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Une alimentation mondialisée

Publié le 15/08/2014

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Chapitre 1 : Une alimentation mondialisée ? Pour un plat de lasagnes, interviennent deux traders, quatre entreprises, cinq pays, formant un réseau entre plusieurs pays. Pour un plat qui se veut italien, on est loin du compte... « Notre façon de nous nourrir est un héritage de la préhistoire. » (JP Charvet) L'être humain est omnivore et garde un lien avec la préhistoire même depuis la naissance de l'agriculture (entre 9000 et 5000 av JC) : on passe du stade de chasseur et cueilleur à celui d'agriculture. Donc, la subsistance n'est plus la première préoccupation. Parallèlement, on a une sédentarisation de la population et des aires de civilisation qui apparaissent : certaines zones ont un régime qui reposent plutôt sur le blé, le riz ou le maïs. Depuis le néolithique, on assiste donc à une spécialisation pendant un temps croissante de l'alimentation et à une amélioration des techniques agricoles et une hausse globale du niveau de vie qui se traduit par une évolution des pratiques alimentaires et notamment une convergence de ces pratiques, qui a tendance à s'accélérer. Pour Roger Brunet l'alimentation (d'alere, nourrir) est ce qui participe à la nourriture du corps. Fait référence à la fois aux nourritures absorbées (quantité et qualité) ainsi qu'aux modes de consommation de celles-ci. Existe-t-il une alimentation mondialisée ? I - Une mondialisation alimentaire, fruit d'une longue évolution La mondialisation est un processus non fini de contact ; on aurait donc une mise en contact des façons de manger et de la nourriture du monde. A - Une convergence alimentaire La notion de « transition alimentaire » (JP Charvet) En France, on constate augmentation constante de l'apport de calories jusqu'à 1960 environ et stabilisation (préoccupations croissantes). Mais l'on a au contraire une baisse très sensible des céréales alors que les graisses et sucre et produits animaux, fruits et légumes progressent le plus. L'expression de « transition alimentaire » est donc le processus qui voit dans les régimes alimentaires les calories d'origine animale se substituer dans des proportions croissantes aux calories d'origines végétales simplement parce que lorsque le niveau de vie progresse on a une progression directe de la quantité de denrées végétales et si l'enrichissement se poursuit on observe le transfert vers d'autres sources de calories. Cela pose le problème que la consommation de viande se traduit par une demande très forte en céréales puisque pour un kilo de volaille il faut pratiquement un kilo de grain et pour le porc presque quatre kilos. Mais, cette évolution se fait à des rythmes différents mais partout, de façons plus ou moins précoces ou prononcées, avec le poids des traditions. Les pays à faible revenu sont proches d'un niveau médian mais l'Inde est traditionnellement un pays très végétarien par exemple. Le décloisonnement des aires de diffusion des plantes de civilisation Les plus anciennes constructions politiques du monde ont été fondées sur l'organisation et l'encadrement de la production de céréales, en lien souvent avec la maîtrise de l'eau. Paul Vidal de la Blache et Max Sorre ont montré comment les principales aires antérieures à la révolution industrielle s'identifient à des zones de domestication de céréales particulières. C'est Pierre Gourou qui a montré que par leurs techniques de production, par le rôle que ces plantes jouent dans des sociétés, on peut parler de plantes de civilisation. En effet, elle marquent la vie quotidienne par le travail dans les champs - qui rythme la vie sociale -, l'alimentation - elles en constituent la base - et l'organisation sociale - déterminée par les besoins de production et l'importance des plantes dans la religion, le mot céréale par exemple venant du nom de Cérès... Les trois aires principales sont formées par le blé (Europe, Moyen-Orient), le riz (Asie) et le maïs (Amérique). On a également des aires secondaires comme l'Afrique avec le mil. Exemple ? le maïs : il a pour foyer principal le sud du Mexique et la frontière guatémaltèque. Il a été cultivé (d'après les archéologues) dès 8000 et 9000 avant JC, très vite complété par la culture du haricot (5000 avant JC). C'est une culture agricole qui marque une culture continentale (malgré des exceptions, les Andes par exemple) et la plante marque donc l'alimentation de l'Amérique latine. L'historien F. Braudel le décrit comme « une plante miraculeuse ». En effet, elle croit assez vite (50 jours), on peut consommer ses grains avant même qu'ils ne soient mûrs (pas le cas pour le riz ni le blé), elle couvre la plupart des besoins quotidiens et elle explique l'organisation sociale et une grande partie du patrimoine architecturale de ces pays. « Il serait indirectement à l'origine des états théocratiques, tyranniques et tous ce...

