Romain Bertrand - Une histoire à parts égales - fiche
Publié le 07/05/2014
Extrait du document


«
En définitif les historiens ne s'intéressèrent qu'aux sources européennes comme par exemple
Richard Winstedt qui affirmait en introduction de son histoire de la littérature malaise
classique que :
« le germe de toute romance malaise est une fable […] manipulée par des gens immensément
ignorants et incapables de tolérer l'unité de temps et de lieu et la vérité historique »
On n'en finirait pas de porter des jugements péjoratifs portés sur les littératures et les
historiographies insulindiennes.
Encore aujourd'hui l'idée perdure que ces sources ne peuvent être
passible que d'un usage documentaire ancillaire et lacunaire.
L'histoire de l'insulinde portée par des
orientaliste est donc toujours européocentrique en ce sens qu'elle est l'histoire des Européens dans
l'océan indien, et donc in fine une histoire de l'Europe hors de l'Europe.
Le monde insulindien
demeure un champ historique presque vierge, Romain Bertrand dresse alors le constat amère de
notre méconnaissance en Europe sur cette partie du monde, reflet d'un désintérêt évident.
B) Influences et prédécesseurs
La vision des orientalistes comme celle de Kern ou de Winstedt ne reflètent aucunement l'historicité
du monde insulindien.
Avant d'exposer les avatars de la recherche de l'auteur, il convient de rappeler
brièvement les influences de l'auteur, les travaux qui participèrent à un renouveau dans l'écriture des
mondes extra-européens.
L'auteur reprend alors à son compte le projet braudélien de dessiner les contours d'une grammaire
des civilisations.
Braudel prêcha pendant longtemps « qu'il n'y a pas une histoire d'Europe mais une
histoire du monde ».
Sa grammaire des civilisations propose d'étudier les grandes civilisations, dans
l'idée d'une multiplicité évidente des explications de l'histoire, une dialectique fondée sur la
diversité des temps historiques.
De la même manière Jacobus Van Leur en 1940 soulignait déjà que
l'histoire du monde devait refuser « le primat d'une histoire vue du pont du navire de négoce
européen ».
En ce sens le récit lénifiant des grandes découvertes, au services des catéchismes
nationaux, ne reflètent en aucun cas la réalité historique des mondes extra-européens.
L'histoire globale contemporaine ne reconnaît pas non plus cet idéal européocentrique, et rompt
ainsi avec toute logique de classification des civilisations, en se déportant sur le terrain de la
comparaison.
Quelques travaux pionniers influencèrent ce décentrement de de l'écriture de l'histoire
du monde.
Un décentrement qui s'opère d'un point de vue géographique autant que temporellement
et qui porte une attention particulière à l'histoire des pratiques économiques et commerciales mais
aussi politiques et religieuses.
Mais c'est surtout dans le sillage de l'histoire connectée que s'inscrit la démarche de Romain
Bertrand.
Ce champ à part entière de l'histoire globale prend pour domaine propre le
questionnement des premières rencontres entre l'Europe et les sociétés politique extra européenne.
Dans ce contexte les travaux de Jean Aubin sur les relations insulindo-persannes, de Sunjay
Subrahmanyam sur l'Inde portugaise, de Serge Gruzinski sur le Mexique hispanique peuvent être
cités.
L'ensemble de ces travaux proposent une histoire connectée ; c'est à dire une histoire des
connexions , des situations de contacts entre des groupes d'acteurs appartenant à des sociétés
géographiquement éloignées..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Fiche de lecture histoire et mémoires
- Reconnaître des fractions égales 2 Découvrir Une histoire de bandes o Question a.
- HISTOIRE DU DÉCLIN ET DE LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN (résumé)
- Fiche de révision du chapitre d’histoire : La France et la construction de nouveaux Etats (1848 à 1870).
- histoire fiche