PUISSANCE DE L'AGRICULTURE ET DU COMPLEXE AGRO-ALIMENTAIRE AUX ÉTATS-UNIS

« monde ». II.

— L'INTÉGRATION DANS LE COMPLEXE AGRO-ALIMENTAIRE. Depuis des années, l'agriculture américaine n'a cessé d'évoluer.

Elle est maintenant intégrée dans un ensemblebeaucoup plus vaste, qui occupe un actif sur cinq, et que les Américains appellent l'« agribusiness ». A.

L'agribusiness.

Il est constitué par : Les industries d'amont, qui occupent 6 millions de personnes et fournissent les machines, les engrais, les aliments pour le bétail.

Dans ce secteur, les grandes firmes détiennent une place prépondérante, et sont desmultinationales (International Harvester pour les tracteurs). 1. L'agriculture proprement dite.

Les agriculteurs sont désormais peu nombreux : 3,4 millions.

Leur nombre a régulièrement diminué depuis des décennies, de près de 5 % par an dans les années soixante.

Le rythme del'exode rural a sensiblement ralenti, puisqu'il est maintenant inférieur à 1 % annuellement. 2. Cette agriculture présente une grande diversité.

De grandes exploitations de plusieurs centaines ou milliersd'hectares — la moyenne aux États-Unis est 180 hectares — assurent de gros revenus : un tiers des exploitationsréalisent les quatre-cinquièmes des ventes.

D'autres, au contraire, sont beaucoup plus modestes : la moitié desagriculteurs n'ont qu'un revenu médiocre, et environ 400 000 d'entre eux, considérés officiellement comme « pauvres», reçoivent une assistance fédérale.

C'est surtout dans les Etats du Middle West (Iowa) que l'on ren contre l'exploitant-propriétaire proche du « paysan » européen.

Quant aux salariés agricoles, peu nombreux, on le trouveprincipalement au Texas et en Californie, où il sont engagés pour les travaux saisonniers (Mexicains sou vent).Certains agriculteurs exercent d'autres activités depuis le gérant d'exploitation, avocat à mi-temps jusqu'au « farmer» qui tire l'essentiel de ses ressource du tourisme, en accueillant toute l'année des hôte payants. 3.

Les industries d'aval, qui emploient 9 millions di personnes.

C'est le secteur le plus important, celui l'empaquetage,du conditionnement et de la commercialisation des produits.

Certains groupes, comme dans le secteur d'amont, ontune taille internationale, employant plu sieurs dizaines de milliers de salariés et réalisant des chiffres d'affaires élevés; ils sont souvent liés par des contrat à des chaînes d'hôtels et de supermarchés. B.

La recherche du profit. Les capitaux investis dans le complexe agro-alimentaire représentent des sommes considérables et assurent desgros revenus, à condition bien sûr que la gestion soit bonne : 8 milliards de dollars en 1978 au Texas, devenu en peude temps le troisième État agricole de l'Union.• Dans un pays où la recherche du profit est l'élément essentiel de toute activité économique, l'agriculture attire laspéculation, quand il y a demande sur tel ou tel produit.

Les trusts « se sont faits paysans » et contrôlent ainsi lesecteur purement agricole : ils ont acheté des terres, développé des exploitations.

Ce sont eux qui possèdent lesplus grands feed-lots, tel celui de la société Monfort of Colorado (110 000 têtes).

On a vu récemment des trustspétroliers au Texas acquérir des parcs d'embouche : les animaux y sont nourris moyennant un prix de « pension »versé par leurs propriétaires.

Les troupeaux appartiennent aux grands abattoirs, à des cultivateurs de céréales, ouencore à des sociétés dont les parts sont souscrites par des particuliers désireux de placer leurs capitaux.• Le rôle des banques a évolué : elles ne se contentent plus de fournir le crédit, elles interviennent maintenant dansla gestion des entreprises agricoles.

Grâce aux services qu'elles ont su développer, elles peuvent conseiller lesagriculteurs sur les achats à effectuer, les choix des cultures à faire en fonction des cours et les renseigner sur lescoûts de production.Des organismes publics et privés jouent également ce rôle d'information et de conseil auprès des agriculteurs.

Ilstravaillent d'ailleurs en collaboration avec des universités pour faire connaître les méthodes de gestion etd'administration financières.

Ces services ne sont pas gratuits, mais ils sont précieux dans un pays où les aléas de laspéculation nécessitent de rapides changements de production. III.

- L'AGRICULTURE, UNE ARME A DOUBLE TRANCHANT. Premiers producteurs agricoles, les Etats-Unis sont aussi les premiers exportateurs dans le monde. A.

L'arme verte.• Les Américains fournissent la moitié du blé exporté dans le monde, 70 % du soja, vendent une importante quantitéde viande, de fruits en conserve, d'aliments pour le bétail.

Au total, en 1978, plus de 28 milliards de dollars, 20 `)/0du montant de leurs exportations.

Ils vendent aux pays de l'Europe occidentale, au Japon, au Tiers Monde, maisaussi à l'U.R.S.S.• Le fait nouveau, depuis une dizaine d'années, est l'accroissement de la demande de produits agricoles dans le. »