Sélim Ier
Publié le 27/02/2008
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entier.
Du moment que le tribut était versé au sultan, la Syrie et l'Égypte gardèrent leur propre organisation ; SélimIer y laissa même des gouverneurs mamlouks, Khâyr Beg au Caire, et Jânbirdi al-Ghazâli à Damas.
Il y eut unesymbiose entre les intérêts de la société des provinces arabes et ceux de leur nouveau souverain, parce qu'ilexistait entre elle et lui une commune conception du gouvernement et une commune éthique.
Le chroniqueur égyptien Ibn Iyâs rapporte que Sélim Ier captura, après la bataille de Marj Dabîq, le dernierdescendant des califes abbassides, Mutawakkil, qui vivait au Caire dans l'ombre des Mamlouks ; ce récit donnatardivement naissance à une légende selon laquelle Mutawakkil aurait renoncé au califat en faveur du sultanottoman.
En fait, le considérable accroissement de la puissance morale de celui-ci vint de la conquête elle-même.Alors qu'il se trouvait au Caire, une délégation lui apporta la soumission du charîf de La Mecque et l'engagement deciter son nom dans la khutba du vendredi.
Le sultan prit le titre de "Serviteur des deux Villes saintes" (La Mecque etMédine) qui lui conféra, ainsi qu'à ses successeurs, un si grand prestige dans le monde musulman, et donna unenouvelle caution au fondement juridique de son pouvoir.
À l'inverse, les succès des Ottomans, nouveaux maîtres de Jérusalem, émurent la Chrétienté occidentale où lethème de la croisade remuait toujours les consciences.
Le pape Léon X appelait l'empereur et les rois à réunir leursefforts "pour rebouter ces dragons forcenez" (La Complainte de Constantinople).Quand il quitta Damas en février 1518, Sélim Ier fit empaler treize hommes de sa suite accusés d'un vol dans sontrésor.
Cette cruauté habituelle lui valut le surnom de "Terrible" ; les Turcs y exprimèrent, mieux que de la crainte,l'admiration pour le héros guerrier dont les conquêtes en Asie et en Afrique avaient garanti l'avenir de l'Empireottoman.
En ces commencements du XVIe siècle, il y avait pourtant dans cette position un inachèvement.
La Perse safavideavait été contenue derrière un écran montagneux au nord, mais non détruite.
Face aux aventures maritimeseuropéennes, les Turcs avaient poursuivi leur conquête des villes intérieures, ports des steppes caravanières ; mais,là, ils étaient pris dans une tenaille dont la mâchoire était formée par la Méditerranée et l'océan Indien.
L'encerclement de la Méditerranée orientale qu'ils réalisaient à leur profit représentait-il une domination de l'activitédes marchands européens, ou bien engageait-il à en admettre un peu plus la nécessité ? Dès la prise du Caire,Venise avait envoyé une députation à Sélim Ier pour négocier le renouvellement de ses privilèges à Chypre contre lepaiement d'un tribut, versé jusque-là au sultan mamlouk d'Égypte.
Les Turcs, maîtres des terres, devaient-ils réagirsur mer ? Fallait-il porter la guerre en Méditerranée occidentale grâce aux musulmans et aux ports d'Afrique du Nord? Les ressources forestières et les populations maritimes englobées dans l'Empire leur en donnaient des moyens,sinon la vocation.
Dès 1516, le sultan avait décidé la construction d'un nouvel arsenal à Constantinople pouraccroître ses forces navales, et il avait inspecté sa flotte à Alexandrie en juin 1517.
Sélim Ier préparait une expédition contre Rhodes quand il mourut subitement le 20 septembre 1590..
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