Rapport du Général LUDENDORFF, devant l'État-major de l'armée allemande 1er octobre 1918), tiré du Journal du colonel von Thaer
Publié le 02/02/2013
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Terrible et effroyable! C'est cela, en effet! Lorsque nous fûmes réunis, Ludendorff vint au milieu de nous, le visage ravagé par la plus profonde douleur, pâle mais la tête haute. Vraiment une belle tête de héros germanique! je songeai aussitôt à Siegfried, mortellement blessé dans le dos par le javelot du traître Hagen. Il nous dit à peu près ce qui suit qu'il était tenu de nous faire savoir que notre situation militaire était devenue terriblement sérieuse. A tout instant notre front Ouest pouvait être rompu. Au cours des dernières journées, il avait fait savoir à Sa Majesté que le Haut commandement et l'armée allemande étaient à bout; que la guerre ne pouvait plus être gagnée, et que c'est plutôt l'effondrement final qui pouvait survenir à tout moment. C'est pourquoi le Haut commandement a demandé à Sa Majesté et au Chancelier de solliciter un armistice auprès du Président Wilson en vue d'un retour à la paix sur la base des 14 points. Il affirma encore qu'il n'avait jamais hésité à exiger de la troupe les plus grands efforts. Mais qu'ayant clairement reconnu que la poursuite de la guerre était inutile, il était maintenant d'avis qu'il fallait y mettre fin le plus rapidement possible, pour ne pas continuer à exposer les plus braves qui sont encore fidèles et capables de combattre. Comme le Chancelier Comte Hertling a démissionné, nous n'avons pour l'instant plus de Chancelier. Qui ça sera, la question reste ouverte. Mais j'ai prié Sa Majesté de porter au gouvernement les milieux auxquels nous sommes redevables pour l'essentiel de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Nous allons donc voir ces Messieurs entrer dans les ministères. Ce sont eux qui concluront la paix qui maintenant doit être signée. Ils devront manger la soupe qu'ils nous ont mijotée.
• Si la situation militaire sur le front Ouest justifie à ses yeux la demande d'armistice, il est certain que la crainte de voir éclater la révolution en Allemagne si la guerre se prolonge, compte beaucoup dans l'attitude de Ludendorff. Bien que n'étant pas lui-même issu de la caste nobiliaire - c'est pour cela qu'il ne peut avoir le titre de commandant en chef ~ il partage les opinions conservatrices de l'État-Major. Il se résigne, certes avec une « profonde douleur «, à la défaite qui met fin aux rêves pangermanistes d'expansion territoriale et de domination allemande sur l'Europe. Mais « l'effondrement final «, ce serait aussi la révolution, la fin de l'empire et d'une société à laquelle il est sans aucun doute profondément ataché. C'est peut-être ce qui l'amène à demander avec tant d'insistance qu'il soit mis un terme à la guerre : le régime politique et l'ordre social seraient sauvegardés.
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48 Corrigés d'histoire
douleur, pâle mais la tête haute.
Vraiment une belle
tête
de héros germanique ! Je songeai aussitôt à
Siegfried, mortellement blessé dans le dos
par le
javelot du traître Hagen.
Il nous dit à peu près ce
qui suit :
qu'il était tenu de nous faire savoir que
notre situation militaire était devenue terriblement
sérieuse.
A
tout instant notre front Ouest pouvait
être
rompu.
Au cours des dernières journées, il avait
fait savoir
à Sa Majesté que le Haut commandement
et l'armée allemande étaient à bout ; que la guerre
ne
pouvait plus être gagnée, et que c'est plutôt
l'effrondrement final qui pouvait survenir à tout
moment.
C'est pourquoi le Haut commandement a
demandé à Sa Majesté et au Chancelier de solliciter
un armistice auprès du Président Wilson en vue d'un
retour à la paix sur la base des Quatorze points.
Il
affirma encore qu'il n'avait jamais hésité à exiger de
la troupe les plus grands efforts.
Mais qu'ayant
clairement reconnu que la poursuite de la guerre était
inutile, il
était maintenant d'avis qu'il fallait y mettre
fin le plus
rapidement possible, pour ne pas continuer
à exposer les plus braves qui
sont encore fidèles et
capables
de combattre.
Comme le Chancelier Comte
Hertling a démissionné, nous n'avons pour l'instant
plus de Chancelier.
Qui ça sera, la question reste
ouverte.
Mais
j'ai prié Sa Majesté de porter au
gouvernement les milieux auxquels nous sommes
redevables
pour l'essentiel de la situation dans laquelle
nous
nous trouvons aujourd'hui.
Nous allons donc
voir ces Messieurs
entrer dans les ministères.
Ce sont
eux qui
concluront la paix qui maintenant doit être
signée.
Ils
devront manger la soupe qu'ils nous ont
mijotée.
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Rapport du Général LUDENDORFF,
devant l'État-major de l'armée allemande
o•r octobre 1918), tiré du Journal
du colonel von Thaer (p.
234)..
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