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RELATIONS ENTRE ÉTATS DE 1830 A 1848 - LES CRISES EUROPÉENNES

Publié le 17/05/2011

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De 1830 à 1848, aucune guerre n'a eu lieu entre les grandes puissances européennes, malgré quelques crises graves. Louis-Philippe, qui a tenu pendant tout son règne à s'occuper personnellement de la politique extérieure, a voulu essentiellement maintenir la paix, et il y a réussi, en s'appuyant sur l'alliance anglaise particulièrement dans les deux périodes 1830-1834 et 1841-1846. Cette entente cordiale n'a d'ailleurs pas toujours été très solide, elle a été voulue par les gouvernements plus que par les peuples. Dès 1834 les affaires d'Espagne, puis au milieu du règne la soudaine gravité de la question d'Orient (1839-1841), qui faillit provoquer un conflit européen, ont causé des heurts et des brouilles entre les deux pays dont les intérêts s'opposaient hors d'Europe (affaire Pritchard); après les mariages espagnols de 1846, Louis-Philippe, renversant sa politique, se tournait vers l'Autriche, quand éclata la Révolution de 1848.

« l'Autriche, la Prusse et la Russie le traité de Londres (15 juillet 1840), par lequel Méhémet Ali serait sommé deconsentir dans les vingt jours à ne garder que l'Égypte ; sinon les puissances ne lui garantiraient plus rien.

EnFrance, une explosion violente de haine se produisit contre l'Angleterre et l'Allemagne ; on crut à la guerre, maisLouis-Philippe, qui ne la voulait à aucun prix, renvoya Thiers qui en était partisan et prit Guizot comme ministre desAffaires étrangères; Guizot réussit à calmer Palmerston.

Le 10 mai 1841, Méhémet-Ali cédait, il rendait la Syrie à laTurquie et ne gardait que l'Égypte à titre héréditaire ; le 13 juillet 1841, les cinq grandes puissances y compris laFrance signaient la Convention des Détroits, en vertu de laquelle, en temps de paix, l'accès des Dardanelles et duBosphore est interdit aux navires de guerre de toutes les puissances.

A cette occasion le sentiment nationalallemand s'était fortement manifesté (le « Rhin allemand »). III.

— L'« Entente cordiale » de 1841 à 1846. Guizot, qui dirige la politique extérieure de la France, et, Aberdeen, chef du parti tory, qui dirige la politiqueextérieure de l'Angleterre, désirent s'entendre contre l'opposition libérale dans leurs pays respectifs, et, après lacrise de 1840, pour maintenir la paix, reviennent à l'« Entente cordiale » de 1830; mais cette entente était vouée àl'échec, car les intérêts nationaux et dynastiques des deux nations étaient en désaccord, et les susceptibilitésnationales très éveillées empêchèrent les gouvernements de poursuivre leur alliance comme ils l'auraient voulu, sibien que l'histoire de l' « Entente cordiale » est en réalité l'histoire des conflits franco-anglais sur un certain nombrede points dont les plus importants sont : l'affaire du droit de visite, l'affaire Pritchard et l'affaire des mariagesespagnols. A) Affaire du droit de visite.

— En 1815, le Congrès de Vienne avait décidé d'abolir la traite des nègres et avaitconfié aux puissances maritimes : France et Angleterre, le soin de poursuivre les négriers et de visiter les navires decommerce pour s'assurer qu'ils ne transportaient pas de nègres.

Pour accélérer la fin de la traite, le 20 décembre1841, Guizot signait un accord par lequel le droit de visite s'exercerait non seulement sur les côtes d'Afrique, maissur celles d'Europe et d'Amérique ; de plus le nombre des vaisseaux de guerre anglais chargés de l'exercer devenaitillimité.

Les Chambres françaises refusant de ratifier ce traité trop favorable aux-Anglais, Guizot dut reprendre saparole et engager de nouvelles négociations qui aboutirent à un nouvel accord, celui du 29 mai 1845, par lequel ledroit de visite ne serait exercé que sur les côtes d'Afrique et par vingt-cinq navires de guerre de chaque nation.

Cefut au tour de l'opinion anglaise de manifester son mécontentement de ce qu'elle considéra comme une humiliation.

B) Affaire Pritchard.

— Un commerçant anglais, Pritchard, avait réussi en 1826 à imposer à la reine de Tahiti leprotectorat britannique.

Des Français ayant été maltraités, malgré une convention de 1838, l'amiral Dupetit-Thouarsvint en 1842 exiger réparations ; en l'absence de Pritchard, la reine demanda à l'amiral et obtint l'établissement duprotectorat français.

Pritchard, à son retour, tentant de fomenter une insurrection, Dupetit-Thouars le fit déporter.L'opinion anglaise s'étant indignée, Guizot proposa aux Chambres d'accorder une indemnité à Pritchard ; celle-ci nefut votée qu'à une faible majorité, et l'opinion française manifesta son hostilité.

C) Les mariages espagnols.

— La reine Isabelle II devait atteindre en 1846 sa seizième année et par conséquentdevenir majeure ; Louis-Philippe projeta alors un double mariage : la soeur de la reine, l'infante Marie-Louise,épouserait le duc de Montpensier, dernier fils du roi des Français, Isabelle.

II épouserait Don François d'Assise deBourbon, son cousin germain.

Le gouvernement anglais, qui avait d'abord pensé marier la reine à un prince allemandde la famille des Saxe-Cobourg, neveu de la reine Victoria, se rallia au projet de Louis-Philippe, en exigeantseulement que le mariage de l'infante avec le duc de Montpensier n'ait lieu qu'après celui de la reine avec soncousin.Mais Palmerston, revenu au pouvoir en juin 1846, reprit la candidature du prince allemand; une lutte diplomatiquetrès vive s'engagea entre les deux gouvernements, mais l'ambassadeur français l'emporta et, le 10 octobre 1846, lareine Isabelle décidait pour le même jour son mariage et celui de sa soeur.

La reine Victoria s'indigna, et toutel'opinion anglaise avec elle, de ce qu'elle appelait un manque de parole du roi des Français, et l'Entente cordiale nesurvécut pas à l'incident. IV.

— Rapprochement de la France et des cours du Nord. Les dernières années du règne de Louis-Philippe furent marquées par un rapprochement du roi avec les cours duNord et en particulier avec l'Autriche.

Le roi, qui avait déjà tenté un tel rapprochement vers 1836 en essayant demarier son fils aîné le duc d'Orléans à une archiduchesse autrichienne et avait échoué (blocus matrimonial), y réussitcette fois ; Metternich approuva les mariages espagnols et en revanche la France le laissa occuper et annexer laRépublique de Cracovie, lambeau de territoire polonais resté indépendant depuis 1815.

Au cours de la guerre civilesuisse qui eut lieu en 1847, Metternich et Louis-Philippe soutinrent les cantons catholiques qui avaient créé uneConfédération particulière, le Sonderbund, contre les cantons protestants appuyés par Palmerston.

Enfin Palmerstonencouragée en Italie les mouvements révolutionnaires de janvier 1848, que la France et l'Autriche s'efforçaientd'empêcher.Mais la Révolution de 1848, en renversant Louis-Philippe, arrêta du même coup cette politique de collaboration. »

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