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Ramsès II

Publié le 22/02/2012

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Au moment où Ramsès II monta sur le trône (1298 av. JC), l'Égypte était engagée dans un duel avec le Hatti. Son père Sethi Ier, après de durs combats, venait de porter momentanément la frontière de l'Égypte sur l'Euphrate en faisant la conquête de l'Amourou. De son côté le Hatti, par une action diplomatique constante, avait groupé autour de lui les petits États qui le séparaient de la Méditerranée. La paix avait été signée entre l'Égypte et le Hatti en 1312 av. JC. A ce moment, l'Égypte portait son effort sur ses relations maritimes qu'elle étendait jusqu'à la mer Noire, se heurtant dans la mer Égée à la rivalité du Hatti qui y prétendait à l'hégémonie. De son côté, en faisant alliance avec Qadesh, le Hatti se préparait à la lutte contre l'Égypte en Syrie. Ramsès II, qui voulait faire de l'Égypte et de la Syrie un seul empire, transporta sa capitale de Thèbes à Tanis, située au point de jonction des voies maritimes et caravanières qui reliaient les cités du Delta avec les ports syriens, l'Asie et la mer Rouge.

« signataires qui ne tiendrait pas son serment. Ce traité assura la paix pendant cinquante ans dans toute l'Asie Antérieure.

Il constituait en outre un événement depremière importance dans le droit international de l'époque.

Rompant avec le principe de l'hégémonie universelle quiavait été à la base de la politique d'Aménophis III, il établissait une égalité absolue non seulement entre les deuxpays, mais entre leurs dieux, Rê pour l'Égypte et Teshoub pour le Hatti, censés avoir rendu l'un et l'autre un décretétablissant le traité.

Le caractère divin du traité constitue un effort pour établir un régime de légalité internationalesous la sanction des "Dieux Grands" de chacun des deux pays, se reconnaissant comme égaux. Ramsès II souligna ce qu'avait de neuf cette entente, en faisant graver sur une stèle érigée dans le temple d'Abou-Simbel "que le pays de Hatti conçoive ses desseins d'un seul cœur avec l'Égypte, cela on ne l'avait jamais connu". En affirmant que le traité est l'instrument de la politique que le dieu Rê et le dieu Teshoub ont faite pour l'Égypteavec le pays Hatti, Ramsès reconnaissait que toute guerre avec le Hatti serait désormais injuste puisque faitecontre la volonté de Rê.

La théorie de l'équilibre entre l'Égypte et le Hatti remplaçait celle de l'hégémonie universellede Rê.

Assurant à chaque État le libre développement de son activité et la sauvegarde de ses intérêts vitaux, cetraité fut scrupuleusement respecté pendant les quarante-six ans que devait encore durer le règne de Ramsès II de1278 à 1232 av.

JC valant à l'Égypte une longue et glorieuse période de paix. Suivant les anciennes traditions, l'alliance fut confirmée douze ans plus tard par un mariage qui, chose intéressante,fut négocié par la grande reine d'Égypte, Nefertari.

Un voyage du roi d'Égypte dans le Hatti et un autre du roi duHatti en Égypte furent décidés, mais ce dernier seul se réalisa, en l'an 34 du règne de Ramsès II.

Le roi Hattousil IIIet la reine Tadouhepa se rendirent en grande pompe, par la route de terre, en Égypte, où devant les deux coursréunies, Ramsès II épousa la fille aînée des souverains hittites, sous le nom égyptien de Maahorneffrourê.

Pourcommémorer cet événement, une statue colossale fut érigée à Tanis représentant Ramsès II et sa nouvelle épouse.Ramsès II mit ces années de paix à profit pour organiser et mettre en valeur la Nubie.

Elle avait été jusqu'alors unecolonie d'exploitation de l'Égypte. La XVIIIe dynastie avait occupé la Nubie jusqu'à la quatrième cataracte et avait fait de Napata sa capitale.

