Un domaine agricole au temps de Charlemagne
Publié le 01/09/2013
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Essentiellement rurale, la France de Charlemagne tire sa richesse des domaines agricoles appartenant à de grands propriétaires, clercs ou laïcs. Soumis aux corvées et aux redevances, les paysans, libres ou non libres, doivent s'acquitter sur leurs terres, comme sur celles de leurs maîtres, de dures et épuisantes besognes.
evés et couchés avec le Lsoleil, adultes et enfants entassés dans de pauvres huttes en bois — les plus grands se blottissant la nuit contre des animaux de la fer¬me pour ne pas mourir de froid — les paysans des villae, les villages carolingiens, n'ont pas la vie facile. Ils ont d'abord d'énormes difficultés
à subvenir à leurs besoins quotidiens. Le principal de leur alimentation est bien souvent constitué de maigres bouillies d'avoine, des baies sauvages ou des orties ramas¬sées dans les forêts avoisi¬nantes.

«
domestiques.
Considérés com
me des citoyens à part entière ,
ils
ont prêté serment au roi et,
s'ils possèdent plus de quatre
manses, ils sont tenus
d'effec
tuer le service militaire .
Lors
qu'ils sont non libres , que ce
soit
par naissance ou par châti
ment.
leur condition d'esclaves
les
réduit au bon vouloir de
leur maître qui peut à loisir les
châtier, les
marier ou les
vendre .
Bien souvent ces non
libres sont logés dans les
bâti
ments du domaine .
Sous la fé
rule d'un régisseur, ils sont
chargés de soigner le bétail , de
cultiver potager et verger, de
fabriquer des outils agricoles
ou
de tisser draps et vête
ments de laine.
Parfois, cer
tains, plus chanceux, peuvent
habiter un manse dont ils sont
locataires .
Une gestion
rigoureuse
des domaines
L.:administration des domaines
-
dont le souverain et les siens
tirent d'énormes revenus -est
vite devenue une priorité pour
Charlemagne.
En 811 , l'empe
reur demande donc que ses en
voyés , les missi dominici , effec
tuent un inventaire très préci s
des différents fiscs
de l'Empire .
Chaque domaine étant soumis
à redevances , il convient d'en
connaître très précisément les
richesses .
Suivant ce royal
exemple
de rigoureuse gestion ,
les grands propriétaires
ecclé
siastiques font eux aussi établir
des rapports pour connaître les
revenus
de leurs domaine s.
En
813, l 'abbé de Saint -Germain
des-Prés fait ainsi rédiger le Po
lyptyque d'lrminon dans lequel
sont recensés villae par villae, le
nombre des «tenures » -les
terres cultivées
par les paysans
sur le
domaine -, leur superfi
cie, le nom des paysans et de
leurs enfants ainsi que le détail
des redevances qu 'ils sont te
nus de verser .
Pour gérer au mieux leurs do
maines , tous les grands pro
priétaires s' appuient sur des
traités théoriques, ceux
de Pal
ladius et de Columelle notam
ment , qui donnent de pré
cieuses informations sur la fa
çon dont les Romains exploi
taient leurs terres .
Le capitulai
re De Vi//is -que l'on attribue
soit à
Charlemagne soit à son
fils Louis -rappelle ainsi en
soixante-dix chapitres les
prin
cipes d'une bonne exploitation .
Mais cela s'avère insuffisant .
LE CALENDRIER
AGRICOLE
Excepté les mois d'hiver de
décembre , janvier et février, le
paysan travaille la terre tout le
jour et toute l'année.
En mars,
il s'occupe de la taille de la vigne.
En avril , il s'attache à la
mise en pâture des bêtes et au sarclage du sol.
En mai,
il récolte le fourrage nécessaire
aux chevaux et attache les
vignes aux échalas.
En juin,
il laboure .
Avec juillet , vient le
temps de la fenaison ; avec
août celui de la moisson.
Il lui faut en outre, comme chaque été, reconstruire la hutte dans
laquelle il loge et consacrer autant de temps que possible
à son potager .
En septembre et en octobre , les vendanges et les semailles l'occupent de
l'aube au crépuscule.
Enfin,
en novembre, il met le vin
en tonneau et bat le blé.
Les domaines , soumis aux aléas
climatiques et économiques,
ne permettent pas toujours à
ceux
qui les possèdent de vivre
sans souci .
Aux craintes
perpé
tuelles d'avoir « à manquer » de
ressources, s'ajoutent la rapaci
té exacerbée de certains
princes, les terres laissées à
l 'abandon par des paysans
par
tis s'installer ailleurs, les mau
vaise s récoltes, le rendement
bien souvent dérisoire , les ra
vages de la guerre .
U.J
U.J u
~
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»
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