Devoir de Philosophie

Toghroul-Beg

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Toghroul-Beg vers 993-1063 On ne connaît pas avec certitude la date de naissance du fondateur véritable de l'État seldjoukide : il naquit, en effet, dans un milieu de nomades turcs où l'on ne devait guère tenir de registres. Selon la tradition, il serait mort à soixante-dix ans (chiffre arrondi ?), ce qui permet de situer vers 993 sa venue au monde. Son nom, Toghroul, "le Gerfaut", est purement turc et n'a rien d'islamique : sa famille était musulmane de fraîche date, son grand-père, Seldjouk, l'éponyme de la célèbre dynastie, s'étant converti sur le tard. Son père, Mikâil, "Michel", avait un nom biblique, qu'on peut expliquer par l'influence du nestorianisme d'Asie centrale ou du mosaïsme des Khazars, mais qui ne prouve rien quant à l'appartenance religieuse primitive de la famille, qui pouvait bien être "païenne". Seldjouk était le chef d'un important groupe tribal appartenant à la grande tribu oghouz (turkmène) des Kynyk, et qui conservait alors toutes les caractéristiques du nomadisme pastoral de la steppe : vie sous la tente de feutre, élevage transhumant du mouton et du cheval, accessoirement des bovins et du chameau. Ces pasteurs étaient en même temps des guerriers, cavaliers rapides, armés de l'arc, de la lance et du sabre.

« En 1055, il atteignit enfin son but essentiel : la mainmise sur Bagdad, capitale de l'Islam sunnite.

Le calife abbasside,Al-Qâ'im, et le chef de sa garde, Bessâssîrî, s'entendirent en effet pour demander à Toghroul-Beg un appui militaire,afin de secouer la tutelle de l'émir bouyide (chiite) Khosrau Firoûz, et l'invitèrent à Bagdad, où il se renditsolennellement, avec une armée d'accompagnement qui comprenait même quelques éléphants venus de l'Inde… L'émir bouyide n'osa s'opposer à cette visite en force et chercha à négocier, mais les éléments chiites de lapopulation s'agitèrent, et, au terme de la répression rapide qui s'ensuivit, il fut capturé par Toghroul, qui déclaradéchue sa dynastie. De son côté, le calife Al-Qâ'im fit proclamer Toghroul-Beg chef temporel de l'Islam sunnite. En 1058, au cours d'une cérémonie grandiose, il lui conféra le titre de Souverain de l'Orient et de l'Occident.

Ceshonneurs inouïs excitèrent la jalousie de quelques chefs turkmènes, dont un cousin de Toghroul, Ibrâhîm Ibn Inal, quis'allia à un autre mécontent, le chef de la garde califienne, Bessâssîrî, déçu dans ses ambitions.

Profitant del'absence de Toghroul-Beg, les hommes de Bessâssîrî (qui s'était rallié au chiisme) occupèrent Bagdad et déposèrentle calife.

Mais Toghroul-Beg riposta aussitôt, battant Ibrâhîm près de Reiy, le faisant exécuter, puis écrasant ettuant Bessâssîrî devant Bagdad, où il réinstalla solennellement le calife dans ses fonctions (1060). C'était, en même temps que le triomphe du sunnisme sur le chiisme, la confirmation éclatante du rôle de Toghroul-Beg comme chef temporel de l'Islam "orthodoxe".

Ce succès fut bientôt attristé par un deuil : Toghroul, qui sembleavoir été "principalement monogame", selon la coutume turkmène dominante, perdit son épouse. Songeant à se remarier, le souverain vieillissant et au comble de sa gloire choisit le plus ambitieux des partis : ildemanda au calife Al-Qâ'im la main de sa fille.

Cette démarche mit le calife arabe dans le plus grand embarras, latradition des siens n'admettant en principe que des mariages entre membres de la haute noblesse califienne,descendants du Prophète Mahomet.

Bon gré, mal gré, il finit cependant par donner son consentement, et le contratde mariage fut scellé en août 1062. Mais avant de célébrer les fêtes nuptiales, Toghroul-Beg eut encore à mater la rébellion d'un de ses parentsturkmènes. Les noces furent enfin célébrées, en grande pompe, avec des réjouissances publiques, durant l'été de 1063.

Mais,comme il s'en retournait de Bagdad, avec sa nouvelle épouse, à son séjour de Reiy, Toghroul tomba malade, pour neplus se relever.

Il mourut, septuagénaire, le 4 septembre 1063, et fut enseveli à Reiy.

Il ne laissait pas dedescendance, mais il avait constitué son héritier le fils de son frère Tchaghry, Suleymân.

Ses dernières volontés nefurent pas observées, un frère de Suleymân, le fameux Alp-Arslan, s'étant emparé du pouvoir par la force. Suleymân, s'enfuyant, mourut d'une chute de cheval et fut enterré près de son oncle Toghroul-Beg. Celui-ci, en disparaissant, avait toutefois jeté les bases d'un empire puissant réunissant le Khorassan, l'Iran et l'Irak,et qui devait bientôt s'étendre sur la majeure partie de la Syrie et de l'Anatolie, aux dépens des Byzantins, desArméniens, et des Arabes fatimides.

Les chefs nomades de la steppe asiatique étaient ainsi devenus de puissantssouverains de l'Islam sédentaire, dont ils adoptèrent vite la culture arabo-persane.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles