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Turquie de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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Le coup d’État militaire du 12 septembre 1980 met fin au gouvernement civil de Süleiman Demirel. C’est avec soulagement que la population, mais également les observateurs internationaux, accueille le retour des militaires au pouvoir, en pleine crise économique, sociale et politique. Ceux-ci promettent de rendre le pouvoir aux civils, après avoir mis fin au terrorisme politique et restauré l’autorité de l’État. Le général Kenan Evren, chef de l’état-major de l’armée, président du Conseil national de sécurité, détient le pouvoir. La Constitution est abolie, les partis politiques et le Parlement dissous, la presse censurée. Afin de lutter contre le terrorisme, une répression impitoyable est engagée. Au-delà des responsables d'attentats eux-mêmes, la lutte frappe syndicalistes, personnalités politiques et intellectuels; des dizaines de milliers de personnes sont détenues. Au terme de procès expéditifs, de nombreuses condamnations à mort sont prononcées et appliquées. Les Kurdes font aussi l’objet d’une répression sanglante (en accord même avec l’Irak).

Le régime militaire permet d’imposer au pays une politique économique ultra-libérale engagée dès le début de 1980 sous l'égide du FMI. L’accent est mis sur la lutte contre l’inflation, le développement des exportations, la réduction de la dette et le désengagement de l’État. De bons résultats sont enregistrés dès 1982 dans ces domaines, mais l’austérité se fait au prix d’une forte réduction du pouvoir d’achat. En effet, les salaires sont bloqués, les prix libérés. De plus, le droit de grève est suspendu et les syndicats interdits.

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« Rencontre historique à Athènes, le 13 juilr /988, emre le Premier ministre Turgur Olaf et sou homologue grec Andréas Papaudréou (à dr.>ite).

Les accords de coopératior s ig n é s à cette occasion som cependant insuffisams pour améliorer les relatiom emre les de1u: pays.

© Argyropo1dos · S1pa • Press Démocratie sous haute surveillance Conformément aux promesses des militaires, le processus de relative démocratisation est engagé, mais sous contrôle.

Ainsi, le 7 novembre 1982, un projet de Constitution est soumis à référendum.

Le texte est adopté par 92 % des suffrages.

Malgré l'interdiction de tout débat démocratique et des procédés électoraux peu réguliers, ce résultat témoigne de la popularité du général Evren qui est élu président de la République pour 9n mandat de sept ans.

Le chef de l'Etat dispose de pouvoirs exorbitants qui lui assurent le contrôle de la vie politique, mais également celui des droits et libertés de la population.

La seconde étape est franchie le 6 novembre 1983 avec les élections législatives.

Pour ce faire, les militaires autorisent -et surveillent - la création de nouveaux partis, mais trois formations seulement peuvent présenter des candidats, les formations traditionnelles ayant été exclues.

Le scrutin se déroule dans des conditions régulières et c'est sur le parti le plus éloigné du régime militaire qu'une majorité des suffrages se porte.

Ainsi, le PMP (part i de la mère-patrie) de Turgut Ozal emporte 45 % des voix et la majorité des sièges au Parlement.

Une sone de partage des pouvoirs s'effectue alors entre le président Evren, qui contrôle la défense nationale et la sécurité intérieure, et le gouvernement de Turgut O zal qui prend en charge les questions économiques et sociales.

Dans ce domaine, le libéralisme et le programme économique sévère sont poursuivis, permettant un redressement réel après 1983, à l'exception du pouvoir d'achat et du chômage.

En matière politique, la démocratisation reste sous contrôle strict.

L'état de siège est maintenu.

Les libertés politiques et syndicales continuent d'être bafouées, les arrestations continuent.

Peu à peu le paysage politique d'avant le coup d'État militaire de 1980 se rétablit et des personnalités du régime précédent reconstituent leurs formations.

Les élections législatives de septembre 1986 sont les premières qui autorisent la participation de tous les partis légaux.

L'affaiblissement - relatif -des militaires dans la vie politique est confirmé lors du référendum du 6 septembre 1987 qui permet la levée des interdictions qui frappent depuis 1980 les anciens dirigeants politiques, parmi lesquels figurent Süleiman Demirel et Bülent Ecevit.

Les élections législatives anticipées de novembre 1987 permettent encore au parti du Premier ministre Ozal de remporter la majorité des sièges, mais le recul du parti gouvernemental est sensible.

Il s'effectue au profit des formations d'opposition et se trouve confirmé aux élections municipales de mars 1989.

En novembre 1989, le Premier ministre Turgut Ozal est élu à la présidence de la République.

Po litiqu e extérieure Le coup d'État militaire de 1980 ne modifie pas les orientations diplomatiques de la Turquie.

Assurés du soutien des États-Unis, les dirigeants cherchent en outre, au cours de la décennie, à approfondir les liens avec les pays arabes, cependant que les relations avec l'Union soviétique se refroidissent.

Mais les tensions restent vives, entre autres avec la CEE qui cependant ne rompt pas avec Ankara, malgré les violations des droits de l'homme et les différends commerciaux.

En avril 1987, la Turquie renouvelle sa demande d'adhésion à la CEE.

La Grèce s'y oppose et, de plus, le Parlement européen adopte en juin 1987 une résolution qui reconnaît le génocide arménien de 1915 par l'Empire ottoman.

Malgré la rencontre historique à Davos en janvier 1988 entre les chefs des gouvernements grec ct turc, le contentieux reste entier entre les deux pays.. »

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