Réalités et limites de la croissance des Trente Glorieuses ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Allemagne.
Pour d'autres pays cette croissance est plus tardive (France) ou plus lente(Royaume-Uni) voire plus modérée (États-Unis), mais elle est générale.
Elle engendre l'apparition d'une nouvellesociété, la société de consommation, et permet une amélioration du niveau de vie.
Mais dès les années soixante, lacroissance trouve ses limites.
Il existe des « exclus de la croissance », régions, catégories sociales, activités ; etelle génère de nouveaux maux qui sont à l'origine du développement de contestations.
I — Les aspects de la croissance : des mutations profondes
A.
Une croissance soutenue...
1.
La croissance de la production atteint 4,5 % par an en moyenne de 1950 à 1973La croissance touche tous les secteurs d'activité.
Même si l'agriculture connaît un rythme de croissance plusmodeste, sa modernisation lui permet de faire des gains de productivité très sensibles et d'enregistrer uneaugmentation des rendements et donc de la production (la production de blé a plus que doublé de 1946 à 1974).L'industrie demeure le moteur de la croissance, stimulée par les innovations et la consommation de masse.
Lessecteurs industriels orientés vers la consommation des ménages ont entraîné dans leur sillage la production d'énergieet les industries de biens d'équipement.
La croissance la plus spectaculaire est à mettre à l'actif de l'industrieautomobile qui a décuplé ses capacités de production en vingt- cinq ans.
À partir des années soixante, ce sont lesindustries de pointe nées avec la troisième révolution industrielle qui soutiennent la croissance de ce secteur(industries nucléaire, aérospatiale et aéronautique, filière électronique).
Quant aux services, ils sont stimulés par lacroissance démographique et urbaine, les besoins des entreprises ou le gonflement des administrations lié au rôlecroissant de l'État.
Ces services créent déjà la moitié de la richesse produite dans les pays développés.
2.
Elle stimule la reprise puis la croissance des échanges internationauxEntre 1950 et 1970, les échanges triplent en volume alors qu'ils sont multipliés par cinq en valeur (la différences'explique par la hausse des prix des années soixante).
Avec un rythme moyen annuel de 7,5%, la croissance ducommerce est plus soutenue que celle de la production.
Elle bénéficie de la diversification des produits échangés,les produits manufacturés dépassant en valeur les matières premières et les produits agricoles.
Cependant, lamajeure partie du commerce international se fait au sein de l'OCDE et débouche sur une concurrence farouche entreles pays développés.
Enfin, si certains pays, comme l'Allemagne à partir des années 50, affichent des excédentscommerciaux d'autres, comme la France, sont souvent déficitaires ou le deviennent comme les États-Unis à partir de1971.
B.
...
mais inégale
1.
Les rythmes de croissance diffèrent selon les paysOn peut distinguer trois groupes de pays.
D'abord ceux qui enregistrent une très forte croissance, l'Allemagne dansles années cinquante et le Japon au cours de la décennie suivante qui atteint des records (10 % de croissanceannuelle).
Ce sont les vaincus d'hier, ils ont pu bénéficier d'un appareil de production moderne du fait desdestructions massives de la guerre et d'une paix sociale qui ont favorisé la croissance.
La France (comme l'Italie)connaît d'abord une croissance modérée mais qui décolle sur la période 1969-1973 atteignant 7 % par an.
Letroisième groupe est composé des pays qui enregistrent une croissance ralentie (3 à 4% par an) à l'image duRoyaume- Uni, dont le déclin ne finit pas, ou les États-Unis pour qui la croissance sur l'ensemble de la période 1950-1975 n'excède pas 3,7 %, ce qui s'explique par le niveau économique initial élevé.
Ils doivent même faire face à unrecul de leur PNB (Produit national brut) par trois fois en 1954, 1958 et 1970.
Certes, l'économie américaine connaîtun déclin relatif mais demeure, et de loin, la première du monde.
2.
L'expansion économique ne touche pas également toutes les branches industriellesL'activité industrielle est le moteur de la croissance économique mais toutes les activités n'en recueillent pas lesfruits.
Certains secteurs sont particulièrement dynamiques comme les industries de biens de consommation ou lesindustries de pointe.
Mais les activités plus anciennes, héritées de la première révolution industrielle, souffrentdavantage.
Les activités minières, par exemple, doivent faire face aux productions des pays du tiers-monde et despays neufs qui extraient la houille ou les minerais à moindre coût, d'autant plus que les vieux gisements des «paysnoirs » tendent à s'épuiser.
Les charbonnages doivent affronter la concurrence des hydrocarbures dont les prix sonttrès bas.
La sidérurgie, activité de main-d'oeuvre, souffre de l'augmentation des coûts salariaux.
Elle tente d'yrépondre en se modernisant par l'automatisation de la production et en déplaçant sa production vers les littoraux.Ce dernier phénomène est accentué par la mondialisation des transports qui réduit les coûts et permet ainsil'importation de matières premières à un prix très bas, ou d'exporter tout aussi facilement.
L'industrie textile est elleaussi touchée.
Elle fait les frais de la mondialisation de l'économie et de l'émergence de «pays ateliers» où la main-d'oeuvre est docile et bon marché.
C.
Les mutations sociales
1.
L'expansion assure le triomphe de la société de consommationLa part de la consommation de denrées alimentaires dans le budget des ménages diminue au profit de celle des biensde consommation durables,comme les appareils électroménagers ou encore l'automobile, et au profit des services, notamment de santé.
Cephénomène s'explique par l'augmentation des revenus.
Augmentation des revenus salariaux, liée aux gains deproductivité, et des revenus de transferts, dus aux redistributions de richesses par l'État providence.
La croissance.
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