Syrie de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
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Le désengagement progressif, dès 1987, puis la disparition de son allié soviétique en 1991 sont à l’origine du revirement entrepris par la Syrie à partir de 1990 sur les plans diplomatique et économique. En revanche, peu de changements sont intervenus au niveau politique.
Le virage syrien
La crise du Golfe a été l’occasion pour la Syrie de renouveler sa diplomatie. Nécessaire à cause de la défection soviétique, cette nouvelle orientation avait été esquissée lors de la réconciliation avec l'Égypte, en décembre 1989. L'engagement aux côtés des puissances occidentales et des pays arabes modérés contre l'Irak l'a rendue patente.
En décidant, le 10 août 1990. d'envoyer des troupes en Arabie Saoudite et d’appeler l'Irak à un retrait inconditionnel du Koweït, la Syrie poursuit, d'une part, sa politique antiirakienne traditionnelle et rompt, d'autre part, avec son image d'Etat « terroriste ». La respectabilité acquise par Damas aux yeux de l'Occident est immédiatement récompensée : dès
septembre 1990. James Baker, le secrétaire d'État américain, rencontre le président el-Assad. et. fin novembre, la Grande-Bretagne rétablit des relations diplomatiques avec la Syrie. Par ailleurs, le pays bénéficie à nouveau de l’aide financière que les monarchies du Golfe, à l'exception de l'Arabie Saoudite, avaient suspendue.
La consécration en tant que puissance régionale
À la faveur de sa réinsertion au sein de la communauté internationale, la Syrie se voit reconnue en tant que puissance régionale. Son « protectorat » au Liban est désormais accepté. Dès octobre
1990. Damas a les mains libres pour mettre fin à la résistance chrétienne dans Beyrouth-Est. Ainsi disparaît toute opposition militaire à une tutelle, institutionnalisée par la signature d'un traité « de fraternité, de coopération et de coordination » entre les gouvernements libanais et syrien en mai 1991. Bien que les troupes syriennes se retirent de la capitale libanaise à la fin de mars 1992. environ trente-cinq mille soldats stationnent encore sur l'ensemble du territoire à la

«
La
Syrie instaure son
«protectorat • snr le Liban.
Ci-dessus : les présidents syrien
Haftz tl-Assad et libanais Elias
Hraoui.
© Malrmoud Tmvil· Sipa Press i
n d iqu er que Damas prépare déjà sa
population à cette éventualité.
Sa
participation au processus de paix
n'empêche pas la Syr ie de continuer à soutenir
les ad versa ir e s de ce même
processus, tels le Hezbollah libanais et
1� FPLP pales tin ien .
En avril 1994, 1es
Etats-Unis maintiennent ainsi ce pays
sur la liste des États encou rageant le
t e rr oris me.
Une libéralisation limitée
à l'économie
La Syrie connaît depui s 1991 une
amélioration de sa situation
économique après des années difficiles.
Une élévation constante de ses reven us
pé troli ers depu is 1989 (de nouveaux
gi se ment s sont découverts) et le
développement du secteur privé, qui
bénéficie des mesure s de libéralisation
relative adoptées en mai 1991,
expliquent cette embellie.
Cependant,
la Syrie est en co re loin de !"économie
de marché.
Et
plus loin encore de la démocratie.
Les élections à l'Assemblée du peuple
en mai 1990 maintie nn en t la
domination du pa rti Baas, au po uv oi r
depuis 1963.
Le pré si de nt el-Assad,
candidat uniq ue à sa propre succession,
est réélu en décembre 1991 avec plus
de 99 % des suf(rages ...
Il paraît
admettre, en mars 1992, que de
nouveaux partis pourraient exister,
mais la démocratie reste, selon lui,
inadaptée au degré de dév elopp em ent
économique du pays.
Les pre ss io ns
occidentales entraînent cependant la
libération de chefs de l' o p positio n en
juillet 1993 et en février 1994.
Jean-Marie ÛUINEBERT.
»
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