Tableau de l'Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Publié le 17/01/2022
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CONSEILS DE RÉDACTION
— Le sujet concerne les années 1945-1946 (avant le déclenchement de la guerre froide);
— définir l'Europe : l'ensemble de l'Europe de l'Ouest et de l'Est, URSS exceptée;
— choisir un plan thématique, puisqu'il s'agit d'un tableau.
Introduction
Partir de l'idée qu'en 1945, le sous-continent européen, dévasté et doublement occupé, est en état de choc. Poser ensuite le problème : son déclin est-il irrémédiable?
I Une Europe effondrée
1 Les pertes humaines
Elles sont énormes : 15 millions de morts (moins cependant qu'en URSS : 20 à 25 millions) dont 6 pour la Pologne, 5 pour l'Allemagne, 1,5 pour la Yougoslavie, 600 000 pour la France, 400 000 pour le Royaume-Uni et autant pour l'Italie. La Pologne a perdu 22 % de sa population, l'Allemagne 8 %, le Royaume-Uni 5 %. A ces chiffres, il faut ajouter 10 millions de blessés et 20 millions de personnes déplacées (dont 11 pour l'Europe de l'Est). Les bombardements ont été très meurtriers : ainsi, dans la nuit du 4 au 5 février 1945, celui de Dresde a fait 250 000 morts.
«
les États baltes, l'est de la Pologne et de la Prusse orientale, la Ruthénie tchécoslovaque et la Bessarabie roumaine.La Pologne glisse vers l'ouest jusqu'à la ligne Oder-Neisse.
La Roumanie perd la Dobroudja méridionale au profit de laBulgarie.
L'Italie abandonne l'Istrie à la Yougoslavie (sauf Trieste), les îles de Rhodes et du Dodécanèse à la Grèce.Quant à l'Albanie, elle devient indépendante.
En Europe de l'Est, aux sept millions d'Allemands qui ont fui devantl'Armée rouge s'ajoutent quatre millions de personnes déplacées sur l'ordre de Staline : minorités allemandes,polonaises, roumaines, hongroises...
Désormais, la carte politique de l'Europe coïncide avec la carte ethnique.
3 La situation en Europe de l'OuestEn juin 1945, Churchill parle du « rideau de fer » qui s'est abattu sur les territoires occupés par l'armée soviétique.
Ily a désormais deux Europes entre lesquelles la circulation des hommes et les échanges économiques sontimpossibles sans l'autorisation de l'URSS.
Les pays d'Europe occidentale ressentent d'autant plus cette coupureartificielle que les États d'Europe centrale étaient jadis leurs clients.
Ils sont d'autant plus inquiets que lesAméricains, confiants en leur monopole nucléaire, ont démobilisé.
Face à l'Armée rouge, qui a montré sa puissancede feu contre l'Allemagne, ils n'ont laissé que quelques centaines de milliers d'hommes, stationnés surtout enAllemagne et en Autriche.
Mais leur présence rend impossible la mise révolutionnaire du pouvoir par les partiscommunistes et en Grèce, les Anglais aident le gouvernement légal à éliminer les maquis communistes.
4 La situation en Europe de l'EstL'année 1945 marque le début de sa satellisation.
Staline est décidé à interpréter à sa façon les accords de Yalta età installer dans ces pays (où stationne l'Armée rouge) des gouvernements de « front patriotique » où lescommunistes détiennent les postes-clés (le ministère de l'intérieur par exemple), ce qui leur permet de préparer desélections qui leur seront favorables.
Les alliés de l'Allemagne et la zone soviétique allemande paient des réparationset l'entretien de l'armée soviétique (qui transfère en URSS une partie des usines).
En Pologne, Yougoslavie,Tchécoslovaquie...
les échanges sont inégaux car les Soviétiques fixent le prix des marchandises qu'ils achètent ouvendent.
Par ailleurs, ils créent des sociétés mixtes pour exploiter à leur profit le pétrole roumain, la bauxite tchèqueet l'uranium hongrois.
III Une Europe condamnée?
1 La dépendance de l'Europe est telle que l'on peut se demander si elle va continuer à jouer un rôle autonome.Chacun de ses deux fragments dépend politiquement et économiquement, d'une superpuissance.
L'Europe de l'Estest désormais tournée vers l'Union soviétique avec laquelle se font tous ses échanges (bien réduits du reste) et d'oùviennent, par l'intermédiaire des PC, toutes les directives politiques.
Elle constitue un glacis militaire et une zoned'influence pour l'URSS.
La pénurie alimentaire est telle que c'est parfois l'Armée rouge qui doit nourrir lespopulations.
Le problème alimentaire est le même en Europe de l'Ouest où le blé et le maïs américains arrivent parbateaux entiers.
Certes, les USA ne se sont pas opposé comme l'URSS à des élections libres et l'on voit même enFrance et en Italie des majorités de gauche dans lesquelles le PC participe au gouvernement.
Mais les dirigeantscommunistes ne font aucune tentative pour prendre le pouvoir par la force et ceux qui souhaiteraient une tellesolution sont écartés de la direction (Marty en France).
La dépendance de l'Europe occidentale à l'égard des USAest absolue : alimentation, matières premières industrielles, médicaments, prêts...
2 Les débuts de la décolonisation menacent aussi l'Europe dans ce qui lui reste de puissance, de richesse et deprestige.
On en connaît les « moteurs » : l'affirmation du droit des peuples à l'autodétermination par la Charte del'Atlantique (1941), les promesses de de Gaulle lors du discours de Constantine (1943) et de la conférence deBrazzaville (1944), la perte du prestige des puissances coloniales lors de la conquête japonaise en Extrême-Orient,le relâchement des liens entre les colonies et les métropoles pendant quatre ans de guerre, les pressions des USA,de l'URSS et bientôt de l'ONU.
En 1945, la France a dû accorder l'indépendance au Liban et à la Syrie et elle réprimedurement les émeutes de Sétif (Algérie).
La même année, Soekarno proclame l'indépendance de l'Indonésie(hollandaise) et Ho Chi Minh celle du Vietnam.
Les États européens ont-ils les moyens de lutter contre cetteévolution?
3 La tension américano-soviétique fait de l'Europe un enjeu.
Après la capitulation du Japon (août 5941), les États-Unis prennent leurs distances à l'égard de l'Union soviétique et suppriment les avantages du prêt-bail (9 milliards dedollars prêtés à l'URSS depuis 1941).
Le président Truman se rend compte que Staline ne veut pas tenir sesengagements de Yalta et ce qui se passe en Pologne lui en donne la preuve : Staline refuse l'envoi à Varsovied'observateurs alliés et fait arrêter les principaux chefs de l'Armée secrète polonaise (la résistance non communiste)ainsi que les dirigeants des partis politiques non communistes.
Certes, Truman se refuse à profiter du monopolenucléaire dont il dispose pour faire reculer les Soviétiques.
Il est hostile à une nouvelle guerre et accepte le « rideaude fer », c'est-à-dire le partage de l'Europe.
Mais désormais la méfiance succède à la « grande alliance ».
L'Europeest devenue une zone éventuelle de conflit.
4 Les chances de l'Europe.
Malgré toutes les faiblesses évoquées ici, l'Europe ne manque pas d'atouts pour se.
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