Ramsèsse borna à incorporer la Nubie jusqu'à la deuxième cataracte, mais en intégrant à l'Égypte son territoire qu'il divisaen quatre vice-royautés. Il y pratiqua une politique d'égyptianisation et la couvrit de temples à la gloire des dieux égyptiens et nubiens,admettant ceux-ci, comme il avait admis les dieux syriens, dans le panthéon égyptien.

Un grand temple fut érigé àSecoua, à cent cinquante km au sud d'Assouan, à la gloire d'Amon-Rê, et à la deuxième cataracte, où s'établissaitla frontière de l'Égypte, furent taillés dans le roc les deux magnifiques temples d'Abou-Simbel, consacrés l'un à ladivinité trinitaire d'Amon-Harakhti-Ptah (Harakhti est le nom de Rê envisagé sous son aspect strictement spirituel),l'autre à son épouse Hathor.

Le premier de ces temples est décoré de quatre statues colossales de Ramsès II assis ;à l'intérieur du temple, Ramsès II est représenté célébrant son propre culte, affirmant ainsi sa double naturehumaine et divine ; le temple consacré à Hathor est précédé de six hautes statues debout de Ramsès II et de sagrande favorite de l'époque, la reine Nefertari, dont le tombeau rappelle encore la beauté et l'élégance. Les mines d'or furent mises systématiquement en exploitation dans la région de Redisiyeh.

Le plan retrouvé d'une deces mines est la plus ancienne carte que nous possédions. Au-delà de la deuxième cataracte, la Nubie fut livrée à des razzias militaires qui en rapportaient des animaux, de l'or,de l'ivoire et des quantités de nègres dont Ramsès faisait don aux domaines des temples.

Car, il faut, hélas !reconnaître que l'esclavage s'introduisit en Égypte avec les Ramessides.

Non seulement les nègres devinrent unvéritable bétail servile, mais les prisonniers de guerre furent réduits en esclavage et employés sur les domainesroyaux et dans les mines. Il ne faut pas confondre avec les esclaves les peuples qui, comme les Hébreux, s'étaient réfugiés en Égypte depuisdes siècles, et qui avaient été installés à la frontière orientale du Delta.

Ces communautés restaient libres etpossédaient même une certaine autonomie ; elles ne payaient pas l'impôt qui frappait les Égyptiens, mais étaientsoumises à certaines corvées.

C'est ainsi que les Hébreux furent tenus de fournir des briques pour la construction deTanis.

Beaucoup d'étrangers, parmi lesquels d'anciens prisonniers de guerre, phéniciens, syriens et même nubienss'égyptianisaient rapidement et jouissaient comme les Égyptiens de la plénitude de la liberté, car au cours de lalongue période de paix qui suivit la conclusion du traité de 1278 av.

JC, l'esclavage s'humanisa et quantitéd'esclaves furent libérés.

Le roi, d'ailleurs, pratiqua une politique largement démocratique.

Le village de Deir-el-Medineh révèle que sous le règne de Ramsès II, la classe artisanale et ouvrière se transforme en une petitebourgeoisie.

Les cent vingt familles d'ouvriers et d'artisans de la nécropole de Thèbes habitant le village sont logéesdans des maisons qui comportent au rez-de-chaussée une chambre à coucher, une salle d'apparat avec une oudeux colonnes, et deux pièces dont l'une servait de cuisine et l'autre d'atelier ; nous ne savons pas si elles avaientun étage ; la plupart étaient décorées de peintures, parfois fort jolies.

Dans les rues, couvertes pour éviter la tropgrande chaleur, se trouvaient des jarres qu'un service spécial remplissait régulièrement d'eau.

Cette petite localitéconstitue une communauté dirigée par deux chefs, choisis parmi les habitants, probablement par le vizir, assistésd'un conseil élu par la population, dans lequel figurent des artisans et des manœuvres.

Les ouvriers sont divisés enbrigades ; à la tête de chacune d'elles se trouve un contremaître qui tient le carnet des présences, tous les dixjours elle est visitée par un médecin assisté d'un infirmier qui fait partie de la brigade.

Les litiges entre ouvriers sont. »

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