Richelieu le bâtisseur

« rue Vivienne, rue Notre-Dame­ des-Victoires , sur les anciens fossés , rue de Cléry et rue de Mail.

Légué à Louis XIII dès 1636 , le Palais -Cardinal sera rebaptisé Palais-Royal lorsque la reine mère Anne d'Autriche viendra s'y installer avec le jeune Louis XIV en 164 3.

Une nouvelle Sorbonne Le cardinal de Richelieu ne su­ pervise pas seulement les tra­ vaux de sa résidence particu­ lière, et, en présidant à l'édifi­ cation de nouveaux et presti­ gieux bâtiments, c'est toujours à sa gloire qu'il travaille ! Élu proviseur de la Sorbonne en 16 22, alors que sa fortune était encore incertaine, il a décidé sitôt promu ministre de Louis XIII de faire raser les locaux, presque en ruine , de la faculté de théologie, ainsi que les collèges de Calvi et Notre ­ Dame des Dix-Huit, qu 'il a achetés .

Sur l'emplacement ainsi libéré, il a chargé l'archi ­ tecte Jacques Lemercier de re­ construire la Sorbonne et son collège , ainsi que d'édifier une chapelle neuve dans le style gothique .

Quatre ans plus tard , plutôt que de restaurer comme prévu la vieille église du x1v • siècle, autour de laquelle s'élèvent les nouveaux bâtiments de la Sorbonne, le cardinal préfère la remplacer par une église plus vaste et plus monumentale, destinée à trôner au centre d 'un quartier dévolu à l 'ensei­ gnement , et à être son mauso­ lée ! Les plans sont dessinés par Lemercier et la première pierre est posée en mai 1 63 5.

Le sanctuaire, dont la façade est dégagée par l'ouverture d 'une place (l'actuelle place de la Sorbonne) et dont le côté sud doit être agrémenté de jar­ dins , est achevé en 1642, l'an­ née même où le cardinal bâtis ­ seur rend son âme à Dieu .

ift!aE OITI ONS 1:1;m ATLAS UNE IMPRIMERIE ROYALE Richelieu préside également à la fondation d'une Imprimerie royale, une façon de contrôler l'activité des imprimeurs et de susciter des impressions savantes et de luxe .

L'imprimerie royale est installée en 1639 dans la Grande Galerie du Louvre ; la maîtrise d'œuvre des travaux est confiée à Sublet de Noyers, secrétaire d'État à la Guerre et surintendant des Bâtiments royaux.

Deux ans plus tard, l'établissement occupe cinq grandes salles voûtées : ses cinq presses sont disposées dans une salle ; les feuilles sèchent dans les autres pièces, où sont également entreposés les ouvrages réalisés ; la chambre de composition est située à l'étage supérieur.

Dans l 'Europe du XVII" siècle, les presses vaticanes et les imprimeurs hollandais diffusent des ouvrages scientifiques et des textes religieux conformes au concile de Trente et contre la Réforme protestante, des livres bon marché et des impressions de grand luxe .

Louis XIII veut rivaliser de prestige avec ces éditions, et Richelieu « multiplier les belles publications utiles à la gloire du roi, au progrès de la religion et à l'avancement des lettres ».

Les premières œuvres sorties de l'imprimerie royale dès 1640 sont un Nouveau Testament en deux volumes, De imitatione Christi, le « best-seller » écrit au début du siècle par François de Sales, et le premier tome des Œuvres de saint Bernard de Clairvaux .. »