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Rodolphe Ier de Habsbourg

Publié le 22/02/2012

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Lorsque, le 1er octobre 1273, les électeurs germaniques, désormais réduits à un collège de sept membres, réunis à l'appel de l'archevêque de Mayence Werner pour donner un successeur à Richard de Cornouailles, portèrent leur choix sur Rodolphe de Habsbourg, l'on éprouva, en terre d'Empire, un profond soulagement. Après vingt-trois ans d'anarchie dont l'Empire avait profondément souffert avec les successeurs contestés et rivaux entre eux du grand empereur Frédéric II, mort en 1250, voici qu'allait prendre fin sa période la plus critique, le Grand Interrègne, die Kaiserlosezeit, comme les historiens d'outre-Rhin l'ont baptisée, pour la stigmatiser.

« Si le roi de Bohême se trouvait alors à la tête de tant de principautés, c'est qu'il avait su mettre à profit l'anarchienée du Grand Interrègne pour s'en rendre maître et que ces acquisitions n'étaient en fait que des usurpations dontRodolphe décida d'entreprendre la restitution.

Après avoir déclaré Ottokar déchu de tous ses titres et lui avoir retirésa qualité de Prince Électeur pour la donner au duc de Bavière, il s'assura dans une première campagne lareconquête de la Carinthie et de la Carniole et, après s'être emparé de Vienne le 18 octobre 1276, il y conclut unetrêve avec Ottokar, le contraignant, fort qu'il était de l'appui du roi de Hongrie Ladislas IV, à renoncer à tous sesavantages.

Deux ans plus tard, pourtant, Ottokar reniait ses engagements et pénétrait en Autriche à la tête d'uneforte armée ; sans perdre une minute, et malgré la défection du duc de Basse-Bavière, Rodolphe monta uneexpédition qui devait se terminer par la bataille de Dürnkrut où le roi de Bohême trouva la mort le 26 août 1278.

Dece jour date l'établissement de la dynastie des Habsbourg sur le Danube. Fort de cet éclatant succès, Rodolphe de Habsbourg pouvait désormais entreprendre en Allemagne même larestauration de la monarchie dans son ancienne puissance.

Non pas que la chose lui fût aisée, car les princesallemands étaient inquiets de voir avec quelle âpreté celui qu'ils avaient élu comme roi, parce qu'ils n'auraient rien àredouter de lui, s'attachait à récupérer, souvent à leurs dépens, toutes les terres et tous les droits de la couronne.Sachant, pourtant, qu'il ne nourrissait aucune ambition personnelle, ils consentirent, en accord avec les villes, àrenouveler les promesses de paix, Landfrieden, que Frédéric II avait conclues avec eux pour mieux assurer lerétablissement de l'ordre en Souabe comme sur les bords du Rhin et permettre ainsi, avec un rendement accru desimpôts, la restauration des finances de l'État.

En nommant des administrateurs relevant directement de lui et enplaçant des hommes à sa dévotion à la garde des forteresses qu'il faisait édifier dans les grandes villes, il sut,d'autre part, faire respecter partout une autorité qu'il voulait à ce point limitée aux pays germaniques et protégéedes appels à l'aventure venant de l'Italie qu'il renonça à l'usage du latin dans sa chancellerie dont les actes qui enémanaient furent désormais toujours rédigés en allemand. La situation ainsi rétablie dans l'ancien royaume de Germanie, Rodolphe de Habsbourg n'aura plus alors qu'un souci :transmettre à l'un de ses fils, Albert l'aîné ou Rodolphe le cadet, la couronne royale, gage de l'accession à la dignitéimpériale à laquelle il avait dû renoncer pour lui-même.

On le verra s'efforcer d'obtenir des Électeurs qu'ils associentl'aîné, Albert, à son gouvernement et assurent ainsi l'avenir de la dynastie.

C'était, en fait, aller à l'encontre d'unetradition séculaire et porter atteinte à un privilège dont les Princes Électeurs se montraient singulièrement jaloux etRodolphe mourra à Spire le 15 juillet 1291 sans que son beau projet eût abouti.

Mais lorsque les mêmes PrincesÉlecteurs auront, sept ans plus tard, à donner un successeur à Adolphe de Nassau qu'ils avaient placé sur le trônede Germanie à la mort de Rodolphe, c'est au fils de Rodolphe, Albert d'Autriche, qu'ils feront appel, témoignant ainsidu prestige incontesté dont la maison de Habsbourg jouissait désormais à leurs yeux. »

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