UNE Europe « rose » ? de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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La situation politique en Europe a connu une profonde évolution à partir du milieu des années quatre-vingt-dix. Si, au lendemain de la chute du mur de Berlin, les différents partis socialistes de l’Union européenne ont traversé une crise d’identité importante et ont vu leur influence décliner au profit des libéraux et des conservateurs, la situation paraît s’être profondément inversée depuis 1995. Cependant, d’autres clivages sont apparus tandis que de nouvelles forces ont émergé, qui, à terme, pourraient remettre en cause la ligne de partage entre la gauche et la droite.
Le renouveau de la gauche
Manifestant une grande capacité de renouvellement et d’adaptation, la gauche dans l’Europe des Quinze, qui semblait il y a peu promise à un déclin certain, est parvenue à retrouver le chemin du pouvoir. Ainsi en Italie, où la coalition de L’Olivier, de centre gauche, conduite par le PDS (ex-Parti communiste italien) a remporté les élections législatives de 1996 face au Pôle de la Liberté, dirigé par Silvio Berlusconi (Forza Italia) et Gianfranco Fini (Alleanza nazionale, ex-MSI). De même en Grande-Bretagne, le New Labour de Tony Blair a infligé une défaite historique aux conservateurs en 1997, mettant un terme à dix-huit ans passés dans l’opposition, tandis qu’en Allemagne, la victoire du SPD de Gerhard Schrôder signait, en 1998, la fin de l’ère Kohl. En France, les élections législatives anticipées se sont soldées par la défaite de la droite au profit de la gauche plurielle regroupée autour du Parti socialiste de Lionel Jospin. Avec ces quatre succès, la gauche est aujourd’hui présente, seule ou au sein d’une coalition, à la tête de treize des quinze pays de l’Union européenne, l’Irlande et l’Espagne faisant seules exception. En comparaison, le retour au pouvoir des partis de droite en Europe centrale et orientale forme un puissant contraste. Mais, dans la plupart de ces pays, il n'existe pas de réels partis socialistes ou sociaux-démocrates, la gauche étant le plus souvent représentée par des ex-communistes hâtivement reconvertis en une gauche plus modérée. En effet, le succès de la droite en Roumanie (1996), en Pologne (1997), en Bulgarie (1997) ou en Hongrie (1998) exprime surtout l’échec de l’ex-nomenklatura. Cependant le clivage gauche/droite apparaît bien estompé, les anciens de Solidarité, en Pologne, ou les représentants de la Fidesz, en Hongrie, poursuivant la même politique que leurs prédécesseurs, c’est-à-dire l’intégration au sein de l’OTAN et de l’Union européenne. Le choix des électeurs s’est souvent effectué sur fond de clivages différents : laïcité contre influence de l’Église en Pologne, émergence d’une nouvelle génération de jeunes politiciens contre anciens apparatchiks en Hongrie. Le poids de la personnification a également joué un rôle non négligeable, tel ou tel homme politique jouissant d’un statut de père de l’indépendance (cas de Vladimir Meciar, en Slovaquie, qui a été battu en 1998 mais dont le parti reste toujours bien enraciné dans le pays) ou symbolisant une transition réussie vers l’économie de marché (tel Vaclav Klaus en République tchèque, dont le parti conserve également son assise sociale malgré la victoire des sociaux-démocrates en 1998). Au total, dans l’état actuel des sociétés d’Europe centrale et orientale, la gauche social-démocrate éprouve une certaine difficulté à s’implanter. Mais son modèle commence à exercer une force de séduction de plus en plus grande.
Troisième voie ou
GAUCHE PLURIELLE ?
En fait, plutôt que d’un modèle, il vaudrait mieux parler de plusieurs voies. Si les tenants de l’État providence ont enregistré un recul électoral certain, comme en témoignent les difficultés rencontrées par les sociaux-démocrates qui, en Suède, en Finlande et au Danemark, ont été contraints de s'allier pour rester aux affaires, ou qui, en Norvège, ont dû quitter le pouvoir à l’issue des élection

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