES 1970
1973 1976
1979
Nombre d'habitants (en millions)
242,8
249,8
256,8 26
4,1
Taux d'urbanisation (en %)
56 59 62 65
Population active (en% de l'ensemble
de la popula tion)1
64 65 66 66
Produit national brut (en dollars US par hab.) -
-
2 760 41
10
Part du produit national brut réalisée par (en %) :
l' agriculture
l' industrie
le commerce et les prestations de services
Taux de natalité (en %o)
Taux de mortalité (en %o)
Espérance de vie par nouveau né (en années)
Consommation annuelle d'énergie par habitant
(en kg/équiv.
charbon)
Importations (en dollars US par hab.)
Exportations (en dollars US par hab.)
Nombre d'habitants par médecin
1.
Population de 15 à 64 ans.
Leonide Brejnev accroît le rôle
international de l'Union soviétique,
désormais partenaire des puissances
occidentale s.
Cette orientation permet
de régler l'accord sur le statut de Berlin
signé le 3 juin 1972.
Favorable à
l' ouverture à l'Ouest , Br ejnev poursuit
s,a politique de rappr ochement avec les
Etats-Un is.
La visite en Union
soviétique de Richard Nixon aboutit à
la signature de plusieurs accords, le
plus important étant le traité SALT 1
le 22 mai 1972 sur la limitation des
armements stratégiques.
Cependant , la
recherche de détente et de coopération
avec l'Ouest est remise en cause par la
question des droits de l'homme .
Les
difficiles négociations du traité
SALT 2, signé finalement le 18 juin
1979 avec Jimmy Carter, illustrent à
cet égard le regain de tension entre 22
19 17
16
62
63 64 62
16 18 19
22
17 18 18
18
8 9
10 9
69
70 70 73
4 345 4 684 5
259
6122
48 85
148 219
53 86 145
245
420 337 300 -
l'Est et l'Ouest .
Les relations avec la
Chine restent difficiles en raison ,
notamment , des différends frontaliers .
Les critiques réciproques se font de
plus en plus virulentes .
En outre , après
la normalisation des relations entre
Pékin et Washingt on, la dénonc iation
de l'impérialisme soviétique devient
prioritaire pour la Chi ne.
L' évolution des rapports entre le
PCUS et les partis communistes
européens est dominée par
l'é mergence de l'eurocommunis me,
défendu par les représentants français,
italien et esp agnol qui se prononcent
pour une vote indépendante vers le
socialis me.
A Mosc ou,
l'eu rocommunisme est nié et Brejnev
rappelle ses partisans à l'ordre et à la
discip line.
Ces tentations centrifuges se
manif estent aussi au sein des
démocraties populaires.
Les
diff érentes réunions du COMECON
révèlent les divergenc es.
Afin d'éviter
la rupture , Brejnev reconnaît , lors de
la conférence des partis communistes
européens qui se tient à Be rlin-Est en
juin 1976, le droit pour chaque pays de
choisir des voies autonomes.
Ces
compromis idéologiques apparents
cachent malles divergences réelles.
Les partisans de l'indépenda nce sont
toujours critiqués par Moscou qui
rappelle que la priorité doit être
donnée à la fidélité à l'Union
soviétique et au.
»
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