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regimes totalitaires

Publié le 17/10/2024

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« CH1/ Les régimes totalitaires Contexte : Au XXe siècle, la montée des régimes totalitaires est liée à une expansion croissante du rôle de l’État dans les domaines économiques et sociaux.

L’État devient plus interventionniste, et cette intervention s’accompagne d’une mainmise accrue sur le pouvoir politique, ce qui conduit à des régimes de plus en plus autoritaires, voire non démocratiques.

Le nazisme en Allemagne, le fascisme en Italie et le régime soviétique en URSS en sont des exemples marquants. I/ Les régimes totalitaires européens A) L’Allemagne nazie Profiter de la crise économique et politique des années 1930 permet à Adolf Hitler et au NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) de séduire les électeurs allemands avec une rhétorique populiste et revancharde.

Après son incarcération à la suite d’un coup d’État raté en 1923, Hitler rédige Mein Kampf, posant les bases de son idéologie.

Bien que le mouvement nazi reste marginal dans les années 1920, la crise des années 1930 accroît sa popularité, Hitler désignant les Juifs, les communistes et les vainqueurs de la Grande Guerre comme boucs émissaires. En juillet 1932, le NSDAP remporte 37 % des voix aux élections législatives.

Cependant, en novembre 1932, ce chiffre chute à 33 %.

Hitler s'associe à des industriels influents, ce qui conduit le président Hindenburg à le nommer chancelier le 30 janvier 1933.

Une fois au pouvoir, il manipule la situation pour supprimer la démocratie, surtout après l’incendie du Reichstag le 28 février 1933, qui lui permet d’adopter des décrets restreignant les libertés individuelles et d’éliminer ses rivaux communistes.

Aux élections de mars 1933, dans un climat de terreur, le NSDAP obtient 44 % des voix. Le 23 mars 1933, Hitler obtient les pleins pouvoirs, lui permettant d’arrêter tous ses opposants.

Le 14 juillet 1933, le NSDAP devient le parti unique.

La Nuit des longs couteaux, le 30 juin 1934, voit l'élimination des chefs de la SA et d'autres rivaux.

Après la mort de Hindenburg, Hitler fusionne les fonctions de chancelier et de président, devenant le Führer.

Il légitime son régime autoritaire par un plébiscite le 19 août 1934, où il obtient 90 % des voix. L’idéologie nazie est profondément antisémite.

Les Juifs, considérés comme inférieurs, sont privés de leurs droits civiques par les lois de Nuremberg en 1935, et subissent des persécutions systématiques.

La Nuit de cristal (9-10 novembre 1938) marque un pogrom organisé contre les Juifs, avec le pillage de 1 000 synagogues et 7 500 entreprises, et 30 000 Juifs arrêtés. Sur le plan international, Hitler aspire à étendre l’Allemagne et à se venger du traité de Versailles.

Il promeut l'idée de l'Espace vital (Lebensraum), justifiant l'annexion de territoires. Cela se concrétise avec l'Anschluss du 12 mars 1938, lors de l'annexion de l’Autriche, suivie de la volonté d'annexer les Sudètes, une région de Tchécoslovaquie peuplée de Allemands. B) Le fascisme italien En 1921, Mussolini réussit à faire élire des députés de droite et transforme son mouvement, les Faisceaux de combat, en Parti national fasciste (PNF).

Profitant de la division de la gauche, il obtient le soutien de la bourgeoisie, qui le voit comme une force antirévolutionnaire.

Le 30 octobre 1922, Mussolini organise la Marche sur Rome, ce qui lui permet de devenir Président du Conseil sous le roi Victor-Emmanuel III, qui laisse faire sans intervenir. Mussolini maintient la monarchie pour se donner une légitimité tout en abolissant progressivement toute opposition par les lois fascistissimes de 1925 et 1926, interdisant les partis d'opposition sauf le PNF.

L’assassinat du député Giacomo Matteotti en 1924 symbolise l’abolition de la démocratie.

La liberté de la presse est supprimée et la censure est rigoureusement appliquée par l'OVRA, la police politique secrète, qui installe un climat de terreur. Mussolini aspire à faire de l'Italie une puissance européenne.

Après la conquête de l’Éthiopie en 1935, il veut établir un empire inspiré de l'Antiquité, ce qui se reflète dans l'architecture de ses monuments.

Il adopte un salut fasciste inspiré du salut romain.

Pour lutter contre la crise économique de 1929, Mussolini met en place une économie autarcique, cherchant à développer le pays avec ses ressources internes. Dans les années 1930, il rêve d'étendre le territoire pour écouler la surproduction industrielle et réduire les pressions démographiques.

Son invasion de l'Éthiopie en 1935-1936 entraîne des sanctions de la Société des Nations, ce qui pousse l'Italie à quitter l'organisation en 1937. C) L’union soviétique Après la mort de Lénine en 1924, une lutte pour le pouvoir s'engage au sein du Politburo, opposant Trotski et Staline.

Ce dernier élimine ses rivaux, notamment Trotski, qu'il exilera avant de faire assassiner.

