Révocation Edit de Nantes
Publié le 03/01/2013
Extrait du document
«
I.
Les prémices de la révocation
1) L’offensive jusqu’en 1679
En 1656, Mazarin décide d’appliquer avec une très grande rigueur l’Edit de Nantes, pensant ainsi
que les protestants reviendraient à l’église catholique.
On compte entre 1661 et 1679 , douze édits
restrictifs faits par le conseil du roi.
Certains temples furent démolis (comme à Metz où il est
remplacé par une église jésuite ).
Plusieurs déclarations et arrêts royaux entre 1661 et 1669
accentuèrent la politique oppressive contre les huguenots, la plupart des déclarations concernaient
le prêche des pasteurs avec des interdictions de prêcher ailleurs que dans des temples, et dans des
villes dépourvues de temple.
Les arrêts insistaient sur les psaumes, interdits d’être chantés en
dehors des temples.
D’autres arrêts réglèrent les obsèques des religionnaires : en 1663 on
n’autorisa les funérailles qu’au lever du jour ou à la tombée de la nuit, le nombre de participants
fut fixé à trente, puis à dix.
Ces attitudes restrictives visaient aussi à multiplier les sanctions pour
des infractions.
De plus, une caisse des économats (appelée des « conversions » par les réformés)
fut crée en 1676 par Pellisson pour récompenser les nouveaux convertis.
Cependant cette
politique visant à faire respecter l’Edit de Nantes ne s’avéra pas très efficace.
2) La persécution violente (1679-1685)
Le 25 juin 1680, un arrêt interdit de se convertir du catholicisme au protestantisme.
Marillac, un
intendant du roi, propose dans le but de lui plaire, d’utiliser, d’abord dans le Poitou des soldats,
les dragons.
La dragonnade est un moyen de persuasion brutal pour les populations.
Ces soldats
du roi logent chez l’habitant, protestant, et tentent par tous les moyens de le faire abjurer car « le
roi le veult ».
Les moyens employés sont proportionnels à la résistance de l’habitant :
démonstration de force, pillage, viol, meurtre.
Quand un village se convertissait, les soldats
passaient à un autre.
Cette première dragonnade fut la plus spectaculaire et la plus efficace pour
les gens de la Cour.
Bientôt il suffisait d’annoncer l’arrivée des dragons pour que les populations
se convertissent en masse.
En décembre 1684, l’exercice du culte est interdit là où il y a moins de
10 familles protestantes et en mai 1685 , ce sont les galères qu’encourent les réformés fugitifs s’ils
sont arrêtés.
Au mois d’octobre 1685, le gouvernement vint à penser, au vu des abjurations très
nombreuses, que l’Edit de Nantes était caduc puisqu’il n’y avait plus de protestant.
II.
La Révocation : enjeux politiques et enjeux religieux
1) L’Edit de Fontainebleau : son contenu
Le 18 octobre 1685, Louis XIV révoque l’édit de Nantes.
Il est enregistré par le parlement de
Paris le 22 octobre.
Dans cet édit, plusieurs articles sont importants, tout d’abord l’article 1 qui
révoque l’édit de Nantes, et ordonne la destruction de tous les temples.
L’article 3 interdit
l’exercice du culte réformé et les écoles pour enfants protestants.
Les articles 4 et 5 donnent le
choix aux « ministres » c’est-à-dire les pasteurs, entre la conversion et l’exil.
Ensuite, l’article 10
interdit aux protestants non-convertis de quitter le royaume sous peine de galères et de prison,
mais que les protestants émigrés sont autorisés à revenir dans le Royaume et pourront retrouver la
possession de leurs biens.
Enfin, l’article 12 termine l’édit royal de façon ambiguë : « Pourront au
surplus lesdits de la RPR, en attendant qu’il plaise à Dieu de les éclairer comme les autres, de
2.
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