une guerre totale

« II.

La mobilisation des économies Si les populations sont mobilisées pour permettre la victoire, celle-ci ne peut être obtenue que si la guerre dans les usines d’armement est gagnée. A.

Les économies de guerre 1.

Rôle dominant des Etats Les leçons de la Première Guerre mondiale ont été retenu : pour remporter la victoire, un dirigisme de l’Etat est fondamental (rationnement, priorité aux fabrications de guerre) afin d’établir une économie de guerre. - Royaume-Uni : l’Etat impose la production exclusive d’avions nécessaires pour la défense du sol britannique, le rationnement de la population, une fiscalité accrue, un effort de rationalisation dans la production ; - URSS : 1 500 usines sont transférées hors des zones contrôlées par les Allemands, les impôts augmentent ; - Etats-Unis : le dirigisme étatique est moins fort, les entreprises privées sont encadrées par la réglementation qui imposent des modèles.

Les Etats-Unis veulent devenir « l’arsenal des démocraties » et investissent donc massivement dans la production et la recherche (3/4 des dépenses financées dans ces domaines par l’Etat).

Le 6 janvier 1942 , F.

D.

Roosevelt lance le « Victory Program » qui impose des plans de productions extrêmement ambitieux (40 000 chars en 1942, 75 000 en 1943) reposant sur la préfabrication et la standardisation ; - Allemagne : l’Allemagne a choisi la guerre éclair pour préserver son économie.

Ce n’est qu’avec la stabilisation à l’Est qu’une économie de guerre se met en place avec l’organisation d’un ministère des armements ayant autorité sur l’ensemble de la production.

Mais les rivalités entre industriels et les nombreuses variantes sur un même équipement ralentissent la hausse de la production. 2.

Augmentation considérable de la production La guerre d’usure nécessite une forte augmentation de la production et ce, malgré la baisse des effectifs.

La production est tournée vers la satisfaction des besoins de l’armée.

Pour pouvoir réussir, cette hausse de la production il faut faire un effort de productivité - Etats-Unis : Le « Victory Program » impose de produire massivement et rapidement.

Ainsi, il faut 12 jours pour fabriquer un Liberty Ship – navire cargo alimentant les alliés dans le cadre de la loi prêt-bail.

La production d’avions et de chars est multipliée par 50 : en 3 ans, 275 000 avions, 634 000 véhicules légers, 90 000 chars, 65 millions de tonnes de navires sont fabriqués ; - Allemagne : grâce à l’action du Ministère Speer la production est multipliée par 3 en 2 ans ; - Japon : la mise en place d’une économie de guerre est ralentie par les difficultés de ravitaillement de l’archipel nipponne (95% de la flotte marchande a été coulée).

La production augmente simplement de 44% entre 1937 et 1944. 3.

La nouvelle géographie économique La guerre entraîne l’ouverture de nouvelles régions à l’industrie : - Les dominions britanniques, coupés de l’industrie anglaise, produisent directement le matériel militaire devenant ainsi des puissances industrielles (Canada, Nouvelle-Zélande, Australie) ; - Aux Etats-Unis, la côte pacifique, le Texas voient leur industrie se développer.

Une partie de la production est même délocalisée vers l’Amérique du Sud ; - En URSS, les anciennes zones industrielles de l’ouest sont occupées par les Allemands et les usines de ces zones sont démontées puis transférées à l’Est vers l’Oural et l’Asie soviétique ; - Du côté allemand, les industries européennes travaillent pour le Reich et les usines allemandes sont déconcentrées pour les protéger des attaques aériennes. B.

Une guerre technologique La science et la technologie sont mises au service d’une guerre de destruction massive dans ce que Churchill va appeler la « guerre des sorciers ». 2 / 4. »