République FÉDÉRALE D’ALLEMAGNE de 1950 à 1959 : Histoire
Publié le 13/12/2018
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L’ère Adenauer
L’histoire de la République fédérale d’Allemagne des années cinquante est largement dominée par la forte personnalité de Konrad Adenauer, catholique ardent, ex-maire de Cologne destitué par le régime nazi. En 1949, la majorité constituée par la CDU (Union démocrate-chrétienne) et son équivalent bavarois la CSU (Union sociale-chrétienne) étant trop faible, il s’assure la majorité absolue au Bundestag en s’alliant avec les libéraux (FDP) et le parti allemand (DP). Le chancelier est toutefois obligé d’élargir cette coalition aux partis des réfugiés (GDB/BHE) lorsque la coalition CDU/CSU perd la majorité aux élections législatives du 6 septembre
1953. Le 15 septembre 1957, la CDU et la CSU sont de nouveau largement majoritaires et le gouvernement de Konrad Adenauer ne compte plus alors que deux ministres du parti allemand. Le parti d’opposition social-démocrate (SPD) conduit par Kurt Schumacher revendique, quant à lui, la réunification de l’Allemagne. Au congrès de Bad Godesberg du 13 novembre 1959, le SPD se démarque de l’idéologie marxiste pour devenir un parti de gauche modéré. L’opposition extra-parlementaire (APO), un mouvement d'extrême gauche antimilitariste, tente d'empêcher le rapprochement du SPD et de la CDU, mais en vain. Quant au parti communiste (KDP), il a été interdit par le tribunal constitutionnel le 17 août 1956.
L’intégration dans le bloc occidental et la question allemande
Les accords de Petersberg signés entre la Haute Commission tripartite alliée et Adenauer le 22 novembre 1949 avaient autorisé le gouvernement fédéral à établir des relations diplomatiques et commerciales avec les autres États et à prendre part aux décisions concernant la Ruhr. En 1950, Konrad Adenauer suggère de créer une union franco-allemande en adhérant au plan Schuman, élaboré par Jean Monnet, qui proposait de placer la production du charbon et de l’acier en Europe sous une haute autorité commune, et devait ainsi aboutir à la fondation de la CECA en 1951. Le chancelier Adenauer, qui redoute une intervention armée de l’Allemagne de l’Est, demande également un renforcement des troupes des Alliés occidentaux et la participation de contingents allemands dans une éventuelle armée européenne. Cette décision, prise sans la consultation de son gouvernement, provoque la démission du ministre de l’intérieur Gustav Heinemann. Cette question fait l’objet de nombreux débats, car l’opinion publique n’est pas encore préparée à la contribution de l’Allemagne à la défense européenne. Le SPD vote lui aussi la loi sur la constitution de l’armée fédérale. En octobre 1950, le président du Conseil français René Pleven lance l'idée d’une Communauté européenne de défense (CED) qui suscite un écho favorable à Bonn. En revanche, les propositions répétées du gouvernement de la RDA en vue de consultations interallemandes sont systématiquement refusées par le gouvernement de Bonn qui exige l'organisation d’élections générales préliminaires. Celles-ci n’auront jamais
«
Ci-dessus:
Ludwig Erhard.
ministre de l'Économie
du gouvernement Adenaue r.
© Batwia Ver/ag
Ci-dessous:
Kurt Schumacher, ii la tête
du parti d'opposition.
le SPD.
est un farouche adversaire
du chancelier Adenauer.
© Friedrich Ebert Stiflllng lieu
car les conditions exigées par la
RDA sont inacceptables pour Bonn.
Juste avant l'intégration militaire de la
RF A dans le bloc occidental, Joseph
Staline propose en mars 1952
l'élaboration d'un traité de paix avec
une Allemagne réunifiée.
Une
proposition qui est aussitôt refusée par
le gouvernement Adenauer.
Le projet
de CED ratifié par le Bundestag est
rejeté en France par l'Assemblée
nationale le 30 août 1954.
Aussi, les accords
de Londres et de Paris
(23 octobre 1954) décident la création
d'une armée fédérale (Bundeswehr)
autonome, intégrée à l'OTAN.
Les
traités de Paris sur la formation de
l'Union de l'Europe occidentale
(UEO) sont ratifiés l'année suivante
(le 5 mai 1955).
Il s'agit d'une alliance
défensive entre la France, la Grande
Bretagne et les pays du Benelux,
l'Italie et l'Allemagne fédérale.
C'est
la fin du statut d'occupation;
l'Allemagne fédérale est désormais un
É tat souverain et, le 9 mai 1955, elle
entre dans l'OTAN.
L'Union
soviétique est le seul pays du bloc de
l'Est avec lequel la RF A entretient des
relations diplomatiques, ce qui lui
permet entre autres d'obtenir la
libération de tous les prisonniers de
guerre encore détenus en URSS.
Conformément à la doctrine Hallstein,
la RFA s'engage à rompre ses relations
diplomatiques avec tout pays qui
reconnaîtrait la RDA.
Cette sanction
est appliquée pour la première fois à la
Yougoslavie le t•• janvier 1957.
Berlin
et exige la démilitarisation de la
ville.
Le SPD présente alors un projet
prévoyant la constitution d'une
Allemagne unifiée neutre , mais ce
pro jet est rejeté catégoriquement par
le gouvernement Adenauer.
Le «miracle économique»
La Sarre, intégrée économiquement à
la France depuis 1947, obtient son
autonomie en 1950, la France restant
toutefois responsable de la Défense et
des Affaires étrangères.
Konrad
Adenauer adopte une position
modérée à propos du statut de la Sarre
car il craint de nuire aux relations
franco-allemandes.
Les traités de Paris
stipulent le maintien de la séparation
politique de la Sarre et son
rattachement économique à la France,
un statut qui devrait prendre fin avec la
signature d'un traité de paix entre les
deux pays.
Mais un référendum a lieu
Je 23 octobr e 1955 et une large
majorité ( 67,7 %) de la population se
prononce contre le statut de la Sarre.
Une série de traités sont alors signés et
le l" janvier 19571a Sarre est rattachée
po litiquement à l'Allemagne, dont elle
devient le dixième land.
La plus grande réussite économique et
sociale de l'Allemagne fédérale
d'après-guerre est sans doute
l'intégration des 10 millions de réfugiés
et de rapatriés des régions orientales
allemandes et des pays de l'Est.
Ils
constituent un potentiel de main
d'œuvre considérable et contribueront
au.
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