Robert le Magnifique, le duc pèlerin, père de Guillaume le Conquérant
Publié le 26/06/2013
Extrait du document
A 17 ans, Robert le Magnifique coiffe la couronne ducale de Normandie. Il ne régnera que huit ans. En 1035, avant de partir en pèlerinage à Jérusalem, il désigne comme héritier son fils illégitime, le futur Guillaume le Conquérant. Le duc Robert mourra en juillet, à Nicée, sur la route du retour.
«
Duc à dix~sept ans
Robert n'a que dix-sept ans
quand il se retrouve à la tête du
duché.
A+il quelque peu forcé
le destin? Son frère, Richard Ill,
est mort soudainement, en
1027, après une seule année de
règne.
On soupçonne un empoi
sonnement.
On suspecte forte
ment Robert.
Le fait est que ce
cadet contestataire n'a jamais
reconnu l'autorité
de son aîné.
Son
père lui a légué le seul com
té d'Hiemois, un bien pauvre
fief
dont il ne se satisfait" pas .
Il
se soulève.
Le duc Richard Il n'a
raison
de ce fils rebelle qu'en
mettant le siège devant Falaise,
où
celui-ci s'est retranché.
C'est
aussi à Falaise
que Robert fait le
siège de la belle Herleue.
Ro
bert a dix-sept ans.
Robert est
amoureux .
Avec la fille du tan
neur Foubert, il aura deux en
fants : Adélaïde et Guillaume.
Mais ne se mariera pas.
Empoisonneur ou pas, voilà
Ro
bert sur le trône de Normandie .
Sa fougue querelleuse d'ado
lescent ne l'a pas abandonné.
Il
attaque son oncle Robert, ar
chevêque de Rouen, dans sa
ville dÉvreux, l'obligeant à se
réfugier à la Cour
de France.
Quand
il ne commet pas lui-mê
me d'incartades, il laisse les sei
gneurs normands, pour la plu
part de son âge, perpétrer leurs
méfaits.
Pire,
il les encourage.
Églises, cathédrales
et monas
tères du duché se voient ainsi
dépouillées d'un grand nombre
de leurs biens fonciers.
Vient enfin l'âge
de raison .
Ro
bert a vingt ans.
Il est à un tour
nant de sa vie.
Il se réconcilie
avec son oncle, fait amende
ho
norable en restituant par
chartes les terres et les droits
des églises spoliées
par ses vas
saux.
Il écrit qu'il « comprend
avoir mal
agi», mais que c'était
« sous la pression de mauvais
conseillers .
» Une indulgence à
mettre
au compte des moines
qui ont tenu sa plume.
Mieux
ROBERT LE MAGNIFIQUE
OU ROBERT L'EXTRAVAGANT ?
Sur la route de la Terre sainte, le duc de Normandie, passant
par Rome, aurait couvert d'un
manteau la
statue équestre
d'un empereur qu'il trouvait trop nu, raillant « ces Romains
qui laissent leur seigneur
dévêtu hiver comme
été ».
Approchant de Constantinople, il aurait fait mettre des fers
en or aux sabots de ses mules,
afin
que la population les
ramasse et oublie ainsi la
fâcheuse réputation qu'ont les
Normands émigrés
de piller
l'or
des autres.
Devant
Jérusalem, il aurait versé pour
une foule
de pauvres gens les pièces d'or requises pour
accéder à la Ville sainte ...
Ces extravagances émaillent le
récit du pèlerinage du duc de
Normandie.
Robert a été « le Magnifique >> jusque
dans son repentir ...
vaut ménager le duc pour éviter
de saper son autorité .
Il va en
avoir grand besoin.
L'heure du repentir
Robert se repent de ses exac
tions.
Pour gouverner le duché,
il ne manque pas de sages
conseillers.
Son oncle Robert,
Gilbert de Brionne, Mauger de
Corbeil : la famille ducale l'en
toure.
Les fidèles, tels Onfroy
de Vieilles, le sénéchal Osbem,
le connétable Turold, répon
dent toujours présent.
Tous
sont là comme ils
l'ont été du
temps de Richard JI, et même
de son grand-père Richard (••.
Cette continuité permet à la
Normandie
de garder son rang
au sein du royaume de France.
Pour preuve, Henri ,.
, fait appel
au jeune duc quand sa mère,
Constance, intrigue
pour l'écar
ter du trône.
En remerciement,
le
duc de Normandie reçoit le
~ EDITIONS ~ATLAS
Vexin français.
Le cadeau est
empoisonné.
Les Français
n'au
ront de cesse, par la suite , de le
récupérer.
Robert ,., ne se
contente pas
de porter secours.
Il a des ambitions territoriales .
Il
lorgne
la Bretagne, où il lance
des raids.
Il tente une expédi
tion en Angleterre : un échec.
Ces batailles
ne l'empêchent
pas de contribuer à relancer la
vie monastique.
C'est
lui qui fait
restaurer
l'abbaye de Cerisy,
que les Vikings ont mise à mal
un siècle
plus tôt.
Pendant ce temps, le jeune
Guillaume est élevé noblement
et richement à Falaise .
Malgré
ses nombreuses absences,
Ro
bert l'aime comme un fils légiti
me .
Le Magnifique ne reviendra
jamais
de Jérusalem.
Il meurt en
juillet, à Nicée, sur la route du
retour .
Son périple donnera
naissance à de multiples lé
gendes.
Ces récits ont sans dou
te bercé l'enfance de Guillau
me.
De quoi le réconforter
quand les événements vien
dront à se faire cruels.
Ils le se
ront.
Guillaume est bien trop
jeune.
Robert est mort trop tôt.
D 'aucuns en profiteront,
prépa
rant de douloureuses épreuves
à l'héritier de la Couronne de
ducale.
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- BAUDOUIN V de FLANDRE (mort en 1067) Beau-frère de Henri Ier, beau-père de Guillaume le Conquérant, il est aussi tuteur du jeune Philippe Ier (1060), pour lequel il gouverne avec sagesse.
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