Suisse de 1990 à 1994 : Histoire

La crise que traverse la Suisse depuis la fin des années quatre-vingt s’accélère en 1990 en raison d’une succession d’affaires qui jettent le discrédit sur les institutions fédérales. Ainsi, après le scandale Kopp (du nom du ministre de la Justice soupçonné d'avoir transmis des informations à son mari, administrateur d'une société accusée de blanchir de l'argent de la drogue), une commission d'enquête met au jour l'existence de fichiers politiques, constitués depuis la guerre froide par des responsables de l'armée et de la police, puis celle, sous le nom de code « P 26 », de services secrets sans contrôle ni fondement légaux. À ces scandales, qui remettent en question le fonctionnement de l'État, s'ajoute la récession de l'cconomie helvétique. Les aléas du franc suisse, qui tend à perdre son caractère de valeur-refuge, la concurrence du Luxembourg en tant que place financière et. surtout, l’augmentation du chômage rendent manifeste l'interdépendance croissante entre l'économie suisse et celle de ses voisins européens. Contesté sur le plan économique. l'isolement traditionnel de la Suisse s’avère également de plus en plus difficile à maintenir sur le plan diplomatique. La chute du communisme dans les pays de l'Est et, plus particulièrement, l’éclatement de la Yougoslavie entraînent notamment l'afflux de nombreux réfugiés, qui portent à 18% la proportion d'étrangers en Suisse. Confronté à cette situation nouvelle, le Conseil fédéral tente donc de mener à la fois une réforme structurelle et une plus grande ouverture vers l’extérieur.