Staline poursuit la politique de modernisation initiée par Lénine. Pour ce faire, il impose une planification économique à travers des plans quinquennaux, visant des objectifs précis. Sa politique inclut une collectivisation brutale des dékoulakisation : les koulaks, petits propriétaires terriens, kolkhozes.

Cette collectivisation conduit à de graves échecs en Ukraine entre 1932 et 1933, appelée Holodomor, qui fait terres agricoles, entraînant la perdent leurs terres au profit des agricoles et à une famine massive entre 2,5 et 6 millions de morts. Staline gouverne par la terreur.

Pour maintenir la productivité, il installe un climat de peur où les traîtres supposés sont rapidement jugés, condamnés à mort ou déportés dans des camps de travail, les goulags.

À partir de 1936, Staline lance les procès de Moscou, des simulacres de procès qui éliminent toute opposition.

Les arrestations répondent à des quotas, et parmi un million et demi de personnes arrêtées, la moitié est exécutée et l'autre moitié envoyée au goulag.

Cette politique de terreur permet à Staline de régner sans partage dans un climat de peur omniprésente. II/ Les caractéristiques des régimes totalitaires A) Similitudes des régimes totalitaires Le début du XXe siècle en Europe voit le développement de plusieurs régimes autoritaires qui se revendiquent d’idéologies modernisatrices et révolutionnaires.

Bien que des courants idéologiques différents, ces régimes politiques présentent des similarités évidentes déjà mises en évidence par leurs contemporains.

Dans son ouvrage sur le sujet, la philosophe Hanna Arendt a développé le concept de « totalitarisme » pour définir ces types de régimes (Les origines du totalitarismes, 1951).

Elle fait ainsi référence tout à la fois à l’Italie fasciste, à l’Allemagne nazie et au stalinisme soviétique ; chacune de ces politiques ayant notamment pour point commun l’établissement d’un régime ne tolérant aucune opposition. Les régimes totalitaires sont étroitement liés à la personnalité de leurs dirigeants, tels que Mussolini, Hitler et Staline, dont l'idéologie se confond souvent avec leur volonté.

Ces chefs, à travers un culte de la personnalité, incarnent la nation : Staline se fait appeler « Petit père des peuples », Mussolini est le « Duce » et Hitler le « Führer ». Dans un État totalitaire, l'État est omniprésent et monopolise toutes les décisions sociales, économiques et politiques.

Il y a une fusion entre l'État et le parti unique qui détient le pouvoir, éliminant toute opposition et faisant s'effondrer les institutions démocratiques.

Le totalitarisme cherche à abolir les corps intermédiaires (religions, syndicats, etc.) et devient le promoteur de l'éducation, de la propagande et de l'endoctrinement de la jeunesse. Ces régimes exploitent les frustrations héritées de la Première Guerre mondiale, justifiant leur prise de pouvoir par la violence.

Mussolini utilise les anciens combattants pour former les chemises noires, le bras armé de son mouvement.

Les groupes paramilitaires, comme les chemises noires, les SA en Allemagne ou les brigades rouges en URSS, éliminent les rivaux politiques par intimidation ou assassinats, comme le meurtre du député Matteotti par Mussolini.

Staline, de son côté, élimine ses rivaux au sein du Parti communiste, notamment Trotski et Kamenev, et mène des purges lors des procès de Moscou. Les régimes totalitaires cherchent à transformer profondément la société, éliminant l'individu au profit des masses et créant un modèle monolithique.

L'idée de l'Homme nouveau est commune aux trois régimes, mais avec des nuances : • Pour les Soviétiques, l'homme socialiste est imprégné de principes marxistes-léninistes et opposé au capitalisme. • Les fascistes italiens aspirent à ressusciter l'esprit impérialiste romain. • Dans l'Allemagne nazie, l'Homme nouveau est un Aryen, considéré comme supérieur et destiné à dominer les autres races, valorisant force physique et loyauté envers le Führer. Les régimes totalitaires s’imposent par des méthodes autoritaires, abolissant la démocratie qu’ils voient comme un individualisme dangereux.

En Union Soviétique, l'idéologie marxisteléniniste persécute les classes bourgeoises et aristocratiques.

En Italie, Mussolini cible les communistes et démocrates, tandis qu'Hitler utilise la peur d'une révolution communiste pour suspendre les libertés individuelles. La soumission de la société se fait par un parti unique intégrant les structures de l'État et exerçant une censure systématique.

La propagande, omniprésente, valorise le parti et déifie le dirigeant, tout en visant à endoctriner la société.

Les loisirs et la jeunesse sont encadrés par des organisations comme les Ballila en Italie, les Jeunesses hitlériennes en Allemagne et les Komsomol en URSS. En Allemagne, la propagande est orchestrée par Joseph Goebbels, qui filtre les informations. Les organisations de jeunesse inculquent l’idéologie nazie, et l’adhésion devient obligatoire.

Le contrôle permanent de la société s’effectue par la Gestapo, et.... »

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