Suède de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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En adhérant à l’Union européenne (UE) en 1995, la Suède semble remettre en question la pérennité de son modèle économique et social. Historiquement, ce modèle s’appuie sur un compromis entre les partenaires sociaux (syndicats et employeurs) et l’État, permettant aux coalitions gouvernementales, à dominante social-démocrate, d’allier les avantages de l’économie de marché à ceux de l'Etat providence. Mais la politique menée pour respecter les critères requis par l'adhésion à l’Union économique et monétaire (UEM) suppose la restriction des dépenses publiques et l’augmentation des impôts pour réduire le déficit budgétaire, la baisse des taux d'intérêt et le renforcement de la monnaie nationale, le couronne suédoise. Cette politique se traduit par une inflation contenue à un niveau supportable et par la diminution de la dette publique grâce à de nombreuses privatisations. En 1995, sous la direction d’Ingvar Carlsson, le gouvernement social-démocrate mène cette politique de réduction des dépenses publiques (allocations familiales, indemnités de chômage et sécurité sociale). Elu président du Parti social-démocrate, puis nommé Premier ministre en remplacement d’Ingvar Carlsson en mars 1996, Gôran Persson annonce en avril de nouvelles mesures de compression des dépenses sociales (allocation logement, retraites, remboursement des frais médicaux, congé parental) et affirme clairement ses objectifs : réaliser des économies
de plus de 7 milliards de couronnes par an et ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB dès 1997 ; diminuer de moitié le taux de chômage avant l’an 2000. Toutefois, pour se concilier la puissante centrale syndicale LO, à laquelle il est demandé de contenir l’augmentation des salaires, le gouvernement veut porter l’indemnisation du chômage à son niveau antérieur (80 % du dernier salaire) dès 1998. Dans sa politique, le gouvernement vise donc bien le respect des critères de convergence mais favorable à l'adoption d’un volet social, il refuse de faire partie du premier cercle des pays européens

«
un
moyen de retrouver la croissance,
les différentes restrictions monétaires
ct financières vont éroder le modèle
social et l'État providence en place
depuis des décennies.
De plus, les
autorités ne garantissent plus le plein
emploi, comme l'illustre le taux de
chômage qui atteint 12 % de la
population active (en comptant les
personnes en formation qui sont
défalquées des statistiques officielles).
La base du Parti et les syndicats
refusent une déréglementation du
marché du travail et accusent les
autorités de mener « une politique
droitière >>, fondée sur
l'assainissement des finances
publiques au détriment des prestations
sociales.
Le gouvernement reste donc
prudent : après avoir libéralisé de
façon drastique certains secteurs, tels
que les télécommunications ou
l'énergie, il annonce, à l'approche des
élections législatives de septembre
1998, l'augmentation des indemnités
et l'octroi de plusieurs milliards aux
communes pour l'amélioration de leurs
contributions en matière de
prestations pour la santé et
l'éducation.
Le bien-être social reste
ainsi un enjeu politique majeur.
Bien
que certains économistes et opposants
politiques soutiennent que trop de
gens peuvent se dispenser de
travailler, l'État providence s'il peut
être réformé et modernisé, ne peut pas
être altéré dans ses fondements, et tout
gouvernement optant pour des
changements radicaux est sanctionné
par les urnes, comme en témoignent
les résultats du scrutin.
En effet, tout
en gagnant les élections, le Parti
social-démocrate voit son poids
diminuer au profit des socialistes et
des chrétiens-démocrates.
Mais, avec
environ 37 % des voix et 131 sièges
sur 349 au Riksdag, il reste le premier
parti du pays, devant les conservateurs
menés par Carl Bildt (environ 23 %
des suffrages et 82 sièges), suivis par
les socialistes ( 12 % des voix et
43 sièges) et les chrétiens-démocrates
(moins de 12 % des voix et 42 sièges).
Les autres partis représentés au Parlement
sont les ex-agrariens
centristes, qui obtiennent un peu plus
de 5% des voix et 18 sièges, les
libéraux (moins de 5 % des voix
et 17 sièges) ct les écologistes (moins
de 5 % des suffrages et 16 sièges).
Le.
»
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