S.D.N. et O.N.U. (structures et fonctions)

« [Titre II.

Les actions et les missions des institutions intemationales en faveur du maintien de la paix(S.D.N.

et 0.N.U.).] La fonction principale, tant de la S.D.N.

que de l'O.N.U., est de préserver la paix sur toute la surface du globe.

Lesdeux conflits mondiaux poussent les nations à se regrouper derrière une institution à vocation internationale, afin deréguler les relations internationales.

Mais les missions en faveur de la paix de la Société des Nations et del'Organisation des Nations Unies se situent à des époques historiques bien déterminées.

Il convient donc d'étudierles actions respectives de chacun des deux organismes.En ce qui concerne la S.D.N., l'absence des E.U.

dans sa structure finit par entacher la crédibilité de l'institution.Est-elle condamnée, d'emblée ? Pourtant, le texte contient une série de dispositions prouvant la bonne volonté despays signataires.

Ainsi, les articles 10, 11, 16 et 17 prévoient qu'une agression d'un membre de la Société équivautà un acte de guerre contre tous les pays faisant partie du Pacte.

Le texte prévoit l'arrêt de toutes relationsdiplomatiques et la mise sur pied d'une force armée pour faire respecter les dispositions de la convention.

De lamême manière, il est prévu un programme de désarmement (art.

8).

Enfin, tous les différends entre membres de laSociété des Nations doivent être réglés pacifiquement (articles 12, 13 et 14).La vie de cette institution se décompose en deux périodes très différentes.

Ainsi, pendant les années vingt, laS.D.N.

enregistre quelques succès.

Mais la décennie suivante marque son déclin.

Quelques exemples permettentd'illustrer ces deux courants successifs.

En 1925, un conflit éclate entre la Grèce et la Bulgarie.

Le Conseil de laSociété obtient l'arrêt des hostilités au bout de quatre jours.

A l'inverse, en septembre 1931, les Japonais occupentla Mandchourie afin de créer l'État du Mandchoukouo.

A la suite du rapport de l'Assemblée hostile aux Japonais,ceux-ci préfèrent se retirer de la Société.

Un autre échec significatif réside dans l'annexion de l'Autriche àl'Allemagne, en 1938 (Anschluss).

La S.D.N.

ne réagit pas et disparaît à cause de ses insuffisances, à la veille dusecond conflit.La Société des Nations est donc un échec.

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les alliés grâce aux Américains, relancent l'idée d'une nouvelle organisation internationale ayant pour fonction de maintenir la paix dans le monde.L'O.N.U.

reprend donc la tâche laissée vacante par la S.D.N. La Charte prévoit une série de dispositions destinées à régler les différends entre des belligérants potentiels.

La cléde voûte du nouveau système réside dans les mécanismes d'intervention du Conseil de sécurité composé de cinqmembres permanents disposant chacun, d'un droit de veto.

Il peut « constater l'existence d'une menace contre la paix» (art.

39) et prendre les mesures appropriées, c'est-à-dire économiques (art.

41) ou militaires (art.

42).

De même, le rôle du secrétaire général est important.

Il peut lui aussi « attirer l'attention du Conseil sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale».

(art.

99).

Enfin, une force armée peut être levée pour régler le conflit.

Toutefois, le texte d'origine ne parle pas de l'emploi des «Casques bleus ».

Ils apparaissent, pour la première fois, lors de l'affaire du canal de Suez (1956). A côté de sa mission en faveur de la paix, l'O.N.U.

exerce de nombreuses fonctions dans les domaines économique,social, culturel et humanitaire.

Ainsi, est créé en 1951, un Haut Commissariat aux réfugiés (H.C.R.), dont la missionest l'assistance aux réfugiés.

De même, en 1946, un Fonds d'aide aux enfants démunis à cause de la guerre voit lejour.

Il devient, en 1953, l'U.N.I.C.E.F.

Enfin, le Programme des Nations Unies pour le développement (P.N.U.D.), sedonne pour mission de collecter des fonds afin d'aider les pays qui en ont le plus besoin.

Sa création date de 1965,etc.

Toutefois, sa mission fondamentale reste le maintien de la paix.

La vie internationale depuis l'après-guerre,dominée par la guerre froide, lui fournit un grand nombre de possibilités d'intervention.

La liste est trop longue.Citons quelques cas marquants.

Pendant la période 1946-1947, l'Union soviétique dépose une plainte contre lesBritanniques qui occupent la Grèce.

Les troupes anglaises quittent ce pays, en 1947, sur intervention de l'O.N.U.

Parailleurs, elle intervient pendant la guerre de Corée (1950-1953).

Ce conflit débouche sur une partition du pays endeux États antagonistes, le Nord et le Sud.

L'une des dernières interventions les plus spectaculaires concerne laguerre du Golfe.

Ainsi, l'Irak envahit le Koweït, en août 1990, prétextant un problème de frontière.

L'Occident semobilise derrière l'O.N.U.

pour organiser la riposte.

Le dictateur Saddam Hussein refuse de quitter le pays conquis et,à la suite d'un dernier ultimatum, le Conseil de sécurité fait déclencher l'opération « Tempête du désert » qui aboutità la défaite des Irakiens. Après une période de doute, l'Organisation des Nations Unies sous l'impulsion des Américains, semble reprendre desinitiatives pour promouvoir la paix dans le monde.

Il est vrai que le travail ne manque pas dans ce domaine ! [Conclusion] Le XXe siècle se caractérise par deux guerres mondiales particulièrement meurtrières et d'innombrables conflitslocaux ou régionaux.

Les vainqueurs des deux conflits ont souhaité fixer des règles définitives en faveur du maintiende la paix pour éviter que se reproduisent ces désordres, en vain.

Dès l'origine, la Société des Nations ne disposepas de tous les atouts nécessaires pour remplir sa mission malgré quelques succès notoires.

Par contre, l'O.N.U.parvient à régler de nombreux conflits. Mais, sur un certain nombre de points, on note des échecs.

Ceux-ci sont liés au droit de veto que peuvent exercerles cinq membres permanents du Conseil de sécurité, lorsque leurs intérêts sont en cause.

Par ailleurs, les récentsévénements survenus au Proche-Orient tendent à laisser penser que les États-Unis se servent de l'institution à desfins politiques dont ils sont les seuls bénéficiaires.

Dans ces conditions, la Charte est détournée de sa vocationpremière.

Cela étant, la S.D.N.

et l'O.N.U.

sont, malgré les dérives et les échecs inévitables, la seule réponse. »