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Simón Bolívar (1783 - 1830) : Le Libertador crée de nouveaux États en Amérique du Sud

Publié le 22/02/2012

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Bolívar est le Libertador, le symbole de l'indépendance des États d'Amérique du Sud qui sortent de la dépendance espagnole. Simón Bolívar, enfant d'une famille créole, grandit dans un milieu aisé de Caracas. Il reçoit l'enseignement d'un disciple de Rousseau qui le nourrit des idéaux humanistes français. Un long voyage en Europe dès l'âge de seize ans, en Espagne, en Italie et en France, achève son éducation idéologique. A Rome, le jeune étudiant fait le serment de libérer l'Amérique du Sud. De retour dans son pays à 24 ans, Bolívar se rallie à la junte révolutionnaire contre la tutelle de l'Espagne, alors dominée par Napoléon. Il part en mission diplomatique à Londres et revient impressionné par les institutions anglaises. Il joint le révolutionnaire Miranda et prend le commandement des forces révolutionnaires vénézuéliennes.

« à Londres l'aide anglaise.

Bolívar revient avec Miranda, qui s'impose comme chef aux quarante et un députés del'Assemblée.

En juillet 1811, celle-ci vote l'indépendance du Venezuela.

Miranda nomme Bolívar colonel et lui confieune place forte à défendre contre les troupes espagnoles dirigées par le général Monteverde.

Devant les reversmilitaires et ayant à se plaindre de ses ordres, Bolívar arrête Miranda, le livre aux Espagnols (il meurt dans un cachotde Cadix en 1816) et s'enfuit vers Curaçao muni d'un sauf-conduit espagnol.

La première tentative d'indépendancedu Venezuela s'achève pour Bolívar sur le goût amer de l'échec et des trahisons. Dès octobre 1812, il reprend du service dans Carthagène insurgée et assiégée.

Contre l'attentisme des militairescolombiens, le jeune colonel vénézuélien compense son infériorité numérique et matérielle par la rapidité demouvement de ses maigres troupes.

Du 23 décembre 1812 au 8 janvier 1813, avec seulement deux cents hommesau départ opposés à cinq mille ou six mille soldats espagnols, il libère en une série de petites victoires successives labasse vallée du Magdalena.

Franchissant les Andes, il renforce son armée en libérant et enrôlant sur ses domainespersonnels mille de ses esclaves.

Avec deux mille hommes environ, il vient à bout de plus de dix mille Espagnols etfait son entrée dans Caracas libérée le 6 août 1813.

Mais il se heurte alors à la résistance acharnée du généralmétis Boves qui a mis ses trois mille cavaliers-vachers indiens (les llaneros) au service des Espagnols.

Vaincu unenouvelle fois, Bolívar doit abandonner Caracas et s'enfuir à la Jamaïque en 1814. Il y médite son expérience et résume les principes de son action future dans sa célèbre Lettre de la Jamaïque qui neconnaît alors qu'une diffusion restreinte.

Accablé de soucis d'argent, il est renfloué par deux aventuriers (unHollandais et un Français) au service de Carthagène insurgée.

Bolívar passe à Haïti où Pétion lui promet son aidesous réserve qu'il libère les esclaves noirs des anciennes colonies espagnoles après la victoire.

Avec cent millepesos, trois mille cinq cents fusils et quelques navires, Simón Bolívar libère l'embouchure de l'Orénoque entre 1815 et1817 et organise une république provisoire autour de la ville d'Angostura.

Il gagne le ralliement de Páez, le nouveauchef des llaneros, en 1818.

La chance bascule enfin définitivement de son côté.

A ce moment, la guerre,commencée en 1810, a fait cent quatre-vingt mille morts, a coûté un milliard de pesos à l'Espagne, a rapportéchaque année à la Grande-Bretagne trois cents millions de livres sterling d'exportations vers l'Amérique espagnole.Un officier sur quatre de l'armée de Bolívar est alors un mercenaire ou un aventurier britannique. En 1819, son armée traverse la moiteur tropicale des llanos, puis, du 2 au 6 juillet, ses trois mille hommes fourbus,mal équipés, mais enthousiastes, passent les Andes dans des conditions épouvantables pour tomber sur les dix millesoldats espagnols cantonnés en Colombie.

