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SÉCHERESSE ET FAMINES

Publié le 05/02/2019

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Lors des sécheresses des années 1970 et 1980, la végétation du Sahel, déjà très affaiblie, n’a plus été en mesure de se régénérer, comme elle le faisait auparavant. Au Mali, les deux tiers du bétail sont morts, les récoltes ont été catastrophiques et de vastes superficies de pâturage se sont transformées en désert. La population a considérablement souffert de la malnutrition et des maladies. Les nomades ont été particulièrement affectés, certains ayant perdu des troupeaux entiers. Nombre d’entre eux, s’étant réfugiés dans les camps autour des villes, ont succombé aux maladies.

 

À la fin des années 1980, la sécheresse a cessé de s’étendre sur de nouvelles régions. Elle s’est arrêtée au sud du Sahel. Cependant, le nord de cette zone attenante au Sahara était toujours désertique.

Des problèmes à long terme

La famine touche essentiellement aujourd’hui les pays du tiers-monde, où les effets de la sécheresse sont multipliés par la faiblesse des infrastructures. En Afrique, seuls 6% des sols cultivables (10 millions d’hectares) sont irrigués, qui fournissent 20% de la production totale - soit quatre fois plus que l’agriculture arrosée par les pluies. Toutefois, les aménagements hydroagricoles (canaux d’irrigation et de drainage) sont souvent considérés comme trop onéreux, tandis que les programmes de diversification de la production sont aujourd’hui sacrifiés à l’exportation. Une telle situation est, en partie, la conséquence des politiques d’ajustement structurel instituées par le Fonds monétaire international (FMI), qui tentent d’assainir par des moyens drastiques les économies locales.

 

Les effets de la sécheresse combinés à la dégradation du sol causée par la surexploitation et la déforestation ont provoqué l’érosion de vastes superficies de terrains autrefois arables et aujourd’hui incultes. On appelle ce processus la désertification. Ce phénomène est lent et ancien, puisque, voici 10000 ans, le Sahara était recouvert d’une

Les nomades (ici, des Bédouins) sont souvent les plus touchés par la sécheresse. En effet, leur survie dépend entièrement de leurs troupeaux, qui ont besoin de points d’eau et de pâturages.

savane. 11 semble en outre que les régions touchées par la désertification soient victimes d’un effet de renforcement: moins absorbée par un sol pauvre, l’énergie solaire aurait tendance à stabiliser l’atmosphère, et donc à raréfier les pluies. On estime aujourd’hui que 35% de la superficie de la Terre sont menacés par la désertification. Une situation qui ne peut qu’aggraver le mauvais état des agricultures des pays les plus touchés.

Peter Musgrave/Environmental Picture Library

// est aujourd’hui difficile d’imaginer, pour les habitants des pays riches et industrialisés, que la recherche de nourriture puisse toujours être la tragédie quotidienne de populations entières.

En 1998, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «dans une cinquantaine de pays parmi les plus pauvres du monde, la sous-alimentation est généralisée ». On estime actuellement que près de 192 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique, et que 800 millions de personnes à travers le monde sont sous-alimentées - soit 20% de la population du tiers-monde, dont près de 37% en Afrique subsaharienne.

 

Bien que de notables progrès aient été accomplis à l’échelle mondiale, y compris dans de nombreux pays en voie de développement, l’augmentation des disponibilités alimentaires par habitant reste lente et inégale. Ainsi, l’Afrique demeure le seul continent où la production alimentaire par habitant a diminué entre 1960 et 1990. À la sécheresse et à la désertification, à l’instabilité politique, aux guerres civiles et aux déplacements de populations s’ajoutent des politiques de développement généralement peu favorables au secteur agroalimentaire. Enfin, une lourde dette extérieure grève tous les programmes de développement, dans des pays qui passent souvent sans transition de la dictature au chaos. De nombreux experts estimant que la production alimentaire mondiale est largement suffisante pour nourrir l’ensemble des hommes, on a appelé le « paradoxe de l’abondance » cette situation de surproduction des uns et de pénurie du plus grand nombre.

« Sécheresse et famines "' OCÉAN ATLANTIQUE 0 0000 § ZONES DE stCHERESSE OE LA CORNE OE L'AFRIQUE ITIIIIl SAHEL le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tc had ainsi qu'une partie du Soudan.

Le nom Sahel vient d'un mot arabe signifiant lisière.

Cette région subit depuis la fin des années 1960 de longues périodes de sécheresse et ses occupants souffrent fréquemment de la famine.