« Chapitre 1 : une alimentation mondialisée ? que par leurs techniques de production, par le rôle que ces plantes jouent dans des sociétés, on peut parler de plantes de civilisation.

En effet, elle marquent la vie quotidienne par le travail dans les champs – qui rythme la vie sociale –, l’alimentation – elles en constituent la base – et l’organisation sociale – déterminée par les besoins de production et l’importance des plantes dans la religion, le mot céréale par exemple venant du nom de Cérès… Les trois aires principales sont formées par le blé (Europe, Moyen-Orient), le riz (Asie) et le maïs (Amérique).

On a également des aires secondaires comme l’Afrique avec le mil.

Exemple  le maïs : il a pour foyer principal le sud du Mexique et la frontière guatémaltèque.

Il a été cultivé (d’après les archéologues) dès 8000 et 9000 avant JC, très vite complété par la culture du haricot (5000 avant JC).

C’est une culture agricole qui marque une culture continentale (malgré des exceptions, les Andes par exemple) et la plante marque donc l’alimentation de l’Amérique latine.

L’historien F.

Braudel le décrit comme « une plante miraculeuse ».

En effet, elle croit assez vite (50 jours), on peut consommer ses grains avant même qu’ils ne soient mûrs (pas le cas pour le riz ni le blé), elle couvre la plupart des besoins quotidiens et elle explique l’organisation sociale et une grande partie du patrimoine architecturale de ces pays.

« Il serait indirectement à l’origine des états théocratiques, tyranniques et tous ces loisirs campagnards seront utilisés pour d’immenses travaux à l’égyptienne.

Sans le maïs rien n’aurait été possible des pyramides géantes des mayas et des aztèques, des murs cyclopéens de Cuzco ou des merveilles impressionnantes du Machu Pichu.

Il a fallut pour les construire que le maïs en somme se fabrique tout seul ou presque.

» Le maïs est aussi un marqueur de paysage par les champs en culture sèche soit sous la forme de terrasses irriguées au Pérou.

Aussi, il figure dans la religion puisque les mayas et aztèques ont respectivement un dieu et une déesse du maïs : Yumkaax et Cinteol.

L’ouverture des grandes aires de civilisation s’est effectuée progressivement avec des échanges entre elles.

Soit on produit les denrées et on les consomme (la pomme de terre en France par exemple), soit on se contente de les consommer (le café ou le cacao par exemple).

L’ouverture concerne la céréale dominante mais souvent aussi les produits développés à son côté et c’est JR Pitte qui écrit « l’Humanité a entrepris depuis toujours des migrations temporaires ou définitives afin de se procurer des aliments plus abondants.

De même a-t-elle dégagée des excédents de production pour les vendre, ce qui a permis aux aliments de voyager et aux alimentations de se diversifier.

» (Soit le nomadisme) L’évolution se fait progressivement à partir du XIe siècle avec deux tournants, phases majeures : les grandes découvertes (XVe siècle) et la révolution industrielle conjuguée aux grandes colonies de peuplement (XIXe siècle).

La diffusion s’accélère et qui aujourd’hui connaît une nouvelle phase avec la publicité, l’avion, la révolution marine.

On a donc une diffusion des produits avec une tomate d’Asie, une pomme de terre d’Amérique, produits qui ont pu connaître des résistances importantes.

Exemple  Le ketchup : Le ke-tchup au départ est une sauce saumure de poisson diffusée par des marins chinois du Fujian.

Cette sauce permet de masquer le goût d’aliments peu frais.

Elle se diffuse en Indonésie qui à partir du XVIIe et XVIIIE siècle accueille de nombreux marins britanniques qui découvrent – en plus d’épice – la fameuse sauce.

En raison de son tarif élevé, les britanniques essayent de reproduire la sauce sans en connaître les ingrédients : c’est d’abord le Mushroom Ketchup ( champignons et anchois) , et l’idée de tomate vient au XIXe siècle, on abandonne en même temps les anchois.

L’agent de conservation qui remplace le poisson est le sucre (l’idée vient de Heinz) et le ketchup tel que l’on le connaît est né.

Ainsi, d’un produit très local, on peut avoir un produit industriel dont l’origine est peu connue. 2. »

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