SUD-EST ASIATIQUE DE 1944 à 1978 : Indonésie- Malaysia - Singapour Viêt-nam- Laos - Cambodge
Publié le 15/11/2011
Extrait du document
Avec la connivence des Japonais, ou à leur instigation, le docteur Sukarno, leader nationaliste, proclama le 17 août 1945 l'indépendance de la République indonésienne. Pendant quatre ans une succession d'accords et de rébellions menèrent à la reconnaissance de la souveraineté indonésienne et au transfert de souveraineté de la Hollande aux Etats-Unis d'Indonésie (27 décembre 1949) qui deviennent << République unitaire d'Indonésie >> dont M. Sukarno est le président. Les élections, en vue de former un Parlement, ont fait émerger trois grands partis : le Masjumi, musulman de tendance pro-occidentale, le P.N.I. (Parti national indonésien), neutraliste et le P.K.I. (Parti communiste).
«
Dans un climat d'émeutes et de manifestations
appuyées par l'armée, la lutte se poursuit entre les généraux et le président Sukarno, mais ce dernier a
dû céder et, le 12 mars 1966, remettre ses pouvoirs
au général Suharto et interdire le parti commu
niste.
Le général Suharto,
chef
de l'Etat
Avec patience et adresse, le général Suharto obli
gera le Dr.
Sukarno à capituler .
Les pressions de la
rue , de l'armée, des étudiants , des partis politiques
l'obligent
à déléguer tous ses pouvoirs au général
Suharto, le 27 février 1967, ce qui lui évite procès et
exil.
Le général Suharto est élu pour cinq ans prési
dent de la République, le 27 mars 1968; c'est la
consécration du pouvoir de l'armée et de son chef
qui répriment
tout mouvement d'opposition :
rébellion à Bornéo, agitation à Java, exécutions de
communistes à Sumatra.
Le régime a mis en place
ses institutions qui encadrent la population avec
fermeté ; l'armée joue
un rôle prépondérant et
étouffe toute vie politique .
L'Indonésie veut demeurer dans
le cadre forma
liste de la « doctrine des cinq principes » : croyance en un dieu, humanisme, nationalisme,
démocratie et justice sociale.
Le 24 mars 1973 , le président Suharto est réélu, pour cinq ans, à la tête
de l'Etat.
Un malaise se développe parmi les universitaires
et les intellectuels; ils constatent que le fossé se creuse entre la masse des pauvres et la montée de
nouveaux riches : les investisseurs japonais et la
riche communauté chinoise, non maoïste.
Le président Suharto décide en
1974 de remettre
de l'ordre dans la gestion du pays : il dissout les '' Aspri ••, son conseil personnel accusé de corrup
tion , et s'engage à relever les salaires de base et à
réformer la justice; de nombreux officiers et des
gouverneurs de province sont mutés .
Motifs d'inquiétude
1n11ation et dette extérieure considérables, désor
dre économique , gabegie administrative ont tou jours été la préoccupation des dirigeants
indonésiens.
Le problème des jeunes générations se pose avec acuité : 33 millions de jeunes sont d'âge
scolaire, et plusieurs millions arrivent chaque
année sur
le marché du travail.
Les pays industriels ont manifesté leur intérêt
pour cet archipel aux richesses potentielles considé
rables : pétrole, gaz naturel et étain notamment .
De
1967 à 1974, près de six cents sociétés étrangères
s'y sont installées, Américains et Japonais fournis
sant à eux seuls
les 2/3 des capitaux; d'où une réus
site économique spectaculaire : développement de
Djakarta et des moyens de transport, mais
le chô
mage s'accroît (30 millions en 1979) car les inves
tissements étrangers ont créé peu d'emplois
nouveaux et
le partage des richesses est très inégal.
Le boom pétrolier n'a pas amélioré la misère pay
sanne et, en 1976, la corruption et la mauvaise ges
tion de la société pétrolière Pertamina ont été à l'origine d'une très grave crise financière .
La pression démographique devient dramatique
avec la perspective de
210 millions d'Indonésiens
en l'an 2000 : elle oblige à importer du riz pour évi
ter la famine, dans ce pays producteur et, pour réduire le surpeuplement de Java, à déplacer des
populations vers des îles moins habitées.
Le succès du
Golkar, mouvement pro gouvernemental, avec 65 % des voix contre 25 % au parti musulman et 7 % au P.D.I.
nationaliste
(formations qui participent pour la première fois à
un scrutin, depuis 1965) aux élections du 2 mai 1977, ne fait pas oublier que les vrais problèmes
sont ceux du développement.
Le général Suharto, seul candidat, est reconduit par acclamation à la présidence de la République
pour cinq ans (mai 1978) , mais une contestation
étudiante se manifeste, trouve un écho dans les milieux musulmans et gagne même une petite par
tie de l'armée : la répression a été rapide et brutale .
D'ailleurs, plus de 50 000 prisonniers politiques
sont encore détenus sans jugement depuis 1965 .
Le
chef de l'Etat en libère 10 000 en 1978 .
L'ordre nouveau promis
pour le troisième man
dat est difficile à appliquer : la monnaie a été déva
luée
de 50 % , les exportations pétrolières stagnent
en raison de l'augmentation de la consommation
intérieure et de la concurrence chinoise.
Une chance nouvelle est offerte avec le gisement de nickel à Irian-Jaya, et celui de gaz naturel à Atjen.
Premier pays musulman du monde avec 125 millions de croyants, l'Indonésie est gouver
née par un régime restreignant les libertés et prati
quant la corruption et le général Suharto cherche à
éviter une.
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