Les autres régions particulièrement exposées à ces catastrophes sont la corne de l'Afrique, notamment certaines parties de l'É thiopie et de la Somalie.

Au tournant des années 1980 et des années 1990, une autre zone semi-aride a été touchée par la sécheresse: l'est et le sud de l'Afrique, soit une vingtaine de pays.

En 1992, rivières et lacs étaient quasiment asséchés.

Dans certains pays, comme le Mozambique, la situation fut aggravée par la guerre civile, qui détruisit également les récoltes et perturba les voies de communication -ce qui ren­ dait difficile l'approvisionnement alimentaire des populations.

Ces famines provoquent par ailleurs des mouvements massifs de population, notam­ ment versïes villes, qui sont dans l'incapacité matérielle de faire face à ces afflux.

L'Asie représente potentiellement une zone à risque en matière de famine, non pas pour des causes climatologiques extrêmes mais en raison de l'explosion démographique.

La population de ce continent est beaucoup plus exposée au phé­ nomène endémique de la malnutrition -qui est le fait d'une alimentation mal équilibrée en quantité et en qualité -qu'aux risques de famine.

La péninsule indochinoise, l'Inde et le Bengladesh rassemblent la moitié des victimes de sous­ alimentation dans le monde.

Néanmoins, depuis les années 1980, la croissance de la production agricole asiatique a été telle, qu'elle répond glo­ balement aujourd'hui à l'augmentation des popu­ lations.

Les steppes d'Ukraine constituent une autre région semi-aride froide, où la sécheresse dure parfois plusieurs années.

Le continent américain dans certaines parties est aussi touché par la sécheresse.

Dans les années 1930, de graves sécheresses ont frappé la .

région des Grandes Plaines au centre des Etats­ Unis, entre le Texas et la frontière canadienne.

Le .l Le Sahel a et la corne de l'Afrique sont deux régions particulièrement concernées par la sécheresse depuis plusieurs décennies.

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reg1ons, comme le nord du Nigeria, où les pluies sont rares et les cours d'eau inexistants, les puits des villages sont les seuls points d'eau.

Mais, souvent pollués, ils sont sources de maladies.

phénomène a été aggravé par les méthodes de culture.

Sans respecter les courbes de niveaux des sols, les agriculteurs américains les ont labourés, pratiquant la culture extensive.

Sans plus aucune structure, les sols fragilisés ont été entièrement balayés par les vents, provoquant des tempêtes de poussière et dévastant toute la région.

On appela ce phénomène le Dust Bowl.

Les tentatives pour lutter contre les consé­ quences de la sécheresse en stockant des réserves d'eau et en améliorant les méthodes de culture ont été assez efficaces.

Cependant, la sécheresse entrave toujours les progrès réalisés.

Le nord-est du Brésil, qui est recouvert de brous­ sailles desséchées, de maigres arbustes et de petits arbres, est une région très prédisposée à la sécheresse.

Les fermiers pauvres des plateaux intérieurs doivent consacrer toute leur énergie à se battre contre ce fléau.

Les causes des sécheresses Les sécheresses ont pour cause une modification du système des masses d'air.

La sécheresse s'est abattue sur le Sahel dans les années 1970 et 1980 OCÉAN INDIEN lorsque la masse d'air à haute pression qui sur­ plombait le Sahara s'est étendue plus au sud, empêchant les vents humides d'Afrique occiden­ tale d'atteindre le Sahel.

De telles masses d'air qui se forment au-dessus des continents se dépla­ cent très lentement, restant souvent au même endroit pendant longtemps.

Les causes de ces mouvements n'étant pas vraiment connues, il est difficile de prévoir les sécheresses avec précision et à long terme.

Toutefois, au cours des années 1970 et 1980, fut établi un rapport entre les sécheresses du Sahel et un écart tout aussi important qu'inhabi­ tuel entre la température des eaux océaniques dans les hémisphères Nord et Sud.

Au-dessus de l'océan Pacifique, le climat est régulièrement perturbé par un courant marin chaud qui s'écou­ le vers le sud, bloquant la remontée des eaux froid�s entraînées par les alizés le long des côtes de l'Equateur et du Pérou.

Se reproduisant au moment de Noël, ce courant a été baptisé El Nino (l'Enfant, en espagnol).

On s'explique encore mal pour quelles raisons il apparaît avec une périodicité variant de cinq à dix ans, mais il semble être la cause des sécheresses austra-. »

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