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Théobald von Bethmann-Hollweg

Publié le 27/02/2008

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De tous les hommes d'État allemands qui se sont succédé entre Bismarck et Adenauer, Bethmann-Hollweg est demeuré le personnage le plus controversé et le plus énigmatique. Ce philosophe bureaucrate fut chancelier d'Empire de 1909 à 1917 et contribua donc fortement en juillet 1914 à déterminer la politique allemande au moment le plus critique de l'histoire du XXe siècle. Bethmann-Hollweg naquit en 1856 à Hohenfinow, un domaine proche de Berlin. Les Bethmann-Hollweg étaient une vieille famille de fonctionnaires et de banquiers ; sa mère était suisse et il n'était rien de moins qu'un Prussien typique. Il étudia le droit et, à l'âge de vingt-cinq ans, entra dans l'administration où il atteignit vite à de hautes fonctions ; en 1905, Il fut nommé ministre de l'Intérieur de Prusse. En 1909, Guillaume II le nomma chancelier d'Empire et ministre-président de Prusse.

« révéla lourd de conséquences pour l'Allemagne.

Il masquait ce que Bethmann savait : que l'Allemagne et lui-mêmeavaient leur "part de culpabilité". Une fois la guerre mondiale commencée, les critiques pangermanistes de Bethmann proposèrent les buts de guerreles plus extrêmes, qui visaient consciemment à établir l'hégémonie mondiale de l'Allemagne.

Le rôle de Bethmanndans l'évolution des buts de guerre allemands est fort complexe.

Il sembla accepter le programme de septembre quiinsistait sur une Mitteleuropa, dominée par l'Allemagne mais, en même temps, il comprenait mieux que personnequ'après la bataille de la Marne une victoire militaire décisive de l'Allemagne était peu probable. L'unité réalisée par Bethmann en août 1914 fut de courte durée.

Les partis modérés, comme les socialistes, seméfièrent de plus en plus de la politique frénétique d'annexion des pangermanistes et ce fut encore Bethmann quidut tenter de trouver une "politique de diagonale" entre l'extrémisme de la droite et la modération des libéraux etdes socialistes.

A mesure que la guerre progressait sans qu'une décision militaire fût proche, les pangermanistesexigèrent des mesures de plus en plus draconiennes, notamment le recours à une guerre sous-marine totale.

En1916, Bethmann parvint à s'opposer à l'emploi de cette arme absolue ; mais, en janvier 1917, il céda, tout ensachant parfaitement qu'il sanctionnait un pari encore plus risqué qu'en juillet 1914.

Il savait que les États-Unisallaient entrer en guerre et renverser l'équilibre des forces ; il s'inclina néanmoins devant les chefs militaires quivoyaient dans les sous-marins la seule arme qui pouvait assurer à l'Allemagne une victoire militaire décisive. En mars 1917, Bethmann promit d'importantes réformes intérieures à la fin de la guerre.

Il espérait ainsi apaiser lemalaise croissant des éléments modérés et libéraux du Reichstag.

Il ne fit qu'enflammer la haine des pangermanisteset, en juillet 1917, sa position devint insoutenable.

Les chefs militaires suprêmes, Hindenburg et Ludendorff,menacèrent de démissionner si Bethmann n'était pas renvoyé.

Le Kaiser n'eut plus qu'à accepter ce qui allait en faitdevenir une dictature militaire. Dans son ouvrage La Discorde chez l'ennemi, Charles de Gaulle a écrit : "Bethmann, modéré sans être faible,travailleur sans ostentation, respectueux sans être servile, était le type parfait du bon serviteur et ce caractèreconvenait à Guillaume dont il ne froissait pas l'autoritarisme superficiel et le prestige pointilleux." En dépit de sa probité personnelle, de son sens de ses responsabilités et de son intelligence exceptionnelle, le rôlehistorique de Bethmann est d'avoir été le complice du cours désastreux que prit l'histoire de l'Allemagne au XXesiècle.

Après la guerre, il écrivit ses réflexions sur celle-ci mais, craignant d'apporter des arguments aux Alliés, iln'osa pas critiquer l'attitude chauvine des dirigeants allemands qui avait conduit leur pays à sa perte et ruiné sapropre politique.

Jusqu'au bout, il couvrit de sa propre personne les ambitions et les duperies des hommes qui lehaïssaient et que d'ailleurs il détestait lui-même. Bethmann mourut en janvier 1921, encore dénigré par la respectable droite allemande qu'il avait tant fait pourdéfendre.. »

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