Théodebert Ier à la conquête de l'Italie

« Pensant tirer profit de l'insta­ bilité politique qui règne dans le grand royaume ostro­ goth, Justinien, l'empereur d'Orient, forme le projet de reconquérir l'Italie, où il envoie ses troupes, comman­ dées par le général Bélisaire.

Fort mauvais stratège et piè­ tre guerrier , Théodat perd la Sicile, avant d'ordonner à l'un de ses meilleurs généraux, Vitigès, de se porter contre l'envahisseur venu de Cons­ tantinople .

Brillant officier, celui-d repousse provisoire­ ment l'armée impériale, puis est proclamé roi des Ostro­ goths par ses hommes, qui refusent désormais d'obéir comme de prêter serment au lâche Théodat .

Vitigès étant occupé par son conflit avec l'Empire, les rois francs ses voisins comprennent l'avantage qu'ils peuvent tirer de sa faiblesse.

Pour une fois unis dans leur entreprise, les deux frères Clotaire 1• •, roi de Neustrie, Childebert le', roi de Paris, et leur neveu Théode­ bert 1•', roi d'Austrasie, offrent la Provence au roi des Ostro­ goths.

En échange, ils lui pro­ mettent qu'ils lui porteront assistance contre Constanti­ nople.

Conscient de la fragilité de son pouvoir, Vitigès accepte.

Théodebert r· ravage l'Italie Mais les Mérovingiens se gar­ dent bien d'intervenir dans un conflit auquel ils n'ont aucun intérêt à prendre part .

Faute d'alliés sur lesquels s'appuyer en toute confiance, Vitigès va se trouver en fâcheuse posture .

C'est exactement ce qu'attend Théodebert 1• • pour intervenir et mener une campagne mili­ taire pour son propre compte.

Le roi d'Austrasie a, lui aussi, promis son aide au roi des Ostrogoths.

Que celui-ci lui ait cédé la Bavière, en 538, ne l'a pas empêché d'accepter l'ar­ gent offert par Justinien pour passer dans son camp ...

Ainsi assuré de la neutralité des Ostrogoths et de Constanti­ nople, Théodebert !°' entre en Italie en 539 à la tête d'une puissante armée.

Cette extraor­ dinaire force lui permet de balayer tant les troupes de Viti­ gès que celles de Justinien et de rançonner le nord de la Péninsule, pillant indifférem­ ment amis et ennemis.

Accep­ tant bravement sa défaite, le roi des Ostrogoths a tout juste le temps de se retrancher dans Ravenne avec l'espoir que les Mérovingiens et les Impériaux n 'oseront pas mettre le siège devant sa capitale.

Sa manœu­ vre se révèle judicieuse.

Sans se préoccuper de Ravenne, Théodebert !°' décide de ren­ trer en Austrasie et repasse les cols alpins.

Malgré d'impor­ tantes pertes humaines, son expédition en Italie est un suc­ cès et, surtout, lui a permis d'enrichir considérablement son trésor.

Mais le petit-fils de Clovis n 'en­ tend pas se contenter de cette facile victoire.

li ambitionne désormais de restaurer l'em­ pire romain d'Occident et d 'en être le seul maître .

Ce dessein grandiose va être anéanti en 548 par une mort des plus THÉODEBERT r• RÊVE DE LA COURONNE IMPÉRIALE A l'opposé de la pusillanimité de ses oncles, les desseins formés par Théodebert I "' témoignent d'une grande ambition, tant militaire que politique.

Rien n'est trop grand pour ce vaillant guerrier, qui fait preuve d'un indomptable courage au combat, ce fils et petit-fils de roi qui, après avoir mesuré la fragilité des défenses ostrogothes et impériales en Italie, aspire à conquérir Rome pour y rétablir l'empire romain d'Occident.

Mais le roi d'Austrasie espère aussi, en s'alliant aux barbares de la vallée du Danube, vaincre Constantinople et devenir le premier Empereur régnant sur l'Occident et l'Orient réunifiés.

absurdes .

Lors d'une partie de chasse, Théodebert 1•· galope en pleine forêt.

Soudain, son destrier passe sous une bran­ che basse.

Frappé de plein fouet à la tête, le roi d'Austrasie s'effondre, tué sur le coup ! j \( Vl z 0 ;:: ëi -w !! X u X 2 u 2. »