Structures africaines, Afrique du nord, Afrique noire d'expression française de 1944 à 1977 (histoire)
Publié le 15/11/2011
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Contre ces troubles, les gouvernements doivent s'assurer l'indispensable concours d'une armée, mais ils se livrent du même coup à la discrétion des chefs militaires et l'on voit déferler sur les fragiles États d'Afrique noire une série de putschs militaires, ou tentatives de putschs : en 1976, seize États de l'Afrique noire sont placés sous régime militaire. Ces jeunes États se sont constitués sans pouvoir s'appuyer sur une nation véritable ; découpés au hasard par les anciens colonisateurs, ils se sont institués politiquement autour d'un parti unique, rigide et centralisateur et l'armée représente bien souvent la seule force organisée du pays ; l'adhésion populaire aux régimes politiques établis est superficielle et l'on peut déceler, presque partout, l'opposition des paysans aux citadins qui ont su, mieux qu'eux, profiter des avantages de l'indépendance.
«
Les jeunes républiques ont été incapables, pour
la plupart, de résoudre les difficultés économiques
de leurs administrés.
Mais
il y a plus grave :
l'Afrique noire est le théâtre de nombreux conflits
armés, incidents frontaliers (Somalie-Kenya-Sou
dan et Algérie-Maroc-Mauritanie), guérilla
(Tchad-Cameroun), luttes de libération (Angola
Mozambique-Rhodésie), guerres civiles (Nigeria
Biafra-Soudan).
ORGANISATIONS PANAFRICAINES
L'O.U.A.
ou le mythe de l'unité
Les peuples africains, sensibles au mythe de l'unité, se sont mis très rapidement en quête d'al
liances et de regroupements.
Malgré les échecs des
premières expériences : éclatement de la Fédéra
tion du Mali, imaginaire union Guinée-Ghana-Ma
li, désintégration du groupe de Casablanca (grou
pement neutraliste des représentants de l'Afrique
révolutionnaire), contradictions du vaste mais hété
rogène groupe de Monrovia où États francophones
et anglophones cherchèrent
à jeter les bases d'une
communauté des Nations africaines sans y parve
nir, les Africains tentent une nouvelle confronta
tion
à l'échelle du continent.
En mai 1963 se tint
à Addis-Abeba une
conférence inter-africaine « au sommet » réunissant
trente chefs d'État.
Elle adopta la charte de
l'O.U.A.
(Organisation de l'Unité africaine) qui
pose quatre principes essentiels : l'égalité des États,
la non-ingérence dans les affaires intérieures, l'in
tangibilité des frontières, le règlement des diffé
rends
par la négociation ou l'arbitrage et mit en place des structures.
Le siège est à Addis-Abeba.
Il apparaîtra bien vite que la conception
de« l'A
frique des patries» prévaudra, au sein de l'O.U.A.
contre l'idée d'une union sous forme fédérale.
La seconde conférence (Le Caire juillet 1964) a
précisé la réglementation du blocus économique
contre le Portugal et l'Afrique du
Sud.
En mars
1965 (Conférence de Nairobi), M.
Tschombé s'est
opposé
à l'ingérence et au contrôle de l'O.U.A.
dans les affaires du Congo-Kinshasa.
A Accra
(1965), où les francophones sont absents, huit
Etats rompent les relations diplomatiques avec
Londres qui
n'a pas écrasé la rébellion rhodé
sienne.
Désenchantement
Deux tendances s'affrontent en Afrique: un camp dit modéré, favorable à l'Occident, compre
nant la majorité des États francophones avec le
Nigeria, le Congo-Kinshasa, la Tunisie et le Maroc ; il est opposé au groupe dit révolutionnaire
où militent l'Algérie, la Guinée, le Ghana, le Mali, le Soudan, le Congo.
L'O.U.A.
s'est trouvée impuissante et désarmée
lors des nombreux coups d'Etat militaires, et l'es
pérance unitaire s'efface.
L'absence de plus de la moitié des chefs d'État
aux assises de
l'O.U.A.
à Kinshasa, en septembre
1967, donne la mesure du désenchantement:
l'O.U.A.
n'est parvenue à résoudre aucune des gra ves crises que connaît l'Afrique : Congo, Soudan, Tchad, Guinée et surtout pas la dramatique guerre
civile Nigeria-Biafra ; le silence fut absolu sur la
guerre raciale et religieuse dont les Noirs sont victi
mes au
Soudan, ainsi que sur le génocide accompli
au Burundi.
A Alger en 1968 et à Addis-Abeba en
1969, en raison du prolongement du conflit nigé
rian, la déception est profonde.
En
1970, l'unanimité retrouvée, l'O.U.A.
espé
rait aborder le problème de la libération du
continent mais, en juin 1971, la proposition d'un
dialogue avec Pretoria, présentée par
M.
Hou
phouët Boigny, fut condamnée à une forte majorité.
En juin 1972,
à Rabat, les trois chefs d'État du
Maghreb donnent l'image d'une entente retrouvée;
le Sénégal et la Guinée mettent un terme à leurs dif
férends et la présence de représentants des mouve
ments africains
de libération équivalait à leur
reconnaisance.
L'« esprit de Rabat» apporte l'es
poir de voir les Africains prendre eux-mêmes leur
sort en main.
Climat d'incertitude
Les rapports entre États africains et Israël ont
été au centre de la Conférence d'Addis-Abeba, en
mai 1973 ; les États arabes ont obtenu la
condamnation
de l'attitude israélienne dans le conflit du Proche-Orient, et cette solidarité entre
Arabes et Africains noirs s'est confirmée en novembre 1973.
La Conférence de juin 1974, à Modagiscio, pose
les problèmes nés de la hausse du pétrole et de ses conséquences sur les économies et cherchera à obtenir des pays producteurs une compensation à
la hausse des prix de l'énergie.
Nouveau sujet de discorde en 1975
:les revendi
cations du Maroc sur le Sahara ex-espagnol.
La réunion de Kampala Guillet) a démontré l'impuis
sance de l'O.U.A.
à aider au règlement des
conflits: pour l'Angola, elle est paralysée par trop
d'antagonismes et de contradictions et la guérilla
en Erythrée place l'Afrique devant
le choix impos
sible du soutien aux luttes de libération ou du dan
ger de sécession..
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