Roumanie de 1920 à 1929 : Histoire
Publié le 06/01/2019
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Formation de la grande Roumanie
Née de l’effondrement de l'Empire austro-hongrois, la Grande Roumanie, qui a annexé la Bessarabie en janvier 1918, est reconnue par les traités de paix. Le traité de Neuilly entérine l'octroi de la Dobroudja. Par le traité de Saint-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919, l'Autriche cède la Bucovine. Enfin le traité de Trianon, signé entre les Alliés et la Hongrie, accorde à la Roumanie la Transylvanie et le banat de Temesvar. Ainsi constituée, la Roumanie compte, à côté des 12 millions et demi de Roumains, 4 millions d'allogènes: Magyars. Allemands, Ukrainiens, Bulgares, Russes et Serbes. Face aux risques d’irrédentisme, le gouvernement s'efforce de consolider
le pouvoir central et d’unifier les structures administratives. Par un décret du 4 avril 1920, il proclame la dissolution du conseil du district des Siebenbürgen, qui abrite une importante colonie allemande. Scs pouvoirs sont transférés au gouvernement central.
Instabilité politique
La vie politique est le théâtre de troubles constants. En proie à des luttes intestines, les ministères se succèdent. Partisans d'une politique proallemande, les conservateurs, qui dominaient jusqu'ici la vie politique, sont progressivement évincés au profit des nationaux-libéraux conduits par Ion Bratianu, au pouvoir depuis novembre 1918. Ayant refusé de signer le traité de Saint-Germain en

«
Ci-comre:
érolmion territoriale de
la Roumanie de 1911 à 1910.
Li! petit roi Michel, au cours de
la célébration de la fête
nationale le JO mai 1928, ���
compagnie de la reine veuve
Mflria, de la princesse Hé.'ène et
de la reine Élisabeth de Grèce.
©VI/stein opposition
aux clauses relatives au
respect des minorités.
il démissionne
en octobre 1919.
Il est remp lacé par
V aida Voedod.
Mais ce dernier ne
peut im pose r son autorité et, en mars
1920, doit céder ses fonc tio n s à son
ministre de I'In téri eur ,le général
Avaresco.
Celui-ci dissout le
Parlement tout juste constitué.
Son
, qui compte de
nombreux anciens combattants,
o bti ent les deux tiers des sièges.
La
ré for me agraire du général Avaresco,
qui dépossède deux tiers des
prop riéta ire s fonciers.
lui vaut les
crit iq u es d'u ne parti e des libéraux.
Avaresco s'incline et abandonne ses
fonctions.
Après le bref intermède du
ministère formé par Take Jo ne sco ,
B ra tianu est r ap pelé en jan vier 1922.
Sa présence est enté rinée par les
élections de mars avec la victoire du
parti national-libéral.
Instrument d'unification, la nouvelle
Constitution, qui maintient la
monarchie parle m entair e bicamérale,
instaure le su ff r ag e universel pour
l'élection au Parlement.
Le glissement
d u pa rti libéral vers la droite et la
négligence des intérêts paysans
favorisent la montée de partis ag ra ir e s
nationalistes.
très popu laires parmi les
Roumains et les Tra ns ylva in s, de
souche paysanne pour la plupar t.
Le
p art i le plus important est le parti
n ational -p ay san , fondé le 10 octobre
1926 par Ion Maniu.
qui avait œuvré
pour le rattachement à la Roumanie de
la Transylvanie occupée par les
Magyars.
Aussi Bratianu s'efforce-t-il
de fausser le je u parl eme nta ir e .
La loi
électorale du 27 mars 1926 accorde
70 % des siè g es au parti qui
remporterait 40 % des suffra ges .
C'est
a u pa rti du peuple que ce tt e loi profi te.
Truquées, les nouvelles élections du
7 juillet 1927 donnent61,7 % des
suffrages au parti national-libéral,
contre 22% au parti paysan.
Mais rien
n e peut entraver la progression de ce
dern ier qui, réuni à Alba J,u li a, menace
de marcher sur Bucarest.
A la mort de TCHËCOSlOVAQUIE
URSS
TRANSYLVANIE
O radea
Cluj.
P1oicsti.
VALACHIE
YOUGOSlAVIE
CJ Roumanie en l9l2
CJ Occupation sans traité, janvier 1918.
CJ Traité de Saint·Oermain, septembre 1919.
Ferdinand I" en ju ill et 192 7, le Conseil
des régences ordonne la tenue
d'élections libres.
Elles voient le
triomphe du parti de Maniu, qui
accède à la direction du gouvernement.
La fr a g ilit é du rég im e roumain est
également le fait de gro up uscu le s
d'extrême droi te .
Le p arti national
démocratique chrétien, rebaptisé
Ligue pour la défense chrétienne
nationale le 4 mars 1923, sous l'égide
d'un pro fe ss eu r d'université,
Alcxandru C.
Cuza, se veut une
synthèse d'antisémitisme et d'ultra·
nationalisme.
Le 24 ju in 1927, un élève
de Cuz a, Corneliu Codreanu, fonde la
L égion de l'archange Mich el.
La
Légion relèv e à la fois d'une secte
religieuse antisémite, attachée aux
v ale u rs tr ad it io nnel les, et d'un
g rou pusc ul e te rr o ri ste o rgan is é en
cellules.
Meurtres polit iq ues et
a tt e n ta ts antisémites la fo n t bientôt
connaître.
À l'opposé de l' é ch iqu ier
pol iti qu e, le par ti communiste, fondé
en mai 1921, ne peut gagner une
audience suffisante pour im po cr ses
vues.
Dans un pays où bea u co up attendent
de la Co uron ne qu'elle c on tr ib ue à
f or ge r l'esprit de nation de la Gra nd e
Roumanie, les mésententes
dyna sti q ue s sont autant de fa cte u rs
d'instabilité.
Le 31 décembre 1925, le
prince Carol est contraint par son père,
le roi Ferdinand l", de renoncer à ses
d roit s au trône, au profit de son fils
Michel.
À la mort de Ferd in an d , le
20 ju il let 1927, c'es t Michel, alors âgé
de sept ans, qui accède au trôn e.
Un
Conseil de régen ce se constitue.
Il
r é uni t le prince Nicolae, le premier -
TrauédeNeuilly.novcmbrc 1919.
(=::J TraitildeTrianon.juin 1920
0 130 km
pa tri arch e roumain Miron Cristea et le
président du tribunal de cassation
Gheorghe Buzdugan.
En désaccord
avec le Conseil, le Premier ministre
Maniu met fin à l'exil de Carol qui
accédera au trône le 8 juin 1930.
Crise économique
Sur le plan éco no mi que , les nationaux
libéraux tentent d'engager un
processus d'industrialisation.
L'absence de cap ita ux et la crainte de
la tutelle étrangère les amènent à
ado pter de sévères mesur es
p ro tect io nni ste s, encore renforcées par
décret le 22 ju ille t 1924.
Jugé artificiel,
le programme d'industrialisation est
abandonné par le gouvernement
Maniu, qui accepte en revanche la
néc ess ité de faire davantage appe l au
ca pital ét ra n g er .
D épré cia ti on
monétaire et agitation so cial e
p art icip ent de l'é ta t de crise
p erm an en t.
L e do ll a r qu i vaut 150 lei
en 1922 en vaut plus de 200 en 1923.
Du 20 au 28 octobr e 1920, 300 000
ouvriers et employés se mob ilis ent
pour exprimer leur mécontentement.
Du 5 au 9 aoOt 1929, une grève
p ara lyse l'industrie minière dans la
région de Lupen i..
»
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