Qui était COLIGNY ?
Publié le 27/02/2008
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L'amiral de Coligny, victime de la Saint-Barthélemy
Le 22 août, à 11 heures, l'amiral de Coligny, chef des protestants français, sort du Louvre où il a assisté au Conseildu roi et regagne son logis de l'hôtel de Rochefort, rue de Béthisy, l'actuelle rue de Rivoli.
Alors qu'il lit, en marchant,une requête qu'on vient de lui remettre, une arquebusade lui arrache l'index de la main droite et le blesse au brasgauche.
C'est le début du massacre des protestants...Pendant qu'on le ramène chez lui et que le chirurgien Ambroise Paré soigne ses blessures, ses compagnons seprécipitent dans la maison, appartenant à un proche des Guise, d'où sont partis les coups de feu.
Ils y trouventl'arquebuse encore fumante mais le tireur s'est envolé.
Furieux, les gentilshommes huguenots demandent que justicesoit faite.
Au Louvre comme dans tout Paris, la confusion est extrême.
Le roi Charles IX ordonne une enquête et se rend auchevet de celui qu'il appelle familièrement son "père".
Il est vrai que Coligny était son conseiller le plus proche.
Maisla reine-mère (Catherine deMédicis), son fils le duc d'Anjou et les Guise ont pris leur résolution : les chefs huguenots doivent mourir.
Prétendantqu'un complot a été fomenté par Coligny et les siens, ils obtiennent l'approbation du roi.
En cette nuit du 23 au 24août, lorsque le tocsin de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois sonnera, l'amiral passera de vie à trépas.
Affaibli par sa blessure, Coligny est serein mais ne se fait plus d'illusions.
Il conjure ses proches de fuir mais luirestera, son sort est désormais entre les mains de Dieu.
Lorsqu'ils arrivent rue de Béthisy, Guise et ses sbires sefont ouvrir au prétexte que quelqu'un désire parler à l'amiral de la part du roi.
Ils enfoncent la porte de la chambrede Coligny et le tue puis jette son corps par la fenêtre.
Lorsque la dépouille de l'amiral tombe à ses pieds, Guise, quiattendait dans la cour, essuie le sang qui inonde le visage du vieil homme et s'exclame : " Ma foi, c'est bien lui !"Gratifiant le cadavre d'un dernier et méprisant coup de pied, il tourne les talons et s'en va.
Le jour se lève à peineet, dans Paris, le massacre bat déjà son plein.
Abandonné par Guise et ses hommes, le cadavre de Coligny est mutilé par la populace.
On lui coupe les mains et latête, on l'émascule, on le traîne dans la boue puis on le jette dans la Seine.
Repêché le lendemain, le corps dudéfunt est pendu et brûlé sur un bûcher de fortune.
La dépouille de l'amiral est enfin arrachée à ses tortionnaireslorsque, quelques jours plus tard, elle est récupérée pendant la nuit par des serviteurs de François de Montmorencyet transportée à Chantilly dans un cercueil de plomb.
Coligny est jugé, à titre posthume, comme chef de laconspiration que la Saint-Barthélemy est censée avoir châtiée.
La sentence de mort est prononcée...
Les armoiriesde l'amiral sont brisées et foulées au pied par le bourreau.
Ses biens sont confisqués, son château de Châtillon-sur-Loing rasé...
Ses descendants sont dégradés de la noblesse.En juin 1599, Henri IV réhabilitera la mémoire de l'amiral de Coligny en ordonnant que soient rayés des registres tousles arrêts et jugements rendus par la cour du parlement de Paris.
Son nom restera dans l'histoire comme celui d'unevictime innocente d'un des massacres les plus sanglants que la France ait connus..
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