Tunisie de 1920 à 1929 : Histoire
Publié le 06/01/2019
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Le fait majeur de la vie politique de la Tunisie dans les années vingt est l’organisation des aspirations nationalistes avec la fondation du Destour en 1920. Le nationalisme tunisien gagne alors en consistance et oblige les autorités françaises à en tenir compte. Meme si les concessions accordées restent limitées, l’équilibre
des forces est remis en cause. La Tunisie, protectorat français depuis 1881, était encore largement considérée comme un modèle de colonie bien administrée et bien mise en valeur économiquement. La souveraineté du bey est une façade derrière laquelle le pouvoir résidentiel français et l'administration directe sont
tout-puissants. Le développement économique et le réformisme de l’État colonial sont incontestables, notamment dans les domaines de la justice, de la santé et de l’enseignement. En outre, ils ont favorisé la formation d'une bourgeoisie réformiste qui réclame plus de responsabilités dans l'administration

«
Visite
du bey de Tunis à r'aris en juil/er 1923.
©de Selm -Tapobor du
pays, sans toutefois remettre en
cause le principe même du protectorat:
cette résistance nationaliste avait
prouvé son expression avec le
mouvement des Jeunes-Tunisiens d'Ali
Bach Hambah et de Béchir Sfar dès
1907, mais l'agitation avait été
sévèrement réprimée et le mouvement
disloqué.
C'est dans le contexte
international des droits des peuples à
disposer d'eux-mêmes que la résistance
nationaliste s'organise véritablement
en parti politique avec la création en
mars 1920 du Destour ou parti libéral
constitutionnel, autour du cheikh
Abdelaziz Ta halbi: le Destour (qui
signifie Constitution) est un parti
politique au sens moderne du terme
avec des adhérents et une plate-forme
électorale.
Il élabore un programme
visant à l'émancipation des Tunisiens
musulmans et réclame une
Constitution.
Mais l'obje ctif des
dirigeants destouriens reste l'égalité
des droits bien plus que l'indépendance
de la Tunisie.
Cependant, les autorités
françaises ne répondent que par des
réformes insuffisantes, sous l'impulsion
du résident Lucien Saint, en 1922, avec
la création d'un grand Conseil, dénué
de toute compétence politique et donc
p ure men t co nsu ltat if, et de conseils
régionaux de caïdat.
En juillet 1922, la mort
du bey de Tunis prive le Destour
d'un appui précieux.
L'agitation
perdure jusqu'aux «décrets scélérats»
de 1926 qui punissent sévèrement toute
manifestation d'opposition.
À cette
raideur de l'attitude française s'ajoute
le caractère quelque peu ambigu du
Destour qui regroupe essentiellement
la bourgeoisie traditionnelle, et dont
l'action reste coupée de la population.
Celle-ci se sent bien davan tage touchée
par les problèmes économiques
immédiats comme la hausse des prix de
1922 à 1924 et la dépossession des
meilleures terres aux dépens des
paysans musulmans.
Cette ambiguïté
du Destour se révèle dans l'attitude
très réservée qu'il observe à l'égard de
la CGTT (Confédération générale des
travailleurs tunisiens), créée en 1924,
dont il favorise la dlissolution sous
couvert de prouver aux autorités
locales sa propre modération.
Après
quelques années d'accalmie entre 1926
et 1929, du es essentiellement à une
conjoncture économique favorable, ces
éléments aboutiront dès le début des
années trente à une radicalisation de ce
mouvement..
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