Le 7 août 1819, ils remportent la décisive victoire de Boyaca, qui ouvre laroute de Santa Fe de Bogota.

Le 17 décembre 1819, Bolívar fédère en une seule République de Grande-Colombie lesactuels Colombie et Venezuela.

Il reprend Caracas pour la troisième fois, après la victoire de Carabobo, en juin 1821.Puis il marche sur Quito et sur Guayaquil insurgée et annexe l'Équateur à la Grande-Colombie en 1822.

Au sud, SanMartín, en difficulté dans le Pérou incomplètement libéré, sollicite son aide.

Les deux hommes se rencontrent àGuayaquil le 26 juillet 1822.

Le retrait de San Martín de la vie militaire et politique laisse le champ libre à Bolívar pourparachever la libération de l'Amérique espagnole. Bolívar débarque au Pérou en 1823.

Une première campagne aboutit à la victoire de ses hussards à Junin, bourgadeandine, située à plus de quatre mille mètres d'altitude.

Le 9 décembre 1824, le général Sucre, son plus prochecollaborateur, remporte l'ultime et décisive victoire sur les Espagnols à Ayacucho.

Bolívar achève alors son oeuvremilitaire en libérant la République du Haut Pérou qui prend, en hommage au Libérateur, le nom de " Bolivie ".

Leministre anglais Canning se décide enfin à reconnaître officiellement la République de Grande-Colombie.

Protecteur,Libérateur ou Président de cinq républiques qui de l'Orénoque au Callao et de Panama au Potosi contrôlent un desplus vastes ensembles territoriaux du monde, Simón Bolívar est alors au sommet de sa gloire. Gloire fragile pourtant, à cause des dissensions internes qui se manifestent dans les congrès des diversesrépubliques qu'il préside ; à cause aussi de la jalousie croissante des puissances étrangères, particulièrement desjeunes États-Unis d'Amérique du Nord, peu pressés de voir se réaliser à leurs frontières la grande unitépanaméricaine proposée par Bolívar dès 1824.

Ils torpillent donc le premier congrès panaméricain réuni par Bolívar le22 juin 1826. A l'intérieur, les localismes et les rivalités hérités de la période coloniale, qui avaient souvent gêné ou freiné Bolívardans son action libératrice, réapparaissent plus que jamais une fois la victoire acquise.

En 1823, par deux fois, lesarmées bolivariennes doivent réprimer des rébellions d'Indiens demeurés fidèles au roi d'Espagne en Colombie.

En1826, deux escadrons de hussards péruviens se révoltent contre les troupes colombiennes stationnées au Pérou-probablement inspirés par des agents de l'Argentine.

En Grande-Colombie même, Santander et Páez complotent.

En1827, Bolívar rend compte de son oeuvre devant la Convention d'Ocona.

Il y est mis en minorité après que desgarnisons se furent soulevées contre lui.

Il revient au pouvoir grâce à un plébiscite et en s'appuyant sur l'Église etsur l'armée.

Le 25 septembre 1828, or attente à sa vie.

Il décrète la loi martiale.

Ses anciens amis accusent alors leLibérateur de la veille d'aspirer à l'Empire.

Ulcéré, il dépose le pouvoir en 1830.

Il meurt sept mois plus tard, non sansavoir dû auparavant voir éclater l'unité de la Grande-Colombie. Méditant sur son action au soir de sa vie, il aurait prononcé la phrase : J'ai labouré la mer ! En fait, il n'avait puqu'érafler l'écume aristocratique et créole des républiques par lui libérées.

La masse des peuples concernés étaitdemeurée en marge des bienfaits de l'indépendance.. »

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